Bernard Warsemann : toujours une idée d’avance au compte-tours…

Dans le monde de l’automobile, en Loir-et-Cher, il y aura l’avant et l’après-Warsemann. Bernard, qui vient de disparaître à l’âge de presque 89 ans, a révolutionné la vente, le transport, la publicité, le SAV et les services liés aux quatre roues. Ses obsèques religieuses se sont déroulées dans l’intimité familiale à Cellettes, en fin de semaine dernière.

Prenant, en 1953, la suite de son père, Maurice, dans le garage, créé par ce dernier, en 1930, place de la Vieille Halle à Bracieux, il décida de construire, en 1969, sur plus de 2 ha, le plus grand garage de Loir-et-Cher de l’époque, avenue de Cheverny. Ce fut révolutionnaire en région Centre!

La marque Renault succéda à Citroën, après ses coups d’éclat de réussite à fournir en moins d’un mois des véhicules presque neufs, exportés de Belgique (!) vers la France, où il fallait près d’un an d’attente…pour le même modèle.

Puis, la grande aventure, sous le nom de SATAS (société anonyme de transport automobile de Sologne), vit le jour, en 1988, à Neuvy, avec l’ouverture d’un parc de stationnement et de départ de véhicules porteurs par gigantesques plateaux, vers toute la France et pour toutes marques, avant la création de la même structure, mais pour de gros engins de chantiers (des porte-lourds!). À ce jour, la flotte compte 200 véhicules et l’aire de stockage atteint plus de 10 hectares.

Visionnaire, Bernard Warsemann avait toujours un pneu d’avance sur la ligne d’arrivée face à ses collègues et concurrents qui n’ont jamais pu atteindre ses records qui lui valurent, notamment, pour Bracieux, le berceau de l’empire sur lequel le soleil ne se couchait presque jamais, le prix de la meilleure concession Renault de France. Deux de ses enfants, Patrick et Laurence, ont repris le flambeau, dans les années 90.

Habitant sur place, il voulait se coucher et se lever en contemplant «son» garage, «son» parc de stationnement, «ses» véhicules, et ne passait pas un jour sans saluer «ses» collaborateurs, avant d’aller méditer, loin des hommes et de leurs jalousies, seul dans sa propriété à deux lieues de là, en Sologne. Face à la nature et loin des emballements des moulins mécaniques. Il y vivait à 50 tours/minute et ne pensait pas, un instant, que sa saga s’était révélée vraiment exceptionnelle. Sans grands diplômes. Sans longues études. Il avait eu le flair pour les voitures. D’autres l’ont pour les champignons…Avec passion, humilité, simplicité, altruisme et humanisme.

Le monde de l’automobile est, dorénavant, orphelin, en Loir-et-Cher, et les profs des écoles de commerce de France feraient bien d’inscrire son parcours, vraiment unique en tous points, dans leurs cursus scolaires pour jeunes générations. Sans ordinateurs. Juste avec la tête et des éclairs de génie! Tout simplement, sans oublier trois gouttes d’huile pour le cerveau.

Richard ODE

Commentaires

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  1. Excellent article, merci beaucoup pour cette tonalité humoristique mais pas trop, laissant la place qu’il faut à la réflexion sur le devenir d’un homme dont la destinée n’a pas été étroitement liée à un diplôme, comme on voudrait le croire trop souvent.
    Si M. Warsemann fut génial, je ne sais pas, mais exemplaire il l’aura été à coup sûr.

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