Cette première soirée du premier festival Premières Loges concocté par Valérian Renault et Pierre Perrault, ce vendredi soir à la MAM d’Orléans, a tenu sa promesse, celle de nous faire découvrir de nouveaux talents de la chanson française dans l’immense vivier de la création contemporaine, ceux qui échappent aux radios et autres robinets à musique, et l’on pouvait faire confiance aux programmateurs pour nous proposer quelques pépites repérées sur la scène des festivals hexagonaux. Et l’on ne fut pas déçu !
Sur le fil de la poésie

Première partie avec Armelle Dumoulin, celle qui lit du Baudelaire en accordant sa guitare, propose un étrange contraste entre une musique bien posée sur sa guitare éclectique et un monde fait de simplicité qui tend à déraper dans le bizarre au virage de ses couplets.
Avec le renfort d’une trompette tout en nuances, Armelle nous offre un travail très subtil, sur le fil de la poésie, qui nous tient en émotion de la première à la dernière note.
Un grand corps sensible

Avec son grand corps sensible et sa voix à la chair généreuse, Erwan Pinard, guitare solo en bandoulière, vient en seconde partie, nous bousculer les oreilles avec ses chansons mi-provoc mi tendresse au verbe tranché dans le néant de nos mots inutiles quand il s’agit de dire l’essentiel.
Petit monde quotidien qui prend parfois des airs de Dutronc dans ses décomptes, la mélancolie du jour en plus, petit monde dans lequel Erwan, le prof de musique, nous promène, entre humour et poésie, pour mieux en rire dans son détachement désabusé, décor déglingué de la quête d’une impossible chanson d’amour qui viendra sublimement clôturer dans la pureté d’un ultime chant apaisé, ce récital dont on sort pas tout à fait comme avant…
Gérard Poitou
Premières Loges continue ce samedi soir avec Nico* et Dimoné
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