Inspiré par le défilé du 14 juillet, le Premier ministre a proposé un budget révolutionnaire sujet à de belles envolées médiatiques. Gare aux écrans de fumée qui pourraient mettre le feu aux poudres.
Par Mag’Azine.
« À trop se serrer la ceinture, on se retrouve sans-culotte ». Un brin cocardière, la tribu taupienne se disait qu’elle avait intérêt à bien profiter des vacances qui arrivent, faute de rêver aux jours fériés à venir, promis semble-t-il à restriction. Passe encore pour le lundi de Pâques, susurrait une taupinette pas trop cloche, mais que nenni pour le 8 mai. Emboitant au galop le pas de la présidente de l’association Orléans Jeanne d’Arc, elle fustigeait cette proposition jugée indigne par Bénédicte Baranger, oubliant sûrement que le 8 mai n’est férié que depuis 1981, et que Jeanne d’arc se fête en sa ville depuis près de 600 ans. « Heaume sweet heaume », répliqueront en aparté les cavaliers prêts à en découdre ce week-end au Château de Chamerolles. Il faut avoir le cœur bien cuirassé quand la fureur médiatique se déchaîne.
L’effet est réussi. Cette idée très chaleureuse en cette période estivale focalise à point l’opinion sur une éventuelle disparition de deux jours fériés… qui sera peut-être reportée à la Saint-Glinglin. Mais elle aide tant à occulter d’autres mesures plus conséquentes qu’il serait idiot de s’en priver. Au regard du calendrier, une impertinente taupinette, mal remise du dernier bal des pompiers, déclencha un feu d’artifice réprobateur en suggérant plutôt de supprimer le Premier de l’an, le plus anodin à ses yeux altérés. Aux cris de ses congénères, elle comprit vite que c’était une idée à enterrer très profond.
C’est la très concernée rédactrice en chef de l’Echo des Galeries qui remit de l’ordre dans le débat. Car, disait-elle, tout est encore fait pour s’attaquer aux médias, entre régulation de la communication digitale et l’arrivée à l’assemblée de propositions très gênantes. D’un côté, un Laurent Wauquiez pas wokiste pour un sou qui voudrait sanctionner « tout propos anti-républicain » sans en définir les limites, et de l’autre un amendement fustigé par le très à droite Boulevard Voltaire car amené par la gauche pour « minimiser les faits-divers dans les médias », aux contours certes plutôt flous. Les intentions de chacun semblent louables, mais les incidences probables très hasardeuses, et propres à générer quelques embastillements aussi contestables qu’intempestifs.
Heureusement qu’il y a le sport pour oublier tout cela. Enfin, presque. Au Mondial des clubs de football, deux journalistes de la chaîne DAZN ont déclenché l’ire des internautes par leur look jugé peu approprié car trop sexy. Une source de débat savamment entretenue qui occultait une autre réalité, entre fait-divers et fait de société : plus de 11 000 membres des forces de l’ordre étaient mobilisées à Paris dimanche 13 juillet pour éviter tous débordements des supporters sur les Champs-Élysées en cas de victoire en finale du PSG face à Chelsea, ce qui n’a pas eu lieu.
https://twitter.com/DAZNBetES/status/1940143955775291791
En Suisse, à la même heure, ce même dimanche, le public assistant au match opposant la France aux Pays-Bas en Coupe d’Europe de football féminin le fit dans un calme des plus remarquables pour une audience record. Et en toute joyeuseté, à l’image de l’une des joueuses françaises victorieuses, Grace Geyoro, d’origine orléanaise, remarquaient les taupinettes. Et sans pour autant danser la carmagnole ou chanter victoire sur l’air des lampions, c’est avec un beau sourire d’espérance féminine qu’elles prirent la route pour quelques congés acquis, sans penser aux lendemains.