Orléans: “La sérigraphie s’affiche”: dans les coulisses de l’exposition

“La sérigraphie s’affiche”, exposition soutenue par la ville d’Orléans qui ouvrira début février en l’église Saint Pierre le Puellier , sera sans aucun doute un des événements culturels marquant de cette année 2020 de la métropole orléanaise. Affairé dans les derniers préparatifs de ce grand projet, l’affichiste et sérigraphe orléanais Michel Dubois, concepteur de l’exposition, nous a reçu dans sa galerie, transformée pour l’occasion en site de classement et d’archivage, pour nous parler de cette aventure commencée il y a plus d’un an…

Interview

MC Nous sommes juste à un mois du vernissage, peut-on dire que la préparation de cette exposition aura été un travail de longue haleine ?

Michel Dubois Ce fut effectivement une longue aventure: j’avais réussi à sauvegarder une partie de mes archives et Dieu sait que nous avions imprimé beaucoup d’affiches au cours de ces quarante années d’activité, et j’avais donc déposé, dans un entrepôt chez un ami qui se reconnaîtra, un certain nombre d’affiches qui me plaisaient, que je voulais conserver. Mais lorsque cet ami a pris sa retraite, il a fallu que je rapatrie toutes ces affiches ici à la galerie [le Garage] que j’ai du provisoirement fermer. Ça n’a pas été une mince affaire et heureusement que j’avais quelques amis pour m’aider parce qu’il a fallu brasser du papier, déplacer des étagères, des plateaux de rangement particulièrement lourds, et on a réussi en quelques semaines à tout réinstaller ici.

MC Ça représente combien d’affiches ?

MD Il y avait environ 400 affiches de tous formats plus des tirages d’art, des documents, et donc il a d’abord fallu tout répertorier, tout photographier, constituer une fiche par affiche et là je me suis fait aider par les conseils avisés de Christel Bruand, archiviste aux Archives Municipales. J’ai construit des meubles spécialement adaptés pour ce classement, et après les avoir numérotées on a soigneusement roulé et rangé toutes les affiches, ce qui nous permet de les retrouver facilement. On a fait du “récolement”,  je crois que c’est le terme qui convient.

De jour en jour, en me replongeant dans tout ça j’ai fait des découvertes extraordinaires d’affiches que je pensais disparues et j’ai remis à jour des choses importantes que vous pourrez voir à l’exposition, je ne vais pas trop en dire, mais on a eu la chance de travailler avec de grands affichistes… et la fouille de mes archives n’est pas terminée car j’ai encore de nombreux petits formats qui n’ont pas encore été répertoriés.

MC Comment définir le projet de cette exposition ?

MD Avec “la sérigraphie qui s’affiche”, on va essayer de faire comprendre au public la brève histoire de la sérigraphie, de ce procédé d’impression qui a vu le jour tout de suite après la guerre et qui disparaît industriellement avec l’arrivée du numérique, même si des jeunes continuent à s’intéresser à ce procédé.

Durant ces quarante années, ont été réalisées de nombreuses affiches pour toutes les grandes expositions en France mais aussi à l’étranger et ce que l’on veut montrer c’est la qualité exceptionnelle que permet la sérigraphie avec sa puissance d’encrage inégalée. On a eu ainsi la chance, dans mon entreprise, de travailler avec les grands musées américains: le MOMA, le musée Guggenheim de New York, le musée de Brooklyn, le musée de Montréal, le musée d’art contemporain de Chicago, pour qui on imprimait, ici à Orléans, les affiches mais aussi les posters vendus en boutique. On travaillait aussi pour les grands affichistes français de l’époque comme Michel Quarez ou avec Per Arnoldi, créateur de l’affiche des cinquante ans de l’ONU et d’autres graphistes connus, et il faut  bien dire que le choix pour l’exposition a été extrêmement difficile, ce fut un choix “cornélien”: pourquoi celle-là plutôt que celle-là ?

MC Votre intention est aussi pédagogique ?

MD Hormis de découvrir une sélection d’affiches réalisées en sérigraphie, l’exposition proposera aussi de s’initier au procédé d’impression lui même. On va donc monter un atelier de sérigraphie où les visiteurs pourront réaliser un tirage. Avec le graphiste Vincent Burille qui a créé l’affiche de l’exposition, nous avons conçu un personnage en trois couleurs et le public sera invité à “tirer la raclette” pour voir se former sous leurs yeux le tirage de cette image dans un atelier reconstitué pour l’occasion.

Propos recueillis par Gérard Poitou

 

 

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