Une nouvelle boutique et un nouveau nom pour le groupe familial : les Cafés Jeanne d’Arc d’Orléans s’offrent une nouvelle aventure commerciale en rachetant le chocolatier Lade. Alors que le prix du chocolat est sous pression, l’enseigne de 1899 y voit l’occasion d’un élan créatif tout en assurant maintenir des prix accessibles.
A la tête des Cafés Jeanne d’Arc avec son époux, Lenka Girard souhaite créer des synergies entre les boutiques à la fois pour les clients et les employés. Photo Estelle Boutheloup
Par Estelle Boutheloup.
Une hausse en un an de 32,8% pour une tablette de 100 gr. de chocolat et de 37,3% pour 410 gr. de café moulu, livrait en octobre l’étude de France Info. En cause ? L’impact du changement climatique (maladies et mauvaises récoltes…), le manque de main-d’œuvre et l’abandon de plantations, et une demande croissante face à une baisse de production. « Ma crainte est que le café et le chocolat ne redeviennent des produits de luxe. Il y a certains cafés dont le coût a été multiplié par dix que nous n’achetons plus. Au moment de la reprise de la chocolaterie Lade, le cours du cacao avait déjà triplé ! », confie Lenka Girard aux manettes des Cafés Jeanne d’Arc avec son époux. « Mais ce contexte nous rend plus créatifs, cela nous aide à nous réinventer. »
Ce pari, les époux Girard l’ont pris il y a un an en reprenant à l’été 2024 la bien connue chocolaterie Lade (un atelier et quatre boutiques dont celle de la rue Royale à Orléans). « Une opportunité que nous avons saisie issue d’une rencontre et de beaucoup de points communs dans l’approche produits et l’esprit familial de Lade. Un rachat qui s’est fait en douceur en conservant tous les employés. » Mais pas seulement ! Pour la maison orléanaise, l’une des plus anciennes de la ville, c’est aussi un retour aux sources, à l’esprit comptoir d’origine. « L’histoire des Cafés Jeanne d’Arc est liée à celle d’Orléans et du commerce sur le fleuve, du temps où épices, vanille, tapioca, cacao, sucre… arrivaient par bateau des Antilles et d’Afrique. J’ai épluché les archives et retrouvé une grande quantité de produits coloniaux vendus dès la création. Cette nouvelle boutique fera écho à ce passé orléanais. »
« Offrir du plaisir à prix abordable »
Aujourd’hui, c’est donc le chocolat qui vient compléter l’offre thé et café des Cafés Jeanne d’Arc avec l’ouverture d’une nouvelle boutique, non pas dans celle de l’ex Lade, mais juste à côté, à l’angle de la rue Royale et de la rue Jeanne d’Arc, La Chocolaterie Jeanne d’Arc. « L’idée est de créer un bouquet de maisons gourmandes avec nos autres boutiques dans l’esprit d’une maison de famille. » Ainsi, pas d’excès dans le design, de la simplicité, des couleurs chaudes, du cuivre qui rappelle les bassines à confiture d’antan et beaucoup de gourmandises : des bonbons de chocolat traditionnels évidemment (ganache, praliné, amande…), orangettes, tablettes et sujets thématiques, mais aussi confiseries, cotignac, marrons… « On continue les saveurs du Val de Loire », souligne Lenka Girard, « en travaillant avec des produits que l’on peut au maximum sourcer localement comme le coing, la poire, la rose, les amandes de Pithiviers… et des collections qui suivent les saisons : épices et agrumes l’hiver, notes plus florales au printemps et désaltérantes l’été… Une philosophie transposée sur nos chocolats. »
La nouvelle boutique Chocolaterie à l’angle des rues Royale et Jeanne d’Arc accueillera en 2026 un salon chocolat de 19 places assises pour déguster boissons chaudes et pâtisseries. Photo EB
Et du tout maison, sans congélation, avec un laboratoire implanté à Saint-Jean-de-Braye qui fournit toutes les boutiques. « Tout le process est maîtrisé de A à Z, avec une préparation très artisanale, un peu à l’ancienne comme on ferait avec les enfants, les emballages à la main. » Avec une nouveauté ! Des emballages qui arborent désormais un nouveau nom, « Comptoirs Jeanne d’Arc » (nouvelle dénomination du groupe familial), qui trouvera sa place progressivement sur le packaging des produits sans toucher à l’identité des lieux. « Ce rachat et cette boutique marquent la première étape d’un projet évolutif : relooker les autres boutiques petit à petit, changer de logo, de charte graphique, mutualiser des points de fidélité pour les clients… sans pour autant tout révolutionner. On est là pour durer. »
En attendant le futur salon chocolat à l’étage, la boutique se prépare pour Noël avec une nouvelle ganache au Café d’Orléans et des cakes aux fruits confits et au praliné-chocolat à découvrir parmi les 300 variétés de thé, et les dizaines de cafés et cacao à des prix qui démarrent à 6,50€ les 100 gr. de thé, à 5,90€ les 100 gr. de café et 3,50€ les 10 capsules, et 19,90€ le petit coffret de bonbons de chocolat (115 gr.). « Nous sommes là pour offrir du plaisir accessible à tous, à prix abordables, surtout aux étudiants. » Une bonne nouvelle dans un contexte d’inflation difficile.
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