Jeanne d’Arc et la cathédrale Sainte-Croix.
En attendant Emmanuel Macron dimanche et son feu d’artifice médiatique, un effet rayonnement national que le maire Olivier Carré savoure par avance, Jeanne d’Arc a mis le feu à la cathédrale d’Orléans samedi soir. Quelle flambée numérique! Mais avec Jeanne cela se termine souvent comme ça…
Trente mille personnes ont été conquises par ce spectacle haut en couleurs et en lumières et qui a bénéficié d’une sono à faire pâlir d’envie un set électro, lequel a pris la relève plus tard devant le théâtre. En fait cet embrasement de la cathédrale polychrome et de ses tours était une première d’un son et lumière remarquable qui sera donné en fin de semaine, à partir de maintenant, et tout l’été.
“Jeanne, visage universel “, le nom du spectacle d’une vingtaine de minutes conçu par Xavier de Richemont, a déployé son extraordinaire palette de couleurs, sur une cathédrale transfigurée du visage de l’héroïne et des symboles qui entourent sa chevauchée fantastique, des figures célestes aux étendards et aux plus beaux monuments européens de Toscane, de Mayence et de Compostelle.
En amont de ce spectacle, tout à tour le maire Olivier Carré et l’évêque d’Orléans Jacques Blacart ont lancé les deux jours d’apothéose de ces fêtes de Jeanne d’Arc, 587 ème du nom, en se repassant l’étendard symbolique puis en prononçant deux discours, religieusement écouté par tout Orléans ou presque. « Une Jeanne bien dans sa peau » l’a qualifiée l’évêque. « La France doit être puissante parce que unie » a lancé Olivier Carré dont on sent déjà poindre les thèmes d’unité républicaines dépassant les clivages partisans qu’il développera sans doute dimanche, allusion à ceux de son camp et d’ailleurs qui ont vilipendé son choix d’Emmanuel Macron. “Et toi, visiteur, reçois en partage l’esprit de Jeanne.Oui, une femme a su, par la grandeur de son âme et la ferveur de son espérance, unir les cœurs et refonder la France. Et cela a commencé il y a 587 ans à Orléans. Ton message sera entendu car la France est éternelle.“, a ajouté le maire d’Orléans.
Quant à l’évêque, il s’est mis derechef dans les pas du pape François qui vient de recevoir le prix européen Charlemagne. « Des personnes s’enferment dans leur maison, dans leurs opinions, alors que d’autres construisent des ponts entre les hommes » a-t-il dit. « Que de divisions, que de murs à abattre, de ponts à construire… ! ».
Ch.B