Un laboratoire du CNRS de La Source est associé à la mission Exomars 2020 qui va rechercher des traces de vie sur la planète rouge.
Y-at-il eu de la vie sur mars, la planète rouge, notre voisine distante de 78 millions de kilomètres de notre chère terre ? Cette question hante depuis des dizaines d’années des écrivains de science-fiction mais surtout des chercheurs. Et Orléans tient toute sa place dans cette recherche avec une équipe spécialement dédiée à l’astrobiologie, que l’on appelle aussi exobiologie, qui étudie les possibilités de l’existence de la vie dans l’univers et donc sur mars. Cette équipe créée par le pionnier orléanais André Brack au centre de biologie moléculaire du CNRS de La Source et aujourd’hui dirigée par Frances Westall est reconnue dans le monde entier et d’abord par l’agence spatiale européenne. C‘est ainsi que l’équipe qui associe de nombreuses compétences (chimistes, géologues, astrophysiciens) a été retenue pour participer à la mission Exomars 2020 menée conjointement par l’Europe et la Russie. Cette mission scientifique a justement pour mission de rechercher des traces de vie sur la planète rouge.
Clupi : Orléans-mars sans escale !
La fusée russe Proton qui devrait décoller entre le 25 juillet et le 13 août 2020 de Baïkonour (mais un problème de parachutes pourrait la retarder) emportera à son bord le « rover rosalind Franklin », un véhicule autonome alimenté par panneaux solaires et équipé de 9 instruments dont deux conçus à Orléans. L’équipe orléanaise a notamment travaillé sur un spectromètre-imageur et surtout sur Clupi, une caméra couleur haute résolution installée sur un foreur capable de carotter le sol martien jusqu’à trois mètres de profondeur. C’est à partir de ces échantillons de roches excavées que les géologues et les biochimistes pourront analyser d’éventuelles traces de vie passée…ou présente. « Cette vie, si elle existe ou a existé, est probablement fossile prévient André Brack mais elle est possiblement active. Il y a des indices qui nous poussent à croire à une présence de vie. Mais il faut le démontrer. C’est pourquoi Exomars 2020 est si importante … ». André Brack a pris sa retraite il y a 15 ans mais contribue toujours aux recherches sur l’exobiologie avec des missions d’expertises scientifiques mais aussi de vulgarisation dans les établissements scolaires. Il a aussi été à l’origine de la création
à la fin des années 90 de « « l’European Astrobiology Network Association », un réseau mondial qui réunit des centaines de chercheurs sur l’astrobiologie dans le monde entier et dont le siège se trouve toujours à Ardon.
Science-fiction ou réalité ?
Et c’est justement à Orléans que l’EANA tient jusqu’à ce vendredi sa 19ème conférence mondiale en présence de 150 chercheurs. Pour valoriser la recherche orléanaise -le CNRS est assez discret sur cette question- Loire & Orléans éco a décidé en partenariat avec le CNRS de faire découvrir cette mission au grand public. Pour l’occasion l’hôtel Dupanloup s’est animé avec des conférences tout en accueillant une maquette grandeur nature du « rover Rosalind Franklin ». Michel Viso responsable de l’exobiologie au Centre National d’Études Spatiales (C NES) est notamment venu nous présenter les mystères de mars et lever le voile sur la mission Exomars 2020. Une occasion de rêver quelque peu pour tous ceux quoi ont connu y il y a 50 ans les frissons de la première mission humaine sur la lune. Les plus jeunes connaitront peut-être eux aussi ces mêmes frissons avec mars. La science-fiction deviendra ainsi presque réalité.
J.-J.T