Mardi 7 octobre, salle Vitez à Orléans, Sophiatou Kossoko donnait Fabuler. Classé comme une performance dansée, le spectacle très ardu n’a pas livré ses secrets. Que comprendre de cette « danse » répétitive et minimaliste qui ne donne aucune clé pour se raconter des histoires, pour ressentir des émotions ?
Par Bernard Cassat.
Sur le papier, Fabuler, le spectacle de danse de Sophiatou Kossoko s’inscrit dans la tradition des palabres africains, passés par la communauté noire américaine. Mais le premier réflexe est un étonnement. Qu’est-ce que représentent ces deux « danseuses » (au début, elles n’ont que très peu de mouvements) dans des costumes magnifiques, plutôt du genre théâtre japonais ? Et la musique, ou les sons, enfin ce qu’on entend, ça veut évoquer quoi ? Le grand espace de la scène dépouillée de la salle Vitez reste noir, froid. On ne comprend pas ce qui se passe, et d’ailleurs, se passe-t-il quelque chose ?
Le deuxième réflexe, c’est l’ennui. On a beau chercher désespérément un début d’image, une accroche pour une histoire, on ne trouve rien. La lumière change, les sons aussi, mais les mouvements sur scène restent aussi vides. Puisque les gestes correspondent aux sons, c’est de la danse. Mais sans début ni fin, sans développement que l’on peut suivre. Comme si elles dansaient dans un club, pour elles et non pour un public.

Sophiatou Kossoko, Compagnie IGI (cie-igi.com), 05 octobre 2024, photo Anne Barthélemy www.annebarthelemy.com
À deux voix, les danseuses disent un texte répétitif, « t’es qui toi ? », aux réponses un peu fourre-tout que l’on a du mal à accepter. C’est long, le texte s’arrête, la danse reprend, la musique mixée aussi. Elles enlèvent leurs costumes et se présentent en noir, ce qui ne change rien.
Il y a peut-être des réminiscences de l’avant-garde new-yorkaise des années 60, mais cette performance ne passe pas. Sophiatou et Christine Corday dansent bien, mais leurs gestes sont vains. Et leurs discussions, puisqu’il s’agit théoriquement de palabre, n’existent pas. Ce n’est pas désagréable à regarder, mais long, très long.
Plus d’infos autrement :
About Lambada, entre danse et utopie européenne