Energie cristalline et folle virtuosité avec Valentin Malinin

Il saisit et émerveille. Invité des Matinées du piano pour un récital donné à la salle de l’Institut d’Orléans, le jeune pianiste russe âgé de dix-neuf ans, Valenti Malinin, Prix du Concours Busoni,  fait assaut d’un art éblouissant dans un très beau programme.
 
 
Salle à nouveau comble, ce dimanche matin,  pour honorer le nouveau-rendez-vous  donné par le Concours International de piano d’Orléans. Présenté par Patrick Nachbaur, Valentin Malinin ouvre son récital sur trois Mazurkas de Thomas Adès, pièces  dont l’artiste donne une interprétation à la vélocité cristalline sans omettre la grâce de passages éthérés ou d’une sombre densité. C’est avec un plaisir évident de se jouer de l’ornementation périlleuse et délicate que le pianiste  interprète, ensuite,  l’élégante  dansante Sonate n°54,  de Haydn. 

Une interprétation forgée  par cœur

Avec beaucoup d’intériorité sont ensuite donnés trois chorals de Bach transposés par Busoni, dont celui du Veilleur. Gravité et plénitude sont ici de mise avec une main gauche faisant miroiter de manière organique l’instrument. 
Brillant tourbillon de saccades et d’élans est ensuite la brillante Valse op.38 de Scriabine, œuvre  qui précède  la renversante Sonate n°6 op. 82 en quatre mouvements composée par Prokofiev alors que la seconde guerre mondiale est imminente. Le temps de soixante minutes, Valentin Malinin révèle toute la tension, les éruptions, l’architecture de cette page musicale qu’il forge et interprète, comme tout le reste de son programme, absolument par cœur.  

Toucher d’une fascinante netteté 

En rappel,  ce virtuose donne  “La Romance de Nadir”, extrait des Pêcheurs de perles,  de Bizet,  composition  qu’il a lui même transposée et dont les arabesques  suscitent à nouveau l’admiration.
 
Ce dimanche, le piano de l’Institut semble tellement vigoureusement sollicité que l’on craint pour  lui un “Cardiac arrest”,  titre d’une œuvre du compositeur  britannique Thomas Adès déjà cité.  Sous la belle énergie du pianiste, une corde de l’instrument ne manquera du reste pas de lâcher dans le Prokofiev. Tout l’art et le soin apportés par le musicien feront  toutefois que ce magnifique récital en sortira sain et sauf.
 
Jean-Dominique Burtin.
 
Photos: Patrick Nachbaur
Concours International de piano: www.oci-piano.com

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