Le maire d’Orléans, Olivier Carré (LR) a créé la surprise lundi en annonçant le nom de la personnalité qui présidera les 587e fêtes de Jeanne d’Arc le 8 mai prochain. Il s’agit d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie qui défraye la chronique et caracole en tête des sondages.

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“J’ai souhaité un représentant en exercice du gouvernement” a indiqué Olivier Carré pour expliquer son choix, “un homme ou une femme qui puisse représenter le changement de génération auquel je suis très attaché”, a poursuivi le maire d’Orléans. Emmanuel Macron avait donné son accord pour assister à ces fêtes très consensuelles à Orléans dès le moi de février. Contrairement au label politique que lui a attribué le Front National à Paris le 1er mai, les fêtes de Jeanne qui sont aussi celles de la ville, rassemblent en effet, outre les autorités religieuses, toutes les tendances politiques.
Les Socialistes écartelés
Une invitation surprise qui a suscité des réactions diverses et variées de la classe politique locale. Pour Michel Ricoud, conseiller municipal communiste, c’est le signe de “cette recomposition politique libérale entre la droite et une partie de la gauche, mais qui ne l’est pas”. Une réaction approuvée par un souverainiste de LR qui préfère rester anonyme et qui ajoute, “je ne vois pas très bien le lien entre Jeanne d’Arc et Emmanuel Macron”.
Du côté du Parti socialiste, c’est peu dire que l’invitation faite à Emmanuel Macron provoque une certaine gêne et traduit les clivages qui traversent la majorité nationale. “Bravo à Macron d’avoir accepté l’invitation”, écrit Yann Chaillou du MJS (Mouvement des jeunes socialistes). A l’autre bout de l’échiquier rose, chez les frondeurs, Corinne Leveleux-Teixeira n’est pas d’accord: “il fait partie du gouvernement, il est jeune mais n’est pas au Parti socialiste”. Sur le mode de l’ironie elle ajoute, “son mouvement s’appelle En Marche, c’est pour ça il vient marcher aux fêtes johanniques”. Et pour éviter d’avoir à côtoyer le ministre de l’Economie le 8 mai dans les rues d’Orléans, elle révèle que cette année elle défilera “dans les rangs de l’Université”.
Olivier Carré affirme que son choix n’est pas “‘politique”, mais si le maire d’Orléans avait voulu enfoncer un coin dans les dissensions au sein du Parti Socialiste, il ne s’y serait pas pris autrement. “A l’époque quand je l’ai invité, il n’avait pas dit qu’il allait créer un parti”.
Quant à Bruno Le Maire qu’Olivier Carré soutient sans ambiguïté et qu’il aurait pu convier comme président des fêtes johanniques, il n’a pas voulu l’inviter justement “parce qu’il est candidat à la primaire”. Il ajoute aussitôt: “mais il aura d’autres occasions de revenir”.
Le Ministre de l’économie sera successivement allé chercher des sous en Grande-Bretagne et l’onction johannique à Orléans. Serait-t-il la “doublure” de François Hollande à ces fêtes que d’habitude le Président de la République honorait de sa présence l’année suivant son élection? Ou Emmanuel Macron joue-t-il déjà sur le mode consensuel sa candidature dès 2017 à la Présidentielle.
Ch.B
L’ancien évêque de Rouen en invité religieux
Bien moins médiatique qu’Emmanuel Macron, l’invité religieux des fêtes de Jeanne d’Arc (du 29 avril au 8 mai) sera l’ancien archevêque de Rouen, Mgr Jean-Charles Descubes. Né dans les Charentes en 1940, Jean-Charles Descubes fut prêtre à la Rochelle et Saintes avant de devenir évêque d’Agen de 1997 à 2004, puis évêque de Rouen de 2004 à 2015. Rouen, l’autre ville de Jeanne d’Arc qui célèbre aussi l’héroïne et a ouvert un lieu de mémoire, le grand historial.
Comme prévu, les fêtes de Jeanne d’Arc feront pour la première fois une incursion à la Source le 30 avril, allée des Sapins, avec reconstitution historique, combats médiévaux, dîner et retraite aux flambeaux, avec la participation des associations du quartier.
Le programme sur www.fetesjeannedarc.fr
www.orleans-agglo.fr