Entre Tours et Cuba, une belle soirée de musique au théâtre d’Orléans

Ce vendredi soir au Théâtre d’Orléans, MarsAvril, groupe de jazz régional en première partie, puis Roberto Fonseca-Vincent Ségal. Deux styles très différents pour une belle soirée de musique jazz. Le couple de vieux routiers, avec chacun une expressivité bien particulière, a trouvé un magnifique accord dans un riche dialogue vif, profond, joyeux.

Par Bernard Cassat

MarsAvril. Photo Louise Lécrivain.

MarsAvril, un groupe tourangeau en majorité, a ouvert la soirée. Ils ont d’abord réveillé les morts avec un premier morceau tonitruant. Et puis sont vraiment rentrés dans leur musique. Chaque morceau commence avec des airs de balloche, tango ou valse chaloupées, mais sans s’attarder. Bien vite ils dérivent vers d’autres styles, d’autres influences. Beaucoup. Pop, rock, free (surtout le saxo de Mathieu Bellon), ils sont post post, donc en plein dedans. La guitare-synthé de Pierre Guimbail est très à la mode de ce jazz libre et poussé par des musiciens chercheurs de sons, mais c’est la batterie de Benjamin François qui manage le groupe. Précise, omniprésente, complexe, elle nous emmène dans des contrées musicales originales, soutenue par la basse de Jasmine Lee qui sait ramener l’attention sur la mélodie. Joliment mis en scène, ils ont confirmé que le dispositif Jazz Migration est toujours porteur de lauréats de qualité, de musiciens plein d’idées qui cherchent leur voie. MarsAvril l’a trouvée.

Roberto et Vincent. Photo Johann Sauty.

Avec Vincent Ségal et Roberto Fonseca, une autre ambiance s’est installée. Dans des premiers morceaux très cubains, Roberto n’a pas hésité à présenter la mélodie toute nue pour ensuite l’habiller de volutes, de variations rapides, de voiles colorés qui ne masquaient pas les formes pour garder toute la sensualité originale. Vincent ponctuait à l’archet, tirant de son instrument toute l’émotion contenue dans son âme qui vibrait. Car il a, toute la soirée, navigué entre un jeu percussif au piqué (ce dont il a l’habitude depuis sa jeunesse, il nous l’a expliqué) et de grands moments où son archet prenait des teintes arabo-andalouses.

Un jazz universel

Le duo s’est petit à petit éloigné des Caraïbes pour jouer un jazz toujours aussi vif, mais plus international, plus universel. Roberto allie une vitesse de jeu incroyable gardant sa précision à une musicalité constante. Ses grands écarts entre aigus et basse lui offre des glissades impressionnantes. Malgré le son très mauvais du piano, souvent métallique (mauvais réglages?), il a prouvé une fois de plus la richesse musicale de ses origines. Et surtout qu’elle pouvait s’ouvrir à une musique universelle, y apportant son irrésistible vitalité. Qui va de pair avec la joie de vivre. Vincent Ségal, de par son instrument, est plus grave, plus solennel, même si sa touche personnelle le fait chanter avec légèreté. Tout les deux trouvent dans leur dialogue des accords positifs séduisants, une amitié évidente qui a construit toute la soirée une musique enthousiasmante.

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