Pour l’Elysée c’était une visite dans une usine qui va bien, qui investit et qui embauche. Au fronton de laquelle on peut afficher « ça va de mieux en mieux ». Pour cette bénéfique escapade, le président avait convié son ministre de l’Economie et celui des Affaires sociales et de la Santé à l’accompagner. On allait voir une entreprise pharmaceutique.
A l’aller Le Président était arrivé depuis Paris en voiture avec Emmanuel Macron et sans Marisol Touraine, qui avait été choisie, elle, pour le trajet retour. C’était réglé comme du papier à musique sauf qu’Emmanuel Macron ne l’entendait pas tout à fait de cette oreille bien qu’il ait déclaré que l’ambiance pendant le trajet avait été « amicale, comme toujours ».
Ce premier de la classe était ce matin un élève dissipé. A peine arrivé il s’est mis à papillonner sortant du champ de vision du chef de l’Etat. « Emmanuel n’est pas là ? », s’est inquiété celui-ci à peine entré dans le bâtiment. Disparu Macron ? Non seulement soucieux de ne pas figurer sur la photo et devant les caméras près du chef de l’Etat que Marisol Touraine ne quittait pas. Le Président agacé, a fini par demander : « il est où Macron? ». Il était derrière, hors du cadre pour la photo souvenir devant la maquette de l’usine. Rappelé à l’ordre, le ministre de l’Economie s’est exécuté et rapproché du Président, assurant ensuite « jouer collectif » aux journalistes qui le questionnaient sur son attitude : « Qu’est-ce-que je fais là? Que je sois à quatre mètres derrière le président n’est dû qu’à une barrière humaine », celle des salariés qui se pressaient pour faire des selfies avec le chef de l’Etat et les ministres. Pour Emmanuel Macron, c’était un avant-goût de ce qui l’attend à Orléans le 8 mai, Comme souvent, le Président interrogé à son tour, a préféré botter en touche : « le sujet c’est l’emploi, c’est le seul sujet » a-t-il éludé à propos de ce ministre de plus en plus personnel.
Alors que trois adhérents du Parti Socialistes réclament des primaires à gauche, ses membres du gouvernement ne cachent même plus leur irritation devant la prise d’indépendance et l’ascension de leur jeune collègue, patron du tout nouveau mouvement « En Marche ». Manuel Valls a même évoqué “une faute” au sujet de la dernière sortie du ministre de l’Economie au sujet de l’impôt sur la fortune.
F.C.