La grande fête du jazz orléanais a commencé ce mercredi soir sans temps mort !
Post K nous déstructure joyeusement

Post K cl Marie Line Bonneau
Dès dix huit heures, c’est le groupe Post K, programmé dans le cadre de Jazz Migration, dispositif qui permet à des jeunes groupes de jouer un peu partout en France et au delà, qui ouvrait le bal avec un jazz inspiré du répertoire du Harlem des années trente joyeusement déstructuré. Le groupe pratique une sorte de recherche musicale à l’envers, partant de morceaux connus de musiciens comme Art Tatum, Fats Waller ou Earl Hines qu’il décompose sans complexe pour retrouver une innovation joyeuse, comme si finalement ce jazz aurait pu aussi s’improviser avec ces notes désarticulées… un plaisante introduction acidulée à ces festivités !
Le jazz est un art qui s’écoute aussi avec les yeux !
Dix neuf heures, c’est le vernissage des deux expositions photos sur la galerie du théâtre avec une visite de la collection exceptionnelle de photos de Didier Depoorter qui nous propose une histoire du jazz orléanais dans une série de clichés: à vous de reconnaitre tous les grands noms qui ont foulé la scène locale. Et puis nous retrouvons Christophe Esnault pour une série de tirages “autour de l’œil de l’éléphant”, un autre regard sur ’un quatuor de jazz d’exception réunissant Louis Sclavis, Michel Portal, Henri Texier et Christophe Marguet, des instants captés au plus près lors de la répétition du concert présenté en 2016, lors de la première édition du Festival Jazz or jazz.
Les voix du jazz

Anne Paceo cl Marie Line Bonneau
A peine le temps de prendre un verre et il est vingt heures, avec la première partie du concert de Diane Reeves qui est un concert à lui tout seul, avec Anne Paceo Circles, artiste de l’année au Victoire du Jazz en 2016, excusez du peu ! La batteuse est exceptionnelle et pas seulement parce que c’est une femme, Anne Paceo est aussi compositrice pour ce groupe (à parité homme/femme), d’une fulgurance électrique avec la voix de Leila Martial, d’une beauté mystique qui nous bouleverse avec ses vocalises qui nous promènent allègrement entre Joan Baez et Nina Hagen.

Dianne Reeves cl Marie Line Bonneau
Mais un grand moment n’arrive jamais seul, un entracte pour la technique, et c’est la voix de Dianne Reeves (dont la puissance naturelle ne nécessite pas une telle amplification, monsieur le sonorisateur) qui vient nous cueillir sur notre fauteuil avec des accents qui me rappellent la Myriam Makeba de ma jeunesse. Une chaleur généreuse envahit la salle avec ces blues joyeux ou plus intimes, accompagnés à la contrebasse ou par son guitariste, virtuose de la guitare sèche, donnant une étonnante tonalité hispanisante à ce chant tendre et puissant de Dianne Reeves. Le public est debout pour le rappel, et après de longues minutes d’applaudissements, Dianne Reeves revient pour une ultime interprétation dont les Orléanais, qui ont eu la patience d’attendre, se souviendront !
Akosh S. l’inclassable

Akosh S cl Marie Line Bonneau
Les rappels de Dianne Reeves viennent de se terminer, il est vingt trois heures trente, les enfants sont déjà couchés, et c’est l’heure du jazz expérimental avec l’entrée en scène du groupe Akosh S., oreilles chastes s’abstenir…
Bonne nuit et à demain,
Gérard Poitou
http://www.jazzorjazz.fr/programmes/