Les élus de l’agglomération ont adopté ce jeudi 18 décembre leur budget primitif de 594 millions d’euros. Mais la séance a mal tourné : pour une futilité autour d’une ligne comptable, la gauche a quitté la salle. Un nouveau conseil est programmé lundi 22 décembre.
Les rangs du conseil métropolitain se sont retrouvés clairsemés à la suite d’une prise de bec entre Serge Grouard et Carole Canette. Capture Youtube
Par Jean-Jacques Talpin.
À l’approche des fêtes de fin d’année, les esprits parfois chauffés des élus sont souvent enclins à une certaine retenue. C’est ce qui aurait dû se passer ce jeudi avec le conseil communautaire d’Orléans Métropole. Certes, ce document, comptable et politique, est un marqueur des frontières politiques entre la majorité ravie de son bilan et de ses perspectives et une opposition qui ne peut que voter contre pour montrer… qu’elle est toujours dans l’opposition ! Ce budget a donc été voté par 47 voix pour et 33 contre.
Nouveau conseil lundi
Après ce scrutin, il restait une cinquantaine de délibérations à voter. Mais il faudra attendre ce lundi 22 décembre pour qu’elles soient à nouveau soumises au vote d’un conseil extraordinaire. Un « coup de chaud » a en effet mis fin prématurément au conseil communautaire. Pour une question relativement futile d’interprétation d’une ligne budgétaire, la gauche a en effet décidé de quitter la salle. Et sans opposition, pas de quorum suffisant, donc pas de conseil, donc la séance a été interrompue.
Serge Grouard misogyne ?
Ce différend – qui n’est pas sans rappeler le « cirque » des débats parlementaires nationaux – est né suite à une incompréhension d’une ligne de 3 millions d’euros que Carole Canette, maire de Fleury-les-Aubrais, ne voyait pas dans le budget contrairement à Serge Grouard. Le président de la Métropole a remis sèchement les pendules à l’heure, rabrouant Carole Canette qui y a vu une expression de misogynie. « J’en ai marre de me faire traiter de menteuse », a-t-elle déclaré avant de quitter la salle.
Fin de partie pour Michel Martin et Charles-Éric Lemaignen
Mais l’essentiel était fait avec le vote de ce budget de 594 millions d’euros dont Serge Grouard s’est chaudement félicité : « en fin de mandat la Métropole est financièrement saine et solide ». Un satisfecit qui lui permet d’adresser un message à ses futurs concurrents des prochaines élections de mars : « Il faut continuer à baisser la dette ces prochaines années, il ne faut pas d’à-coups, pas de changement d’une année sur l’autre, ne perdons pas cette capacité de faire ». Un message dupliqué par le grand argentier Michel Martin dont c’était le dernier budget (et qui a rappelé que la gratuité des transports était impossible à financer) tout comme Charles-Éric Lemaignen qui aura présidé l’agglomération durant 16 ans.
Priorité à l’université
Il est vrai que ce budget primitif a toutes les apparences de la bonne gestion avec une épargne disponible en hausse, des taux de fiscalité stables, une dette (700 millions) stabilisée et des investissements très importants. En 2026, des crédits importants seront fléchés vers des actions prioritaires comme le centre universitaire de la Madeleine (30 millions) ou les espaces publics (37 millions). Florent Montillot s’est d’ailleurs – comme à chaque fois – félicité de l’arrivée en 2027 de 4 500 étudiants dans le centre-ville et de la construction de 1 000 logements étudiants. Évidemment des autocongratulations et satisfactions redondantes qui laissent la gauche de marbre.
« Une des métropoles les plus endettées »
Certains, comme Mathieu Gallois de Saran et Jean-Christophe Clozier d’Orléans, rappellent « qu’Orléans est une des métropoles les plus endettées de France ». De leur côté, le sénateur Christophe Chaillou (Saint-Jean-de-la-Ruelle) et Carole Canette rafraîchissent l’enthousiasme de Serge Grouard en rappelant que le bon état des finances s’explique d’abord par l’abandon du très contesté projet de restructuration des mails si cher (à tous les sens du terme) à Serge Grouard.
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