Le Salon de l’Agriculture est de retour au parc des expositions de la Porte de Versailles. Comme chaque année le monde agricole y a installé jusqu’à dimanche prochain la plus grande ferme de France. C’est un rendez-vous auquel les Français sont très attachés. De toutes nos régions ils convergent vers cette manifestation nationale depuis 1964 afin de s’assurer que le lien ancestral qu’ils entretiennent avec les terroirs et ceux qui les cultivent est toujours bien vivace et aussi de la qualité des aliments qu’ils mettent dans leur assiette.
Comme la majorité des présidents de la République qui l’ont précédé, Emmanuel Macron l’a inauguré ce samedi matin. Il est arrivé à l’heure de la traite des vaches, de retour de Bruxelles où les vingt-sept ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le budget de la politique agricole. Sans doute eut-il préféré se présenter devant le monde agricole avec de bonnes nouvelles à annoncer. Après s’être attardé un instant à l’entrée du hall1 devant les portraits de Jacques Chirac qui venait toujours au Salon de l’Agriculture en amoureux de la ruralité, il est allé au-devant de la foule qui l’attendait avec des termes traduisant un certain malaise.
En ce qui concerne les retraites agricoles très basses, le président de la République a parlé sans détour : il est impossible pour l’instant d’atteindre les 85% du smic, c’est financièrement trop onéreux. Une déception pour tous ceux qui l’espèrent.
Notre agriculture face aux changements
Que faut-il pour que les humains, en l’occurrence les Français , soient correctement nourris ? Dans son livre « De la terre à l’assiette » l’agroécologue Marc Dufumier explique « il nous faut produire environ 200 kg de céréales par habitant et par an ou l’équivalent en pommes de terre ». Cette production et ce qu’il faut ajouter (légumes, fruits, viandes, laitages) est l’œuvre des agriculteurs dont les citadins que nous sommes devenus n’acceptent pas toujours le travail au quotidien. C’est le constat de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, « de plus en plus les gens veulent une campagne aseptisée, sans bruit et sans odeur » reconnait-elle en déplorant que « les activistes les plus virulents viennent agresser des agriculteurs ou dégrader des bâtiments ».
A ces craintes, à cet agri-bashing Emmanuel Macron qui continuait à arpenter les allées du salon aux environs de 20 heures répond : « Nous sommes derrière notre agriculture. On peut et doit être fier de notre agriculture française. Elle a nourri et continuera à nourrir le pays. On lui demande des changements très profonds et elle est au rendez-vous de ces changements ».
Mardi, les productions et les agriculteurs de la Région Centre-Val de Loire seront à l’honneur avec la visite du président de la Région.
F.C.