Le 10 octobre dernier, Lumières sur Notre-Dame de Cléry a présenté, en la basilique, le premier de ses trois concerts donnés par Le grand Chœur de Cléry et l’Orchestre du Chapitre dirigés par Gildas Harnois. Trois Magnificat, de Schubert, Bach et Rutter étaient au programme. Chœur et orchestre en osmose, âme des solistes émouvante : une interprétation à donner le frisson.

Solistes, chœur et orchestre, Gildas Harnois. Photo JDB.
Par Jean-Dominique Burtin.
Saisissant d’aplomb et d’amplitude est le grand Chœur de Cléry dans l’allegro maestoso du Magnificat de Schubert qui ouvre le concert. En front de scène, bel écrin, se trouve l’Orchestre du Chapitre qui interprète de manière feutrée, ciselée, ou précieusement éclatante, les pages orchestrales. Délicieux est ensuite l’andante Deposuit potentes : la voix de la soprano Lise Nougier se fait flamme ; les cordes ont un rubato d’une subtile et prenante douceur ; les anches sont d’un timbre moiré et boisé, les cuivres sont résolument étincelants. Magistrales sont ainsi les ondes que fait s’élever cette œuvre lapidaire sous les voûtes de la basilique de Cléry où se sont pressés les mélomanes.
L’art d’exalter, avec âme, une touchante profondeur
Puis vient le long et prenant Magnificat, de Jean-Sébastien Bach. De toute beauté est ici le Magnificat anima mea Dominum, première de ces douze stances qui vont se succéder. Ce sont des instants de grâce, une constante offrande de tendresse, une invitation à l’espoir et à respirer la lumière d’un indicible bonheur. Hautbois d’amour, violoncelle, voix d’une soprano ne tiennent plus qu’à un souffle, celui d’une œuvre dont Gildas Harnois exalte avec grâce la profondeur touchante.

Barbara Probst et Gildas Harnois. Photo JDB.
À l’issue de ce grand concert où l’orchestre fait merveille et se révèle une parure des plus rares pour un chœur tel un rucher angélique, les solistes donnent le céleste choral de Jean-Sébastien Bach, hymne et prière toute en pudeur et humilité, Jesus bleibet meine Freude (Jésus que ma joie demeure).
Le Magnificat de Rutter, liesse et miroitements poétiques
Mais avant ce rappel, chœur et orchestre nous enchantent avec l’interprétation du Magnificat, de John Rutter (1990). L’œuvre est enthousiasmante, aux influences musicales en Technicolor dont celle de la musique latine. Tout est ici affaire de rythme et de mélodies pour un péché choral à la langueur sensuelle et souriante. Percussions, harpe et orgue y contribuent.
Cette pièce réjouissante, emplie de liesse et de miroitements poétiques (Of a rose a lovely Rose) livre toute sa beauté avec Et misericordia, air envoûtant de douceur pour soprano et orchestre. Voici dès lors le temps venu d’une basilique où la fraîcheur est braise légère, saveur, soupçon de jazz, flirt avec l’air d’opéra ou le merveilleux univers de la comédie musicale romantique. Ici, Tatiana Probst est une soprano dont on ne peut que boire la présence et la voix. Émouvante, oscillante et d’une pureté infinie.
Les solistes
Tatiana Probst, soprano
Lise Nougier, soprano
Lewis Alexander Hammond, contre-ténor
Olivier Cesarini, baryton
Jérôme Billy, ténor.
L’Orchestre du Chapitre
Direction : Gildas Harnois
Cheffe de chœur : Émilie Legroux
Cheffe de chœur adjointe : Anne-Cécile Chapuis
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