Accords et désaccords vierzonnais

On dénombre déjà trois listes, avec celle du maire sortant Nicolas Sansu (PCF), du RN Bruno Bourdin, et sans étiquette Christophe Doré, sur la ligne de départ des élections municipales dans la deuxième ville du Cher. Après une désunion au Centre, une quatrième pourrait se mettre sur les rangs d’ici quelques semaines. Pas certain que la Démocratie y gagne beaucoup dans l’affaire.

Christophe Doré / Franck Piffault

A Vierzon, l’opposition municipale, plutôt centriste, avait cru faire un bon deal en s’associant avec un commandant de gendarmerie, Christophe Doré, qui avait annoncé sa candidature pour le fauteuil de maire dès la mi-juillet. Le leader local Modem, président du Mouvement Démocrate Centre-Val de Loire, Franck Piffault, la députée de la circonscription, Nadia Essayan, avait largement argumenté leurs soutiens à Christophe Doré, qui se présentait alors comme candidat sans étiquette. Ce qui n’était qu’une évidence et une conséquence logique de sa profession de militaire puisque gendarme de métier il ne peut être affilié à aucun parti politique de par son statut.

« La candidature de Christophe Doré est très intéressante pour Vierzon. Cet homme sait diriger, et il connaît bien les institutions. Il est à l‘aise dans tous les milieux. Son envie de devenir maire de Vierzon pour transformer la ville est très forte. Il sait de l’intérieur ce qui va et ce qui ne va pas… » expliquait la députée sur la page publique d’un réseau social alors que Franck Piffault était lui-même désigné comme « chef de file Modem pour les municipales à Vierzon » parmi les 200 « chefs de files » du parti centriste pour les élections de mars prochain. Le communiqué précisait que les heureux désignés « ont vocation, soit à être têtes de liste, soit à intégrer des listes de rassemblement ». Et de préciser dans les journaux locaux que depuis un an et demi tout ce beau monde travaillait ensemble pour bâtir une liste où se cotoieraient « des gens du MoDem, des marcheurs, des Républicains et des gens sans étiquette. » Le tout devait constituer ne liste qui rassemble, et des sensibilités très différentes… « Une liste très large. » précisait-on en ce bel été.

Un gendarme sans étiquette et désormais sans le soutien d’un parti

Las, les feuilles sont tombées en même temps que les désillusions sont arrivées. Christophe Doré a ouvert sa permanence dans le centre ville et débuté sa tournée des tribunes des stades. Un parcours long et au contact des gens, à l’ancienne, qui pouvait payer à terme. D’autant que l’uniforme de gendarme pouvait faire fantasmer un électorat en mal de sécurité dans une ville qui, depuis plus d’un an, a pourtant vu le nombre d’incidents, d’incivilités et autres actes de délinquance diminuer drastiquement selon les chiffres officiels. En 2018, le nombre de faits constatés a ainsi baissé de 21,5 % par rapport à 2017 alors que tous les indices de la délinquance locale sont en baisse : les faits de violence – 18,7 % et les atteintes aux biens – 25 %.

Tout allait bien jusqu’à cette fin novembre, semble-t-il pour une simple question de partage des fonctions – quid des postes de maire et de président de la communauté de communes – que , voilà quelques jours, Franck Piffault, le Modem avec lui, ainsi que Confluences, l’association qui regroupe les membres de l’opposition municipale, ont décidé de reprendre leur billes. Ils veulent désormais partir à l’assaut de l’hôtel de ville, sans le gendarme désormais honni. Ce dernier qui assurait « être l’homme de paille de personne » se retrouve à la tête d’une liste, comme souhaitée… sans étiquette politique.

Du côté du Modem, on assure être en contact régulier avec LREM pour, comme indiqué dans le journal local, « construire ce qui avait d’abord été envisagé autour de Christophe Doré: une liste de rassemblement très large, depuis une partie de la gauche jusqu’à une partie de la droite. ».

Alors que la progression du FN, lors des dernières échéances électorales, est plus que notable on peut se demander si une multiplication des listes ne va provoquer un éparpillement des votes préjudiciable à la démocratie en général. On sait que le Rassemblement National peut s’appuyer sur une base motivée qui se rend aux urnes. Dans cette optique, le premier tour risque d’être une véritable roulette russe ou le barillet serait garni de plusieurs balles … Au deuxième tour, le choix en sera d’autant plus limité !

Fabrice Simoes

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