Sous pression budgétaire, le Loiret tire un trait sur l’édition 2026 du festival de Sully

Dans un contexte d’asphyxie budgétaire qui s’aggrave, le Département du Loiret prépare 50 millions d’euros d’économies pour 2026. Première victime annoncée : le festival de Sully, qui ne devrait pas être reconduit l’année prochaine.

Le festival de Sully n’aura pas d’édition 2026. cl Didier Depoorter


Par Mael Petit.


Après la saga du vote du budget national 2025, résultat des turbulences parlementaires post-dissolution, les départements abordent l’année 2026 dans un climat de grande instabilité. La première esquisse du projet de loi de finances 2026, attendue mi-juillet, ne laisse guère d’illusions. À nouveau, les collectivités devraient être mises à contribution pour participer à l’effort national d’économies. Dans le Loiret, Marc Gaudet, président du Conseil départemental, ne cache pas sa préoccupation. Et annonce, déjà, un plan d’économies conséquent.

50 millions d’euros à trouver

Le département vise à ce jour 20 millions d’euros de coupes sur les dépenses de fonctionnement et 30 millions sur l’investissement. Un effort qui s’ajoute à un contexte déjà dégradé. « Nous sommes à la merci des choix de l’État », alerte Marc Gaudet, qui reste amer face au gel de la fraction de TVA ou encore l’épisode tendu du prélèvement exceptionnel DILICO inscrit dans la loi de finances 2025. L’ambiance du premier semestre n’était pas à la fête et la rentrée de septembre ne risque pas d’améliorer la chose. « On n’entend pas notre message, on serre la vis et on nous met à mal », déplore le président. À l’image de ses homologues dans la région, depuis l’annonce de la mise à contribution des collectivités, Marc Gaudet multiplie les alertes, les complaintes et les petites phrases à l’encontre de l’État et de sa gestion. Un chant du cygne continuel pour alerter sur « la mort des départements » comme pour préparer au pire l’année suivante. « D’autant qu’on nous a retiré tout levier fiscal », appuie-t-il.

Il faut dire que la frénésie d’après-Covid, où les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) avaient rempli les caisses, semble déjà bien loin. De cette période ont suivi de gros projets comme la déviation de Jargeau, des archives départementales flambant neuves, ou encore le Pavillon Citoyenneté. Le président rappelle que, malgré la possibilité donnée au printemps dernier aux départements de rehausser les DMTO, ceux-ci ne constituent pas une réponse structurelle. L’élu milite d’ailleurs toujours autant pour une vraie réforme du financement des collectivités.

Car comme la Cour des comptes l’a récemment confirmé, la situation financière des départements s’est fortement détériorée, et le Loiret ne fait pas exception. Il figure parmi les départements les plus exposés, en partie en raison d’un niveau d’endettement particulièrement élevé – hérité des années Dolligé selon Marc Gaudet – marquées par un vaste plan de rénovation des collèges. « Mais je ne renie pas l’histoire », assume Marc Gaudet, tout en constatant que les marges d’action sont désormais réduites. La collectivité prévoit donc de se calmer sur la modernisation des collèges, et autres bâtiments comme ceux du Sdis, même si « les engagements pris seront tenus ». Côté entretien du réseau routier, le coup de frein sera lui prolongé et assumé, au risque de s’attirer les foudres des automobilistes. « Nous savons d’ores et déjà que les Loirétains vont nous engueuler (sic) », se prépare l’élu.

Une saignée dans la culture et le sport ?

Sans surprise, la protection de l’enfance, mission prioritaire des départements, restera le poste sanctuarisé. C’est aussi celui dont la trajectoire inquiète le plus. Le nombre d’enfants confiés progresse, et les profils pris en charge sont de plus en plus jeunes. Un problème insoluble qui grève les finances des départements. Alors que le RSA, dont le financement n’est toujours pas intégralement compensé par l’État, ajoute une pression constante sur le budget départemental.

Mais comme souvent en période d’austérité, c’est le secteur culturel qui sera directement touché. Une pause du festival de Sully en 2026 ne fait aujourd’hui guère de doute. « L’idée qu’il n’y ait pas de festival est quasiment actée », lance même Marc Gaudet. Des coups de lame sont aussi à prévoir sur plusieurs dispositifs, à commencer par le catalogue En Scène – l’aide aux communes pour les spectacles vivants – où les subventions seront revues à la baisse. La culture vers les Loirétains et notamment la ruralité va donc en prendre un coup. Même tendance pour le sport et le secteur associatif, où des arbitrages sont de nouveau attendus, ce qui rappelle l’épisode du planning familial en janvier dernier, laissant craindre de nouvelles réductions de subventions pour plusieurs associations.


Plus d’infos autrement :

Vent de fronde des collectivités du Cher unies contre le projet de loi de finances

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