
Le White Desert Orchestra d’Eve Risser (photos Christophe Esnault)
Au début il faut s’accrocher pour suivre Eve Risser dans les canyons du sud-ouest américain.  C’est de là nous dit-elle qu’elle tire ses sons. Les dix musiciens de White Desert Orchestra, par ailleurs pointus dans leurs discipline, tirent des notes à la queue leu leu, chacun de son côté de la montagne.
Pour l’auditeur un peu paumé, c’est plutôt morne plaine. L’ex-pianiste de l’Orchestre national de jazz va chercher dans les entrailles de son piano des sons expérimentaux proche de la musique contemporaine, qu’elle veut teintés aussi de grands espaces à la norvégienne mais qui nous laissent un  peu froid.
Et puis, au fil des notes tout ce petit monde fait synthèse, presque aussi bien qu’un éléphant du Parti socialiste. Les saxos, la trompette, la clarinette, le basson, la batterie et consorts se rejoignent pour une musique singulière devenue harmonique et qui tourne au vrai régal. La salle Barrault presque pleine a fait à White Desert Orchestra un petit triomphe, mérité car venu de très loin, du tréfonds d’un canyon.
De la musique belle comme un canyon en somme.
Ch.B