Dans la continuité de sa diffusion “Hors les murs”, le Mobe (muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement), en attendant sa réouverture en 2020, a mis en circulation une exposition mobile intitulée “Curiosa”.

Bien que le terme ne figure pas dans le dictionnaire de l’Académie Française, tout bibliophile averti sait que cette expression recouvre dans les catalogues de publications, les ouvrages “curieux”, plus ou moins clandestins à caractère érotique voire pornographique… la curiosité, on le sait, étant un vilain défaut.
Mais détrompez-vous, la biodiversité n’inclut pas (encore) ce genre de sujets dans ses collections, il s’agit pour cette exposition, plutôt de ce que l’on appelait un “cabinet de curiosités” comme il en était la mode au siècle des Lumières où la découverte du monde conduisait à réunir et inventorier les objets les plus divers, mélangeant les arts premiers avec des bizarreries zoologiques ou botaniques. L’esprit scientifique du XIXe fit de ces collections, souvent saisies lors de la Révolution, les embryons de nos museums comme celui d’Orléans qui ne manque pas de curiosités comme on pourra le constater dans cette exposition.
Cette exposition itinérante, actuellement et jusqu’au 8 septembre au Musée de la tonnellerie de Chécy, permet d’illustrer sous forme de photos ou de petites vitrines, la diversité de ces objets qui constituent bien sûr une partie infime des collections du Museum/Mobe d’Orléans.
Entre œuvre d’art et intérêt scientifique
Certes, plus grand chose n’étonne petits et grands aujourd’hui, mais la vingtaine d’objets choisis pour cette exposition illustrent très concrètement cet esprit scientifique qui depuis le XVIIIe siècle a permis de décrire et de classifier la nature que nous appelons environnement. Depuis ce formidable herbier d’Auguste de Saint Hilaire recensant en 1800 planches les plantes du Loiret, à cette dissection de lézard en plâtre, en passant par cette collection d’oologie, collection d’œufs du Loir et Cher donné au Museum en 2005, on mesure ici la richesse de cette biodiversité régionale aujourd’hui menacée.

Mais d’autres curiosités s’ajoutent à cette exposition comme ce cône de gloire de mer, coquillage d’une rareté absolue, cette dent de morse gravée en 1847, ou ce “couscous tacheté”, nom donné par des aborigènes de Nouvelle Guinée à ce petit mammifère…et la curiosité du visiteur qui s’en donne la peine ne manquera pas d’être récompensée par le plaisir de la découverte !
Et puis ce détour par Chécy est aussi l’occasion de visiter le Musée de la tonnellerie, petit musée artisanal plutôt bien fait, présentant une activité très technique, qui occupait une place importante dans ce village viticole.
Gérard Poitou
“Curiosa”
Musée de la Tonnellerie
Place du Cloître 45430 Chécy
museetonnellerie@checy.fr
02 38 86 95 93
du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h
Adultes : 3.50 €
Enfants : de 8 à 16 ans :1.70 € (Gratuit jusqu’à 8 ans)
