Le contexte budgétaire est compliqué. La région Centre-Val de Loire a vu son budget diminuer de 50 millions d’euros en 2025. Budget qui risque encore de diminuer dès 2026. Pour contrebalancer cette baisse, la région propose la mise en place d’un versement mobilité pour les entreprises de plus de 11 salariés. Proposition qui sera soumise au vote en session le 26 juin.
Par Jeanne Beaudoin.

La Loi de Finances pour 2025, bien qu’elle impose de fortes coupes budgétaires, prévoit en parallèle la possibilité pour les Régions de mettre en place le versement mobilité sur leur territoire. Solution qui ne plaît pas à tout le monde, mais qui paraît pourtant nécessaire pour assurer la pérennité des transports régionaux. Solution qui pourrait, pourquoi pas même, permettre que les transports en commun soient plus largement utilisés dans les mobilités domicile – travail.
Le versement mobilité vient aider à financer les mobilités durables
Les transports sont une compétence régionale. La Région doit donc s’assurer du bon fonctionnement des transports en communs, bus et trains Rémi, d’autant que leur fréquentation est en hausse. La région assure ainsi la mobilité de toutes et tous, et notamment des travailleurs. Selon François Bonneau, président de région, de plus en plus de personnes veulent utiliser les transports en commun pour aller au travail, notamment pour des raisons écologiques. Cependant, les transports représentent 40% du budget de la Région, ce secteur est donc directement impacté par la baisse des subventions imposée par le gouvernement. La région propose ainsi la mise en place du versement mobilité afin de combler ce trou budgétaire.
Les mobilités durables représentent 390 millions d’euros de fonctionnement pour la Région et 147 millions d’investissements. Les coupes budgétaires mettent en péril ce secteur, d’où l’idée du versement mobilité, qui permettrait ainsi de trouver de nouveaux financements. Cette taxe concernerait les employeurs des entreprises de plus de 11 salariés et serait de 0,15% de la masse salariale, soit 4,5 euros par salarié et par mois. Cela permettrait de récolter entre 24 et 33 millions d’euros. Sachant qu’il reste à mettre à niveau plusieurs lignes ferroviaires de la région et qu’il faut renouveler le matériel afin d’assurer un bon fonctionnement des lignes, cette somme semble nécessaire.
Une proposition à l’origine de tensions
Cette mesure n’est pas proposée par la Région de bon cœur, elle est présentée comme la solution pour palier aux coupes budgétaires. “Ce sont les factures de l’Etat que nous sommes en train de payer“, déclare tristement François Bonneau. Cette mesure est d’ailleurs vivement critiquée, notamment par la CCI Loiret, l’UIMM Loiret-Touraine, l’Udel-Medef Loiret, la FFB Loiret, la CPME Loiret et le club ETI CVL qui ont signé une tribune commune contre ce projet. Egalement, les élus du groupe Centre Démocrate, République et Citoyen s’y opposent frontalement. Ils affirment qu’après avoir réalisé une consultation auprès de 800 entreprises de plus de 11 salariées de la région, 84% ne se sentiraient pas concernées par cette taxe puisqu’aucun de leur salarié n’utilise un service de transport régional pour se rendre sur son lieu de travail.
Peut-être que ce serait justement l’occasion de réfléchir à rendre plus durable les mobilités travail – domicile ? Certes, les transports en communs ne sont pas toujours compatibles avec les horaires et les lieux des différentes entreprises de la région, ni du lieu d’habitation des salariés. Mais d’autres solutions peuvent être réfléchies. Lors de la conférence de presse de lundi dernier, François Bonneau émettait l’idée de créer une plateforme de covoiturage pour les entreprises, similaire à celle de Blablacar, afin de permettre aux employés d’une même entreprise de pouvoir s’organiser plus facilement.
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