L’avocat, fruit préféré des Français, devient durable dans le Loir-et-Cher

En salade, poke bowl, smoothie, piqué à l’apéro ou en guacamole, l’avocat est l’un des classiques de l’été. Rafraîchissant et riche en bonnes graisses, il est de plus en plus apprécié par les Français – 1er consommateur européen par habitant – soucieux de leur santé. Souvent pointé du doigt pour son importante consommation d’eau, l’avocat est aujourd’hui produit de manière plus durable avec des initiatives anti-gaspi innovantes, comme à Contres dans le Loir-et-Cher.

Zac Bard, Président de la WAO. Cette Organisation mondiale de l’avocat promeut des pratiques plus respectueuses de l’environnement de la filière avocat du champ à l’assiette. Photo WAO.

Par Estelle Boutheloup

Sa consommation en Europe ne cesse de progresser : + 10% par an depuis 10 ans. « L’Allemagne en tête avec 165 000 t. consommées en 2024 devant la France (158 000 t.) et le Royaume-Uni (123 000 t.) », souligne Zac Bard, président de l’Organisation mondiale de l’avocat (World Avocado Organisation), s’appuyant sur le Rapport du CIRAD de janvier 2025. Chacun ayant vu sa consommation par habitant de surcroît augmenter : au 1er desquels « la France avec 2,31 kg par personne, suivie par l’Allemagne et les pays nordiques avec 2 kg, l’Espagne avec 1,9 kg, et le Royaume-Uni à la moyenne de 1,8 kg par habitant. Des chiffrent qui s’expliquent par une popularité croissante de l’avocat dans les régimes alimentaires européens. » 

Un super-aliment vieux comme le monde – les dinosaures en mangeaient déjà il y a plus de 66 million d’années ! – aux bienfaits nutritionnels multiples : hydratation de la peau grâce à acides gras essentiels, antioxydants, et des cheveux grâce à la vitamine B. Plus encore, l’avocat est riches en lipides. « Des graisses mono-insaturées qui contribuent à réguler le cholestérol, soutenir la santé cardiovasculaire et prolonger la sensation de satiété. Ces bonnes graisses facilitent aussi l’absorption des vitamines liposolubles comme A, D, E et K. Cette composition rare confère à l’avocat sa texture crémeuse emblématique et un profil nutritionnel unique », argumente un communiqué de l’Organisation mondiale de l’avocat. Un aliment qui ne pouvait que séduire les plus de 50 ans, « 67 % des acheteurs en France », précise Zac Bard.

L’avocat réinventé dans le Loir-et-Cher

Si ses atouts et ses possibilités culinaires (guacamole, salade, sushi, smoothie, poke bowl…) font de l’avocat un produit d’été star facile à cuisiner, sa conservation est en revanche plus délicate. Arrivé sur nos étals, « son apparence est souvent trompeuse : un avocat sur trois est trop mûr ou trop vert à l’intérieur… De même, s’ils ne sont pas consommés rapidement, ils deviennent trop mûrs… », affiche sur son site Naked Avocado. Résultat : poubelle ! Pour éviter ce gaspillage, cette entreprise de Contres dans le Loir-et-Cher s’est lancée il y a 3 ans dans l’innovation. « Nous avons mis au point une consommation de l’avocat à point, c’est-à-dire un fruit à disposition déjà épluché et prêt à être consommé avec une durée de conservation d’un mois. On est les seul au monde à faire ça ! », explique son P-DG et fondateur Marceau Vidrequin. 

Plutôt que d’être jetés, l’entreprise loiréchérienne Naked Avocado valorise la peau et les noyaux d’avocat grâce à une collaboration avec un pépiniériste local qui refait des plants. Photo Naked Avocado.

Pour cela, les avocats, qui arrivent d’Amérique du Sud (Pérou, Chili, Colombie), d’Afrique (Afrique du Sud, Kenya, Zimbabwe) mais aussi Maroc et Portugal, sont récoltés sous différentes latitudes pour permettre d’optimiser leur maturité selon les saisons et le cycle naturel du fruit. Ils sont alors vendus sous trois formats : demi-avocats, cubes et Guacamole, mûrs et frais à souhait, sans conservateurs, ni acidifiants, ni additifs. « Pour cela nous avons élaboré une technique qui évite l’oxydation grâce à des acides aminés », poursuit Marceau Vidrequin. Plus encore, dans un modèle de production vertueux et d’économie circulaire, l’entreprise utilise des emballages avec au moins 50% de contenu recyclé. « Alors que la peau et le noyau partent au compost ou à la poubelle, nous, nous les valorisons : les peaux partent dans le méthanier du Zoo de Beauval et les noyaux dans la pépinière Mon jardin Extraordinaire à Bracieux qui les fait germer pour une remise en vente de plants. »

Intégré dans le Village by CA Food Val de Loire, Naked Avocado poursuit son développement auprès de l’industrie (50%), du Food Service (35%) et en GMS (15%) : vendus aujourd’hui au Super U de Contres (Loir-et-Cher) et au Carrefour de Saint Pierre des Corps (Indre-et-Loire), ils le seront  prochainement dans le Loiret aux Leclerc d’Olivet et Fleury-les-Aubrais. « Notre ambition est d’atteindre d’ici 5 ans les 10 M€ de CA sur la France aujourd’hui entre 400 000 et 500 000 € ».

Vendus prêts à consommés à point, les avocats de Naked Avocado se font une place dans les grandes surfaces de la région. Photo Naked Avocado.

L’avocat désormais plus vert

Longtemps décrié notamment pour sa consommation importante d’eau (1000 litres pour 1kg), l’avocat devient ainsi responsable avec de multiples initiatives qui se développent comme celle-ci dans l’agro-alimentaire mais aussi dans la mode avec l’utilisation des déchets d’avocats transformés en cuir végétal. « L’idée selon laquelle l’avocat serait par nature non durable est souvent simplifiée à l’excès », explique le président du WAO. « En réalité, il nécessite moins d’eau par kilo que de nombreux aliments courants — comme le riz, les amandes ou le bœuf — et la majorité des avocats consommés en Europe proviennent de régions où les précipitations naturelles suffisent à leur culture, limitant le recours à l’irrigation. » 

Un avocat aux pratiques plus respectueuses de l’environnement du champ à l’assiette, c’est ce que promeut l’Organisation mondiale de l’avocat : « La réduction du gaspillage d’avocats est devenue une priorité sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Au-delà des considérations environnementales, la filière avocat joue un rôle économique important, notamment en Amérique latine et en Afrique, en créant des emplois, en autonomisant les femmes et en améliorant les conditions de vie des communautés agricoles. » 

Chez vous aussi vous pouvez limiter le gaspillage : quelques gouttes de citron sur la chair, une conservation au frigo avec le noyau évitent à l’avocat de noircir. Autre solution : la congélation entier ou en morceaux !

A lire aussi: Vous allez boire le bouillon !

Rubrique parrainée par CODIFRANCE

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

  1. Bonjour, on voit bien que ce n’est pas un article réalisé par un ou une journaliste de Magcentre…

    Epargnez-nous les anglicismes, Contres est toujours en Centre-Val de Loire où l’on est censé parler le français le plus pur, et depuis bientôt six siècles, Jeanne d’Arc a bouté l’anglais hors de France! et ce pays a quitté l’Europe, laissons-lui son vocable “envahissant”***

    Personnellement, j’aurais bien aimé qu’il soit question d’avocats “bio”…mais ce n’était pas forcément compatible avec les millions d’euros espérés…
    ***on peut être de gauche et souhaiter le respect de la langue française; ce n’est pas l’apanage de certains extrémistes de droite qui capturent Jeanne d’Arc et la langue française…!

  2. Je suis surpris par cette réaction ! si vous êtes un fidèle lecteur de Mag Centre, vous ne pouvez que constater que régulièrement, cette journaliste de la Rédaction nous fait connaître beaucoup de choses qui se réalisent en région Centre et porte témoignage dans le domaine alimentaire de réalisations dans des secteurs divers et variés. Se faire l’écho d’un dynamisme dans ce domaine, c’est bien le rôle de journalistes spécialisés ! Bien sûr que l’utilisation de mots anglais dans la présentation peut parfois être discutable, mais ce qui compte, c’est le contenu qui porte à notre connaissance des réalisations qui resteraient confidentielles si ces journalistes ne s’en préoccupaient pas… Pour le reste, rangeons au vestiaire les préjugés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    25°C
  • vendredi
    • matin 19°C
    • après midi 31°C
Copyright © MagCentre 2012-2025