De l’argile qui fait la céramique et des artistes qui en font de l’art

Le Baro d’evel utilise beaucoup d’argile dans son spectacle « Qui som ? ». Parallèlement, la Scène nationale d’Orléans a monté une expo rassemblant des travaux de 13 céramistes. Des pièces magnifiques pour découvrir le complexe et minutieux travail de la terre et de sa décoration.

Les bols de Christina Guwang. Photo BC

Par Bernard Cassat.

La céramique est un vaste champ de travail qui utilise la terre pour créer des objets et/ou des œuvres d’art. À partir de l’argile et de ses diverses qualités et grain, le résultat de la cuisson est bien différent. La technique la plus représentée dans l’expo est celle du grès. L’argile demande à être riche en silice et les objets nécessitent deux cuissons, la deuxième fixant l’émail. De très belles pièces en grès sont rassemblées, très différentes dans les inspirations. Christina Guwang choisit de faire des pots ou bols qu’elle décore très finement, à la mode orientale, de paysages noirs et brumeux sur un fond beige clair. D’autres bols sont juste ornés de motifs réguliers ou non, non figuratifs mais équilibrés et harmonieux.

Le coffret au renard d’Hélène Sellier-Duplessis. Photo BC.

Hélène Sellier-Duplessis travaille complètement différemment la technique du grès. Elle façonne des coffrets richement décorés, certains surmontés d’animaux (coffret au renard). Ils ne s’ouvrent pas, mais toute leur richesse est à l’extérieur.

Jean Couturier fait des pots souvent hauts, au travail extrêmement complexe. Pour bien les modeler et les décorer comme il le fait, il faut connaître précisément la réaction de la terre aux cuissons. Et le résultat est impressionnant d’originalité, d’inventivité, de motif et de diversité de la touche.

Les tressages de terre de Cécile Adam. Photo BC

Cécile Adam pour sa part propose un travail original, aussi beau que sa technique est compliquée. Elle mêle les surfaces lisses décorées finement et du tressage d’argile à certains endroits. Sa Fable d’air assemble quatre variétés d’argile. Patrick Crulis fait, lui, des Femmes à l’éventail où seul l’accessoire est coloré. Denis Zucchi se rapproche du travail de la sculpture en proposant des mains, des bras croisés, des pieds très expressifs. Son grès brut reste de la couleur de la terre.

Virginie Péchard a choisi, elle, de réaliser une véritable sculpture, Antonin Artaud, son visage monumental et sa main.

Les pots en céramique d’Isabelle Douvry. Photo BC

Une autre technique, la porcelaine, fait partie de l’exposition. La terre est du kaolin, une argile blanche particulière beaucoup travaillée par les Chinois qui ont mis au point cette technique. Isabelle Douvry propose ses pots arrondis décorés, objets magnifiques aux couleurs étonnantes. Claire Pélissié profite de la malléabilité de l’argile pour modeler des objets ou des fruits très réalistes, une poire confite ou le pot d’étain.

Une technique complexe

Et bien d’autres travaux complètent ces réalisations. La difficulté de la technique (deux cuissons dans un four aux dimensions imposées, une très forte température donc un temps de cuisson assez long, et la découverte du résultat une fois la pièce refroidie) demande une grande maîtrise, donc un long apprentissage. Mais les céramistes rassemblés dans cette exposition montrent leur savoir-faire avec brio.

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