Magcentre est allé à la rencontre des personnes qui, régulièrement ou ponctuellement, s’emploient à valoriser ce que l’on nomme du terme générique « les Beaux-arts », organisant expositions, salons ou festivals. En centre-ville ou à la campagne, ils font découvrir les artistes les plus renommés comme les plus discrets. C’est ainsi une galerie (sic !) de portraits que Magcentre se propose de réaliser au fil de l’actualité, des territoires et des événements.
Portrait n°4 : Guy-Noël Silès et Christian Bader, galerie Vol 213 Orléans
Christian Bader (à G) et Guy-Noël Silès devant la galerie Vol 213 qu’ils viennent d’ouvrir. Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis.
La Maison d’art contemporain Vol 213 est ouverte depuis le tout début juin 2025, sur un projet de deux passionnés d’art qui n’en sont pas à leurs premières armes. Guy-Noël Silès, outre qu’il exerçait jusqu’à une époque récente la fonction de directeur d’école, est l’instigateur de Vol de nuit, cette exposition annuelle qui a lieu dans les serres du chapeau rouge à Olivet depuis une quinzaine d’années. Le concept est original et la réalisation splendide : lors du dernier week-end de novembre, lorsque les cultures sont en jachère, différents artistes investissent les lieux et offrent au public un moment magique d’art et de lumières, bien reconnu dans le paysage artistique local.
Christian Bader est également Orléanais, après avoir habité rue des Beaux-arts, à Paris. « C’était un signe ! » sourit-il. Issu d’une famille de collectionneurs, il a passé sa vie au milieu des objets d’art. Son activité professionnelle de commercial dans le domaine de la chimie l’entraîne dans de nombreux déplacements. Il a rencontré Guy-Noël, il y a plusieurs années, dans les réunions de parents d’élèves alors que ses enfants fréquentaient l’école dirigée par ce dernier.
L’opportunité du 213 rue de Bourgogne
La passion de l’art a réuni ces deux compères et c’est ensemble qu’ils ont échafaudé ce projet de galerie d’art, « un espace trop rare à Orléans ». L’idée les taraudait depuis un certain temps quand une opportunité s’est manifestée, avec un local en plein cœur de la ville ancienne, « juste sur les anciennes fortifications ». Quelques travaux ont été nécessaires pour en faire le lieu clair, ouvert, chaleureux et accueillant qui aujourd’hui prend une place toute naturelle dans ce quartier piétonnier, à l’ombre du Temple, « où la mairie souhaite développer les espaces culturels », précisent-ils.
Les deux galeristes animent Vol 213 avec passion et humour. Photo AC Chapuis
Des expositions en trois dimensions
Ils insistent sur la passion que les anime, le feeling pour des œuvres qu’ils vont choisir : « on vend bien ce que l’on aime ».
L’expérience de Vol de nuit leur a permis un fort réseau de connaissance des artistes et le projet de Vol 213 (le lien va de soi) tient à mettre en lumière autant des artistes locaux que des extérieurs. Ils offrent ainsi trois espaces, sur les murs pour les tableaux et au centre pour les céramiques.
La première exposition (jusqu’au 21 juillet) répond à ces critères avec, à gauche, les ours du Marseillais Hervé Maury, à droite les tableaux de la Loirétaine Barry Blanchard (des œuvres exposées pour la première fois), et au centre les céramiques de Jean Couturier tout juste sorties des fours.
L’ensemble, bien que très varié, est très harmonieux, avec les tons clairs et sujets figuratifs de l’un qui rayonnent sur les ocres et lumières contrastées de l’autre.
Les ours d’Hervé Maury. Photo AC Chapuis
Galeriste, un rôle de lien
Christian Bader et Guy-Noël Silès le disent, le projet prendra sens avec le temps. Ils font lien avec les artistes pour que l’exposition soit cohérente, que les artistes puissent se rencontrer et que la juxtaposition de leurs œuvres respectives dégage une certaine consonance.
Ils ont à cœur d’accueillir le public au mieux. « Les gens ont encore du mal à pousser la porte des galeries d’art, constatent-ils, alors que c’est un lieu ouvert à tous ». Pour ce faire, ils organisent deux temps forts sur chaque expo : le traditionnel vernissage au début mais aussi, à mi-parcours, un temps de rencontre avec les artistes, pour redynamiser une exposition qui dure en général deux mois.
Les projets pour la rentrée de septembre sont déjà bien engagés, avec Leena Noux, peintre finlandaise, Miguel Núñez Rauschert, un Uruguayen et le sculpteur français Patrick Blanchandin.
Une aventure qui raconte une belle histoire, à suivre !
Pour en savoir plus : www.vol213.fr
Pour aller plus loin dans Magcentre :
XIVe Salon « Vol de nuit » à Olivet