Candidat « hors partis » aux municipales à Blois, l’élu Républicain a bien voulu répondre aux questions de Magcentre. Challengé par la MoDem Mathilde Desjonquères, Malik Benakcha croit toujours à l’union et propose « un tandem » à sa rivale macroniste.
Propos recueillis par Jean-Luc Vezon.
Pourquoi êtes-vous candidat ?
Élu depuis 2020, je suis naturellement candidat de par mon expérience et mon travail de terrain. Plusieurs de mes propositions ont du reste été reprises par le maire et son équipe : rénovation du square Victor Hugo, armement de la police municipale et amélioration de la vidéoprotection, et bientôt la création d’une foncière pour redynamiser le centre-ville. Opposant ferme et résolu, je veux me mettre au service de ma ville et des Blésois.
Quels sont vos soutiens ? Mathilde Desjonquères se prévaut du soutien de l’ancien ministre macroniste Marc Fesneau et d’avoir été désignée par un collectif associant tous les partis et des habitants ?
Ils sont de plus en plus nombreux : habitants, associations de quartiers, culturelles ou sportives, commerçants-artisans, jeunes des quartiers populaires, élus (Philippe Gouet, président du département) mais aussi responsables des partis LR et UDI. Michel Pillefer et Anis Sabri-Lebaron et la majorité de leurs adhérents m’ont ainsi apporté leur soutien de la même façon que des membres du MoDem « historiques » comme Christine Chevalier. Il y a une vraie dynamique derrière mon engagement. Mais pour moi, l’essentiel ce sont bien les Blésois et non l’investiture des partis que je ne recherche pas. Ils veulent un vrai changement et une sortie de 18 ans de gestion Gricourt.
Ancienne députée proche de François Bayrou, Mathilde Desjonquères revendique le leadership au centre et au centre-droit, n’est-il pas temps de laisser la place aux femmes ?
Naturellement mais je ne crois pas que se ranger derrière une candidate MoDem, connue pour son travail de députée au sein de la majorité macroniste, soit la meilleure solution dans le contexte actuel. Nos concitoyens ne veulent plus de cette cuisine politicienne. Il est temps de prendre nos responsabilités et de s’unir. Je propose donc à Mathilde Desjonquères de constituer un tandem pour la ville et l’agglomération. J’ajoute que mes échanges avec Gildas Vieira (La France Autrement) ont aussi à mes yeux vocation à aboutir car sa démarche citoyenne rejoint la mienne.
Que répondre à celles et ceux qui pensent que la division actuelle, si elle perdure, va faire perdre la droite une 4e fois ?
Ceux qui refuseront l’union porteront la responsabilité de la défaite. Ma proposition traduit ma volonté de rassemblement mais il n’y aura ni tambouille politique ni accord au second tour.
Comment analysez-vous le troisième mandat de Marc Gricourt ?
C’est une fin de règne sans projets ni dynamique de développement d’un homme qui incarne le passé et une gauche déconnectée. L’usure se constate jour après jour. Marc Gricourt, qui n’a pas encore déclaré sa candidature, s’accroche pour terminer sa carrière de professionnel de la politique. Confronté aux fractures de sa majorité avec des écologistes qui souhaitent partir seuls, il sait que les Blésois s’interrogent. Il sait aussi qu’il a perdu 1 430 voix lors des élections municipales de 2020 par rapport à celle de 2014 et que son bilan n’est pas bon entre effondrement du commerce, insécurité ou « braderie » du patrimoine de la ville.
En quoi votre élection changerait-elle les choses ?
Je vais passer un contrat moral avec les Blésois avec des propositions qui seront présentées dans un livre blanc. J’entends d’abord être maire à 100 % ce qui ne signifie pas de cumul de mandat, puis une limite de mandat dans le temps. Transparence et probité seront les boussoles de mon action avec par exemple une réduction des indemnités d’élus. La fiscalité (taxe foncière) sera aussi réduite pour redonner du pouvoir d’achat et de l’attractivité à notre ville dont l’action sera recentrée sur ses compétences. Ce contrat veut aussi mettre fin au clientélisme associatif avec la mise en place d’une grille à points pour l’attribution des subventions.
Quelles sont vos propositions ?
D’abord le doublement de la police municipale pour qu’elle soit sur le terrain H24, ensuite une action volontariste en matière commerciale avec la possibilité pour la ville d’investir, rénover et mettre en location des locaux commerciaux avec des loyers raisonnables. Enfin, une action forte en matière d’éducation scolaire et à la citoyenneté. Pour financer ces projets, nous réaliserons des économies et mettrons fin au gaspillage de nos impôts (passerelle gare, Fondation du doute, Carré Saint-Vincent, nouveau théâtre …).
Vous reprochez au maire son clientélisme, de quoi parlez-vous ?
Combien d’élus municipaux travaillent au conseil régional dont le maire est 1er vice-président ? Combien d’élus travaillent dans les lycées ? Combien d’élus travaillent ou ont travaillé dans des structures subventionnées à l’image de Jérôme Boujot, gendre du maire, en poste plusieurs années au CRJS et désormais PDG de Stationnéo ? Combien de membres de familles d’élus bénéficient de places aux matchs ou spectacles payées par la collectivité ? Les Blésois attendent des réponses.
Que répondez-vous à celles et ceux, y compris dans votre camp, affirmant que vos propositions sont proches de celles du Rassemblement national ?
Être exigeant sur les questions de sécurité, de lutte contre les incivilités, de respect du pacte républicain et de sanctions fermes envers les délinquants et les narcotrafiquants, ce n’est pas être d’extrême droite mais répondre aux attentes des Blésois. Petit-fils de Harki, j’attends que l’on me prouve ces allégations et surtout qu’on me le dise en face…
Quelles seront les étapes de votre campagne ?
Ma liste sera dévoilée en janvier et mes propositions seront présentées progressivement ces prochaines semaines. Je vais aussi ouvrir trois permanences : en centre-ville, dans les quartiers nord et au cœur du quartier populaire de Vienne dont je suis issu.
Malik Benakcha avec le président du Sénat Gérard Larcher. Crédit MB.