
Vanitas Jean-Marie Biardeau
“Le regard de l’artiste ne changera jamais le monde, mais il changera notre regard sur le monde. Un œuvre d’art rend comte de l’esprit de l’artiste et celui-ci est témoignage ,même modeste, d’une époque et d’une culture dont il est d’une certaine manière révélateur unique. Par son œuvre, il aide à la compréhension plus ou moins consciente de sont temps”.
Tels sont les justes et paisibles mots , sereins et attentifs, de Jean-Marie Biardeau, peintre et sérigraphe orléanais, qui accompagnent, au nom du collectif,la belle exposition qui vient de s’ouvrir à la galerie orléanaise Empreinte.
Vigueur, intimité, traits et couleurs
Pour ce nouvel accrochage, se trouvent ici les pastels d’un charme d’une attendrissante vigueur et d’un coup de patte sonore, fort et chaleureux signés Joëlle Ribaud. Émouvant et très fort est La Rue, toile à la femme rouge semblant fuir le drame de l’intimité d’un couple qui vient peut-être de se briser.
Belle architecture de lumières et d’espaces avec les photographies de Nicole Biardeau Olivier. Son objectif taille dans des paysages urbains des détails qui deviennent œuvres et compositions par la magie d’un regard aux ailes de sentiment, et un cadrage à l’ouverture contenue. Brusque est la fragilité de la couleur dense.
“Variations” et “Divagations” sont par ailleurs les titres couvrant l’ensemble des œuvres de Jean Nail, à savoir des dessins encres et pastels aux gris crépusculaires et aux foules au chatoiement de couleurs.

Pastel Joëlle Ribaud
Une puissante et belle façon
A voir également, outre les sculptures d’Aritide Szendy, hymne à l’éternel puissamment féminin, les œuvres de Jean-Marie Biardeau qui forcent le respect. Dès lors, voici “Lettre calligraphiée”, acrylique à l’élégance fulgurante et fusante; voici l’invitation au doux comme prometteur “Songe d’une nuit d’été”, haute sérigraphie marouflée.
A voir aussi le ricanant “Fracasse”, les “Migrants” aux violentes solitudes actuelles du Nord, “Vanitas”, autant d’œuvres en prise sur le monde, offertes avec une tendresse qui interroge, amoureuse et peut-être dépitée.
Puissante et belle est la manière de cette peinture à l’énergie canalisée, réjouissante de folie consommée et qui fait sens. Avec générosité et le reproche du cœur qui mène ses révolutions d’humanité, Jean-Marie Biardeau nous captive .
Comme ses amis de cimaises il prend “par l’imaginaire, la mesure de la réalité brutale de l’existence”.
Et ce dernier ajoute, avec belle manière et humilité : “L’œuvre ne délivre pas une signification pré-établie mais nous invite à voir la réalité. Elle n’enseigne rien mais dévoile d’autres aspects du monde jusqu’à présent inconnus ou oubliés.”
Voici un très bel accrochage offert par des créateurs dont l’art est une belle parole à l’éloquence directe et emplie de vie offerte.
Jean-Dominique Burtin.
Exposition du 23 avril au 22 mai 2016, Galerie Empreinte, Rue D’Alibert, Orléans.
Galerie ouverte du jeudi au dimanche, de 15 heures à 19 heures.
Et sur rendez-vous: 06.42.89.72.46.

Migrants Jean-Marie Biardeau