Le conseil régional examine ce jeudi ses « orientations budgétaires », prélude au budget qui sera voté en décembre. Un exercice encore difficile marqué par une baisse des recettes et par la préparation des futures élections régionales.
Le conseil régional prépare le dernier budget de la mandature sur une année pleine
L’an prochain les élections municipales marqueront l’année électorale. Mais un autre scrutin se dessine déjà, celui des élections régionales de 2021. Le budget est évidemment un outil capital pour préparer une campagne dans les meilleures conditions. En ce sens la majorité rose-verte du conseil régional a choisi une orientation forte : laisser filer le déficit, emprunter d’avantage et donc augmenter l’endettement mais sans augmenter l’impôt que payent les ménages ou les automobilistes via la carte grise. Pour présenter l’exercice le président François Bonneau a rappelé que le futur budget 2020 était « cadenassé » avec une baisse des recettes de l’ordre de 80 millions d’euros et des dépenses de fonctionnement obligatoirement limitées par l’État à 1,2%.
Plusieurs priorités seront réaffirmées lors du vote de décembre : la justice, la défense du pouvoir d’achat, l’urgence climatique, l’économie et l’emploi. Dans son programme de réduction des gaz à effet de serre, 40 millions seront ainsi engagés l’an prochain pour réduire la facture énergétique de 60 lycées. Même cheval de bataille avec la mobilité, notamment ferroviaire.
Christophe Hay ambassadeur
D’ici à 2022 ce ne sont pas moins de 460 millions d’euros (dont 20 en 2020) qui seront investis dans la rénovation du matériel roulant avec l’achat de 32 rames nouvelle génération qui rentreront progressivement en service. La région va également travailler avez les chercheurs d’Alstom pour la mise au point de trains roulant à l’hydrogène qui pourraient, à moyen terme, circuler sur les lignes Tours-Loches, Tours-Chinon et Orléans-Châteauneuf si ce projet de réouverture est réactivé. Effet levier encore avec le tourisme. Après la très bonne année 2020 consécutive aux manifestations des 500 ans de la Renaissance la Région veut poursuivre sur sa lancée en promouvant les « nouvelles renaissances ». Elle misera notamment sur la gastronomie avec un ambassadeur de choix Christophe Hay, le chef de Montlivault près de Blois (et aussi à Ardon au golf d’Orléans-Limère) nouveau 2 étoiles au Michelin. Pour financer ces priorités alors que les ressources diminuent la Région fait donc le choix d’emprunter davantage, ce qui est facilité par un taux d’emprunt guère supérieur à 1%.
« J’aime la dépense publique ! »
Cela va inévitablement se traduire par une détérioration de certains ratios : l’encours de la dette passera de 787 à 830 millions d’euros, le taux d’autofinancement de 41,7% à 33%, l’épargne nette de 145 à 121 millions d’euros. « Nous avons encore des marges de manœuvre insiste François Bonneau, notre capacité de désendettement est une des meilleures de France, cette dette ne pèse que 281 euros par habitant contre en moyenne plus de 400 euros dans les autres régions ». A ceux qui ont critiqué une augmentation de 109 millions d‘euros des frais de fonctionnement François Bonneau apporte des réponses chiffrées : 49 millions pour les trains, 13 pour les transports, 20 pour les dépenses économiques, 7 pour la formation professionnelle, etc. Mais il revendique avant tout ses choix de gestionnaire dépensier : « j’assume, je ne suis pas libéral, j’aime la dépense publique quand elle permet d’offrir davantage de services publics aux habitants, quand elle permet d’augmenter le pouvoir d’achat. La dépense publique n’est pas un gros mot ! ».
J.-J.T.