Le dessinateur et humoriste belge, Philippe Geluck, le créateur du « Chat » sera dimanche 7 décembre à la librairie « Passion Culture ». De 15 à 18 heures il dédicacera le 19ème album qu’il consacre à son animal et complice favori avec un humour toujours aussi grinçant et mordant. Nous l’avons rencontré.
Question : Acceptez-vous beaucoup de séances de dédicaces ?
Philippe Geluck : Moins que je ne le souhaiterais. L’an passé, à force de signer j’ai développé une tendinite à la main droite. Mon médecin m’a ordonné de ralentir si je voulais continuer à dessiner, autrement dit à faire mon métier. J’ai du lui obéïr.
Question : Alors, Orléans a beaucoup de chance que vous l’ayez choisie.
Ph G : On peut dire çà comme çà. C’est un fait, je ne me rendrai dans aucune autre ville de la région Centre-Val-de-Loire. Je le regrette mais je tiens à la santé de ma main.
Question : Vous avez choisi la librairie « Passion Culture ». C’est important pour vous de dédicacer dans une librairie ?
Ph G : Très important. Je ne cesse de multiplier les appels dans les médias, de dire et de répéter qu’il faut acheter les livres dans les librairies. Il faut soutenir la chaîne du livre. C’est une remarquable transmetteuse de la culture et en ce moment elle souffre. Bien sûr, je vends aussi des livres sur internet, je ne dirai pas le contraire mais l’achat en librairie conserve ma préférence et je l’encourage autant que je peux.
Question : Venez-vous à Orléans pour Jeanne d’Arc ?
Ph G : Pas spécialement. C’est un personnage courageux et magnifique que des mouvements, dont je ne partage pas du tout les idées, ont pris en otage. Le Chat aurait pu encore se livrer à quelques mauvaises plaisanteries à son sujet comme d’évoquer son barbecue final.
Question : Le Chat peut rire de tout ?
Ph G : Oui, il peut rire de tout, il peut inventer la roue carrée et identifier l’homme invisible, il peut me convaincre d’une chose puis cinq minutes après de son contraire. Est-ce un animal qui joue à l’humain ou un humain qui a une dégaine d’animal ? Il a en général une haute idée de lui- même et un avis sur tout.
Question :Avec le Chat vous partagez l’affiche depuis 19 ans. Comment définissez-vous votre relation ?
Ph G : C’est mon compère. Nous sommes comme Laurel et Hardy, Don Quichotte et Sancho Penza. C’est entre nous une longue histoire d’amitié, une complicité qui ne se dément pas. Il possède la faculté de m’entrainer sur des terrains auxquels je n’avais pas pensé avant de les dessiner.
Question : Quoi, par exemple dans cet album ?
Ph G. Celui qui fume le fait pour l’état qui prélève des taxes mais le cancer le guette. S’il en meurt on peut dire sans se tromper qu’il est mort pour la France.
Question : Cet album contient deux livres de format réduit . Pourquoi ?
Ph G : Ce format m’a été dicté par le format des dessins sur la tablette, plus large et moins haute. Et puis, comme çà on peut lire en couple et dialoguer plus facilement.
Question : Savez-vous qu’Orléans est la ville de M. Chat ?
Ph G : J’ignorais que M. Chat était Orléanais. Je le saluerai avec plaisir. Nous faisons un travail très différent.
Recueilli par Françoise Cariès