La France Insoumise a décidé de faire cavalier seul au scrutin municipal de mars prochain. Le chef de file des mélenchonistes locaux vient d’être désigné (avec sa colistière Manon Isaac) pour mener la liste « Orléans en commun ». Son programme vient d’être complété pour proposer une « radicalité concrète ».
Valentin Pelé est à la tête de la liste LFI pour les municipales d’Orléans. Photo Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
Il y a six mois, les représentants locaux de La France Insoumise décidaient de quitter « Maintenant Orléans », collectif regroupant tous les partis du Nouveau Front Populaire élargis à quelques mouvements. Dans la foulée, Valentin Pelé et Manon Isaac avaient été désignés comme co-chefs de file de LFI en charge de mener une liste municipale sous l’appellation « Orléans en commun ». Et logiquement, ces chefs de file viennent d’être désignés pour mener cette liste : Valentin Pelé, 35 ans, conseiller d’élus départementaux et régionaux en tête, et Manon Isaac, 38 ans enseignante, en seconde position. « Nous avons quitté Maintenant Orléans, explique Valentin Pelé, pour dénoncer la prétention du PS à être tête de liste. Ce n’était pas une acrimonie particulière (encore que !) à l’égard du socialiste Baptiste Chapuis » qui pourrait être élu tête de liste ce dimanche. En signe de bonne volonté, LFI ne revendiquait d’ailleurs pas la tête de liste du regroupement de la gauche. « L’actualité nationale et les positions du PS nous donnent raison », insiste Valentin Pelé.
Pour une 3e ligne de tram
LFI partira donc seule, sans le soutien comme en 2020 du Parti animaliste, voire même des trotskistes du NPA. La liste serait d’ailleurs constituée à 50 %. Et pas question de se rapprocher avant le premier tour de la gauche classique dans l’hypothèse – jugée peu crédible aujourd’hui – où socialistes, écologistes et communistes et quelques autres, dépassant leurs animosités personnelles, fusionneraient dans une liste unique. Désormais en campagne, « Orléans en commun » vient d’affiner son programme en dévoilant de nouvelles mesures avec un objectif : « Faire preuve de radicalité concrète. Chacune de ces mesures rompt radicalement avec les 25 années de gestion de la droite orléanaise ». LFI aligne donc 50 mesures « concrètes et réalisables ».
L’une des plus importantes propose un « permis de louer » pour lutter contre les marchands de sommeil : chaque loueur devrait désormais s’inscrire en mairie avant de proposer un logement en location. « C’est possible et certaines communes le font déjà », explique Valentin Pelé qui organisera d’ailleurs une réunion publique sur ce thème du logement le 21 novembre avec un député. Autre mesure : l’ouverture de cantines populaires, à l’exemple de celles des écoles, ouvertes à tous servant des repas bio. LFI propose également une troisième ligne de tram avec un tracé qui sera choisi démocratiquement. Car la France Insoumise veut aussi instaurer une « démocratie nouvelle » avec une « co-élaboration de projets » et la « participation populaire ». Pour ce tram (qui viendra s’ajouter à la gratuité de tous les transports en commun pour tous et toute l’année), l’investissement sera en partie supporté par les crédits ouverts pour la restructuration des mails, qui ne se fera pas.
Désarmer la police municipale
D’autres projets « radicaux » viendront animer cette municipalité : indemnité brute du maire ramenée à deux SMIC, expérimentation de « la sécurité sociale de l’alimentation », « débétonner et végétaliser » les cours d’école, création de mutuelles municipales, désarmement de la police municipale « qui doit rester une police de proximité chargée d’apaiser et d’assurer la tranquillité publique ». Certaines de ces mesures devront passer le 1er tour pour s’afficher au second. Car Valentin Pelé en est persuadé : « Nous serons en tête à l’issue du 1er tour ». Il faudra alors négocier avec toutes les forces de gauche et les écologistes pour constituer une liste unique « qui ne pourra être que de gauche et pas autre chose ». Pas question donc d’ouvrir la porte au centre, fut-il de centre-gauche…
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