Auguste Chabaud , un “fauve” qui nous régale
En juillet 1986, David Ojalvo tient à présenter une rétrospective Auguste Chabaud (1822-1955), l’un des artisans du fauvisme. Peindre d’après la vie, Chabaud le fera sans vergogne. Artiste faisant aux appels aux nuances de gris, il nous emporte dans des atmosphères à la Marcel Carné et à la René Clair. Usant des contrastes du rouge et du noir, il colle du rimmel la Van Donghen aux yeux des prostituées. Moulin Rouge, Moulin de la Galette, french-cancan, restaurants, hôtels et cirques côtoyant des scènes rurales de Provence sont aux cimaises. Il y a là quatre-vingt peintures, et soixante-dix dessins qui révèlent et célèbrent un artiste intense et touchant, simplificateur à l’extrême. En vérité, Auguste Chabaud, révèle un appétit magistral de l’émotion crue qui croque et le sordide et l’amour de vivre.

A quelques heures de l’ouverture
Mais au fil des premières années David Ojalvo met aussi sur pied un service éducatif, soutient le l’opération Musée dans l’école, célèbre le siècle d’or du paysage flamand et hollandais, la nature morte au XVIIe, le maniérisme, le pastel, l’œuvre d’Henri Gaudier Brzeska, celle du céramiste
Yoland Cazenove, celle des peintres professionnels régionaux, les photographies de Manfred Paul, l’âge d’or de l’estampe japonaise et accueille pour un séjour orléanais événement
“L’Escamoteur” de Jérôme Bosch.
Ruée vers l’art et festivals de films
Animant crescendo dés les premières années le nouveau site, David Ojalvo accueille les conférences du Louvre, les mallettes pédagogiques du Centre Pompidou. Il fait écho à La ruée vers l’art et un festival de films consacré à des artistes contemporains tel que Karen Appel ou Hans Hartung est très suivi. Rue Fernand Rabier, en découvrira ainsi deux courts d’Alain Resnais, l’un consacré à Van Gogh et l’autre à “Guernica“, la toile de Picasso. Grâce au conservateur aujourd’hui décédé, le peintre Olivier Debré, dont le musée conserve une grande Loire viendra à Orléans déclarer avec une précieuse fantaisie que “de toutes les anatomies celle de celle de l’âme est la plus curieuse”.

Le concert inaugural
David Ojalvo omniprésent et toujours disponible dans ces temps d’ouverture, ne cache pas ses coups de cœur à la presse, l’un pour
“L’incendie” d’Alexandre Antigna, pour
“Le Tambour Bara” de Jacques Hanner, ou bien encore, entre autres, pour “Saint-Paul et Saint-Antoine ermites”, de Mattia Preti. Autant d’œuvres qui sont quelques uns des fleurons des collections actuelles.
Le beau message des Amis des Musées
Peu avant l’inauguration officielle, à tout seigneur tout honneur, rendant encore une fois hommage aux donateurs qui ont jadis créé et contribué à sauvegarder les collections du musée orléanais d’après-guerre, ce sont
les Amis des Musées d’Orléans, association présidée par Jacques Gandur, qui sont accueillis en grande pompe au musée. D’emblée, Jacques Gandur salue le travail de David Ojalvo qui a su créer de salles en salles
“une ambiance harmonieuse et paisible, propice à l’étude et à la méditation”.
Puis Jacques Gandur de délivrer ce très joli message qui nous va encore droit au cœur aujourd’hui : “Au nom de tous les Amis des musées d’Orléans, je souhaite avec ferveur à ce nouveau musée des Beaux-Arts, tout le succès et toute la renommée qu’il mérite et nous souhaitons aussi que son rayonnement, franchissant les dérisoires limites de nos murs et de nos frontières, apporte sa contribution culturelle et artistique à la concorde et à la raison dans le monde.”
A suivre …
Remerciements aux Archives municipales d’Orléans qui nous ont, comme à l’accoutumée, permis d’avoir libre accès, comme tout un chacun, à leur fonds où figurent en belle place les articles de La République du Centre ici reproduits.
Merci aussi à Christian Musson, fils du célèbre galeriste orléanais Robert Musson, acteur et mémoire essentielle des Amis des Musées d’Orléans, pour l’ouverture de ses archives familiales personnelles.