Le chef de file de la liste « les Orléanais au cœur » qui sera dévoilée vendredi soir veut faire d’Orléans « la première ville décarbonée » de France. Il se présente avec un programme de développement durable qu’il estime « le plus ambitieux » parmi les différents candidats en piste.
Serge Grouard veut “décarboner” Orléans
Comme maire Serge Grouard avait fait du développement durable une de ses marottes (on le présentait même comme un potentiel ministre de l’environnement sous l’ère Sarkozy). Aujourd’hui candidat, il veut renouveler ses engagements environnementaux « mais en allant encore plus loin, en changeant de dimension et de braquet » et en faisant de l’environnement sa première priorité. « Je suis, explique-t-il, le candidat vert d’Orléans qui peut s’appuyer sur un bilan crédible. Nous avons été parmi les premières villes à adopter un agenda 21, à élaborer une charte de l’arbre en ville et à faire baisser, grâce à deux chaufferies biomasse, notre production de gaz à effet de serre de 12% ».
Par-delà les discours, le candidat publie un programme environnemental étoffé et diversifié. Premier objectif : « faire d’Orléans la première ville décarbonée de France » d’ici une vingtaine d’années. Ce qui passe par un programme global d’économies d’énergie (avec des incitations financières pour les particuliers comme pour le ravalement des façades).
Orléans « ville jardin »
Serge Grouard sur le pont, à Orléans,
« Mais nous irons encore plus loin, insiste-t-il, nous allons produire de l’énergie ». Pour cela des « fermes solaires » seront ouvertes avec un premier objectif : assurer la consommation électrique de 10 000 foyers (sur les 55 000 de la ville) ce qui nécessite une centaine d’hectares pour installer des panneaux photovoltaïques, sur des friches ou des terrains délaissés « mais pas des terrains agricoles ». Une innovation qui permettrait par ailleurs de « consolider la filière industrielle solaire en France ».
Mais Serge Grouard souhaite aussi faire d’Orléans une « ville jardin » en arrêtant la bétonisation des espaces. Pour cela tous les projets d’urbanisation seront remis à plat et réexaminés. Certains seront abandonnés comme la construction de logements au Sanitas (remplacée par un jardin), d’autres seront revus comme Val d’Ouest et d’autres « corrigés en profondeur » comme les Groues. « Ce n’est plus un écoquartier comme nous l’avions conçu, regrette le candidat, nous voulons diminuer le nombre de logements et créer un vaste parc comme Central Park.”
Une troisième ligne de tram ?
De même une double coulée verte sera aménagée sur les mails près du théâtre et boulevard Jaurès où les automobiles seront transférés en sous-sol. Par ailleurs le parc de stationnement derrière le théâtre deviendra un jardin qui rejoindra l’église Saint Euverte transformée en lieu d’expositions artistiques. Un effort de végétalisation sera également entrepris pour les places aujourd’hui minérales, comme le Martroi, Sainte Croix ou le théâtre. Un « coup d’arrêt » sera mis à l’artificialisation des terres, ce qui imposera de revoir les documents d’urbanisme (PLUI et SCOT).
Évidemment la question des transports est au cœur d’une politique environnementale. Là encore Serge Grouard veut « changer de braquet ». Le réseau existant bus-tram « sera revu, densifié, diversifié et amélioré » avec notamment la mise en place de navettes dans le centre-ville. Le réseau tram sera étendu, peut être vers La Chapelle Saint Mesmin mais aussi vers Interives et Oréliance. Une troisième ligne pourrait également être mise à l’étude en fin de mandat.
Pas de gratuité des transports
Des ambitions toujours intactes pour l’ancien député-maire
Sur la question de l’énergie l’ancien maire estime « absurde » de dépenser plus de 100 millions d’euros pour électrifier le réseau bus, sans avoir étudié l’hypothèse de l’hydrogène : « c’est le coût d’une demie ligne de tram on peut sans doute faire beaucoup mieux pour un coup moindre ».
Et cela d’autant plus que de nombreux investissements seront nécessaires. Pas question donc d’instaurer la gratuité « qui couterait 20 millions de déficit supplémentaire » mais en instaurant au contraire un système de tarification sociale reposant sur le quotient familial comme pour les cantines scolaires. Comme tous les candidats l’ancien maire veut favoriser la pratique du vélo et donc favoriser le passage du pont George V. A ce sujet il se refuse à proposer une solution toute faite : « il faudra étudier différentes hypothèses : voie unique sud-nord, voie unique tram et éventuellement une passerelle mais qui est difficile à réaliser ».
Jean-Philippe Grand l’adversaire !
Le chef de file des « Orléanais au cœur » développe encore nombre de propositions pour les déchets (« faire de la ville une zone zéro déchets plastiques »), pour les circuits courts dans la restauration collective ou pour la création d’un GIEC local (groupement international pour le climat).
Avec ce programme Serge Grouard se revendique donc comme « le candidat vert d’Orléans ». « Il n’y a pas, plaide-t-il, des écolos en chef qui proposent des solutions irréalisables comme planter 10.000 arbres ou qui revendiquent les circuits courts et de proximité alors qu’ils ne font rien à la région ». Une allusion à Jean-Philippe Grand, leader de la liste OSE et écologiste historique qui est clairement désigné comme l’adversaire principal, plus qu’Olivier Carré…
J-J.T.