
Malik Rebrab, le directeur général du pôle industrie de Cetival.
Fagor, devenu “Brandt France”, c’est reparti, et la production des tables de cuissons à induction et des fours et cuisinière à Saint-Jean-de-la-Ruelle tourne maintenant à plein régime. Le nouvel actionnaire, Cevital, en la personne du fils du fondateur du consortium algérien, Malik Rebrab, était jeudi à Orléans. Cevital, c’est ce groupe qui a sauvé Fagor Brandt (500 salariés), emblème de l’industrie orléanaise, au bord du gouffre en avril.

La production a repris sur le site de Saint-Jean-de-la-Ruelle.
Malik Rebrab, directeur général du pôle industrie de Cevital, a confirmé jeudi que le site de Saint-Jean-de-la-Ruelle faisait partie des atouts majeurs, en production et en recherche et développement, qui vont permettre à Brandt de “reprendre la place de leader” comme l’a indiqué le président espagnol du groupe, Sergio Trevino. Non seulement les 500 salariés du site orléanais seront conservés pour faire face aux ambitions de Brandt qui veut “devenir un acteur régional généraliste, un leader industriel en Méditerranée et en Afrique du Nord”, mais “nous aurons besoin d’intérimaire dès cet été”, a-t-il indiqué. Vendôme pour les hottes et tables de cuisson, et ses 206 salariés, sont aussi confirmés comme pièce essentielle du dispositif Brandt.
Le nouveau capital financier apporté par Cetival est de l’ordre de 200 millions d’euros, “tant pour le rachat du groupe que pour le redémarrage “, a indiqué Malik Rebrab à l’issue d’une visite de l’usine orléanaise. Quant au capital “confiance dans les marques”, auxquelles tenait tant le repreneur et qui lui a fait longtemps différer sa décision, il repose sur l’image des quatre enseignes de prestige, Brandt, Vedette, de Dietrich et Sauter. Chacune avec un positionnement de gamme différent.
Rien qu’en France, l’objectif de Brandt qui, fin 2013, était numéro 1 en volume et numéro 2 en valeur, sera de retrouver en 2015 la première place en lave-linge top, fours, inductions et cuisinières et numéro un en lave-vaisselle, et aussi de préparer le retour progressif de Brandt sur les réfrigérateurs, le micro-onde et le petit électro ménager.

Christophe Chaillou, le conseiller général maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle avec les dirigeants de Brandt.
A tel point que Cevital va construire une nouvelle usine à Sétif en Algérie, pour la production de froid et de lave-linge, là où se trouve l’actuelle unité SAMHA (électroménager), qui aura une capacité “dix fois plus importante”, a indiqué Malik Rebrab et dont Brandt possédera 48% du capital.
Le rôle déterminant du gouvernement
“Le gouvernement français a joué un rôle déterminant dans toutes ses dimensions”,
a souligné Sergio Trevino qui a dit n’être “pas habitué à ce genre de processus et avoir été surpris” par ce volontarisme de l’Etat et le soutien des élus locaux. On se souvient qu’Arnaud Montebourg avait visité l’usine d’Orléans et
avait promis son aide au redémarrage. Ce qui a été fait par un soutien financier afin de régler les fournisseurs. Présent lors de cette visite de l’actionnaire algérien, Christophe Chaillou, le maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle a chaleureusement remercié l’actionnaire et a indiqué qu’il “respectait pour l’instant tous ses engagements” sur les “investissements et le maintien de l’emploi”.
Un consortium algérien au CA de 2,5 milliards d’euros qui sauve une entreprise française prestigieuse de la déroute, tout un symbole fort en références historiques, des nouvelles donnes de l’économie euro-Méditerranéenne.
CH.B