Orléans, et la Culture… ? Réponse # 4 ” Nous, Elle, Orléans “

Dans notre article du 24 février dernier, Magcentre  interpellait les têtes de liste orléanaises afin qu’elles précisent de façon concrète leur projet en matière de culture pour la ville d’Orléans à l’issue du prochain scrutin municipal. Nous publions à partir d’aujourd’hui les réponses des différentes listes à notre questionnaire dans l’ordre de leur arrivée à la rédaction…

Nathalie Kerrien

Bien sûr, il n’échappe à personne à Orléans que Nathalie Kerrien, tête de liste de “Nous, elle, Orléans” présida pendant cinq ans aux destinées de la politique culturelle de la ville, d’abord sous l’ére Grouard, puis avec l’équipe Carré dont elle démissionnera à quelques mois de l’échéance de fin de mandat. Si son bilan n’est pas totalement probant, ses projets pour la ville en matière de culture doivent être lus dans la continuité d’un engagement personnel pour ce dossier.

Liste NEO

1- Que ferez vous des Vinaigreries ?

Le projet des Vinaigreries a été « gelé » dans le budget 2020. C’est la raison pour laquelle (entre autres), je me suis abstenue lors du vote.

Ce projet doit se poursuivre. Il est important d’avoir à Orléans une fabrique artistique, à la fois espace de création et de diffusion. Cela répond à un besoin exprimé par les artistes. Les Vinaigreries, lieu patrimonial emblématique de notre ville -entre la Loire, le Centre Chorégraphique National, la Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, le street art de la Rue St Flou, la Ruche en Scène, structurera le caractère artistique de ce quartier.

2- Où envisagez-vous d’implanter la future salle de l’Astrolabe ?

J’envisage de poursuivre le projet en cours qui prévoit de réunir le Conservatoire et l’Astrolabe en une Cité de la musique et des arts vivants dans le quartier Madeleine face au Pont de l’Europe. Il est important qu’un lieu culturel emblématique soit implanté dans un quartier. La présence culturelle ne peut et ne doit pas se concentrer dans l’hyper centre ville.

3- Quel avenir pour le Théâtre du Parc Pasteur ?

Le théâtre du Parc Pasteur est en très mauvais état. C’est une passoire thermique. Je propose de le remplacer par une structure plus légère (type chapiteau Magic Mirror). Un collectif de compagnies et d’associations culturelles pourrait s’en emparer pour proposer une programmation pour le jeune et le très jeune public, notamment pendant toutes les vacances scolaires.

4- Quel programme pour la salle Gérard Philipe de la Source ?

Il est primordial que le théâtre Gérard Philipe à La Source reste un lieu ouvert à toutes les manifestations qui permettent aux habitants de se rencontrer.

Depuis 3 ans, la résidence du Théâtre Charbon a proposé aux habitants du quartier de participer à des projets culturels, a attiré des habitants de toute la métropole à La Source, a crée un festival (« Enracinement, déracinement ») à la fois passionnant, émouvant et utile. Je suis heureuse d’avoir pu aider Thierry Falvisaner à investir ce théâtre. C’est une réussite (même si le chemin est encore long), et je pense important de poursuivre la présence d’un artiste au TGP.

La programmation jeune public coordonnée par la Ville d’Orléans permet au jeune public (scolaires ou non) de bénéficier d’une offre exigeante et diverse qui doit perdurer. Son écueil est sans doute d’être absente pendant les périodes de vacances scolaires.

Comme beaucoup de Sourciens et d’habitants du sud Loire, j’aimerais retrouver du cinéma au TGP. J’assume la responsabilité de n’avoir pu y parvenir durant le mandat écoulé. Proposer une saison cinématographique nécessite des aménagements techniques assez coûteux. Néanmoins, je souhaite que ce projet aboutisse dans les prochaines années. Il pourra être élaboré en lien avec le cinéma des Carmes.

5- Raserez vous le Zénith devenu inutile avec le Co’met ?

Le Zénith n’est pas inutile ! Avoir un label Zénith est une chance pour Orléans. C’est un label culturel. Alors que Comet est un espace dédié au sport et aux congrès.

En attendant l’arrivée de la nouvelle Cité de la musique , le Zénith pourrait aussi accueillir des concerts programmés par l’Astrolabe qui nécessitent une jauge supérieure à celle de la salle actuelle du Baron.

6- Comptez vous restructurer le fonctionnement du Théâtre d’Orléans et de quelle façon ?

Un jour, au Festival d’Avignon, Olivier Py a dit que le Carré St Vincent était le plus beau théâtre d’Europe !

Préservons-le.

Son organisation est complexe, car il héberge plusieurs structures qui n’ont pas toutes les mêmes objectifs, et les même financeurs : Centre dramatique national (État/Région/Ville), Scène Nationale (État/Ville/ Région), CADO (Département/Ville). De plus, il accueille les spectacles du Centre Chorégraphique National(État/Ville/Région/ Département), l’ATAO, les concerts de l’orchestre d’Orléans (jusqu’à la livraison de l’auditorium de Comet). Aujourd’hui, la Scène Nationale gère le lieu et son budget artistique est grignoté par les dépenses générales de fonctionnement du théâtre. L’Etat met en cause également les dépenses engendrées par la présence du CADO, qui pèsent mécaniquement sur la Scène Nationale. Si cette organisation perdure, il faudra sans aucun doute augmenter le budget de la Scène Nationale. Des réflexions sont en cours au niveau du ministère de la culture sur des évolutions des labels nationaux. Bref, ce sujet est technique et difficile et ne dépend évidemment pas seulement de la ville d’Orléans. Les évolutions ne pourront se faire qu’en coopération avec tous les financeurs.

Quelle que soit l’évolution de cette organisation, il sera important d’avoir toujours à l’esprit qu’elle doit aller dans le sens d’une attention au public et d’une meilleure lisibilité.

7- Que souhaitez vous faire de l’église de l’hôpital Madeleine ?

Auditorium ou bibliothèque, ou autre ? Ce sujet est à discuter avec l’université.

8- Et de la salle de l’Institut ?

La préserver, bien sûr et la restaurer. Elle est restera une salle de concert de référence à l’acoustique exceptionnelle. La musique doit être prioritaire dans ce lieu : Le Concours International de piano, les matinées du piano, la saison de Fortissimo, Conservatoire, festival Hop Pop Hop…etc.

9- Le musée des Beaux-Arts sera-t-il agrandi ?

Le MBA sera agrandi et devra avoir plus de visibilité en utilisant l’espace libéré par l’office du tourisme.

10- Que devient le Conservatoire dans votre projet municipal ?

Le nouveau Conservatoire à rayonnement départemental sera installé dans le quartier Madeleine au sein de la cité de la musique et des arts vivants. Il devra se doter d’un Département de musiques actuelles.

12- Souhaitez-vous soutenir le commerce culturel de proximité et de quelle façon ?

Oui, bien sûr, même si la liberté de commercer n’est pas forcément compatible avec un interventionnisme municipal.Garder et soutenir nos librairies, notre cinéma d’art et essai, en les associant à nos actions. Permettre à des artistes et artisans d’avoir accès à des locaux commerciaux souvent trop chers pour eux. Encourager des initiatives de galeristes.

13- Avez vous un projet spécifique pour Saint Pierre le Puellier ?

La Collégiale est un lieu emblématique. Elle peut et doit continuer à accueillir des artistes et des expositions de portée nationale et internationale. Peinture, sculpture, architecture, art contemporain.

14- Quelle politique pour les médiathèques et la lecture publique ?

Je me félicite du succès de la mise en gratuité du réseau des médiathèques d’Orléans, qui participe à la lutte contre les inégalités. La lecture publique est la base de toute politique culturelle et sociale. Pour que les médiathèques ouvrent plus et mieux, il sera nécessaire de leur donner des moyens humains supplémentaires.

Les manifestations autour du livre et de la lecture « Livre au cœur », « Rendez vous conte » participent à ce travail en direction de la lecture et de l’écriture et doivent être soutenues.

15- Que deviendront les Voix d’Orléans ?

« Les Voix d’Orléans » ont été créées par Olivier Carré après la vague d’attentats de 2015. Bravo et merci à lui ! Cet événement autour de la francophonie nous permet de réfléchir ensemble aux problématiques sociétales qui nous traversent. Il doit prendre de l’ampleur et il serait intéressant d’y adjoindre un volet jeune public « Les petites voix », et d’organiser conférences, rencontres, spectacles tout au long de l’année qui porteraient le label « Voix d’Orléans ».

16- et les Festivals de Jazz (deux à Orléans !) ?

Le festival « Jazz à l’évêché », qui marque la fête de la musique et le début de l’été, doit rester une fête gratuite ouverte à tous. Avec une programmation ouverte au jazz et aux musiques du monde. Je souhaiterais qu’il soit étendu à différents lieux dans la ville. Rue de Bourgogne, jardins, place de la république, salle de l’institut…en association avec des bars, clubs, hôtels de la ville. Ce serait une fête du jazz à Orléans.

Le festival de printemps « Jazz or jazz » a lieu pendant les vacances scolaires, à une période où l’offre culturelle est plus faible. Ce choix de calendrier est pertinent.

Le théâtre d’Orléans est un lieu idéal pour un festival. Il offre une qualité d’accueil pour les artistes, du confort pour le public, des espaces de convivialité pour tous. La Scène Nationale est organisateur de ce festival et c’est à elle de décider si elle souhaite poursuivre cet événement qui a déjà un public fidèle.

Dans ces deux événements, les liens avec la Nouvelle Orléans sont déjà largement intégrés et pourront se développer. Pensons aussi à la richesse des échanges musicaux que peut nous apporter notre jumelage avec Parakou.

7- Soutenez vous le projet d’un Festival de Cinéma à Orléans ?

Pourquoi pas ? Avec quel projet ? Sur quel thème ? En s’appuyant sur l’expertise du Cinéma des Carmes.

18- Quelle place donnerez-vous particulièrement aux associations culturelles orléanaises ?

Vaste question…sans association culturelle, pas de vie culturelle. L’important est de pouvoir les soutenir toute l’année dans leur fonctionnement et leurs projets. Avec le souci de l’équité et de l’évaluation dans les dépenses d’argent public.

19- Quel avenir pour le Festival de Loire ?

Le festival de Loire est l’événement orléanais qui met en valeur le patrimoine ligérien et qui attire le plus de public. Il serait souhaitable qu’il associe plus les artistes et acteurs culturels de la métropole. Le MOBE pourra également être un acteur fort pour y apporter son expertise en matière de culture scientifique.

Il serait également important de réfléchir à la période où il est organisé en raison du niveau très bas de la Loire en septembre. Enfin, la rive sud ne doit pas être oubliée.

20- Avez-vous un projet de nouvel événement culturel pour Orléans ?

Plus que créer un gros festival commercial à Orléans qui ressemblerait à beaucoup d’autres, je suis plutôt favorable à soutenir les festivals à taille humaine qui rythment l’année : Hop Pop Hop, Performances, Jeunes gens modernes, Un autre Monde, Enracinement Déracinement, Festival de Travers, Boutons d’Art, Fusion Estivale, Jazz à l’évêché, Jazz or Jazz, etc.

21- Êtes vous favorable à une politique culturelle métropolitaine ?

Un projet culturel métropolitain est d’abord à écrire (certains élus dont je fais partie ont entamé cette réflexion) pour définir cette politique. Il paraît évident que si nous voulons qu’Orléans devienne une capitale culturelle, cela doit se réfléchir au niveau métropolitain. Et il est important pour le public d’avoir une offre coordonnée et complémentaire entre les 22 communes. Enseignement artistique (conservatoires, écoles de musique, de danse et de théâtre), lecture publique (les médiathèques), événements à rayonnement international, national et régional (Biennale d’architecture, Concours International de piano, Hop Pop Hop, Festival de Loire, etc.), sont des piliers sur lesquels la métropole culturelle peut se construire.

22- Prenez-vous l’engagement d’augmenter le budget de la culture à Orléans ?

Oui ! C’est écrit dans notre programme.

Voici donc vingt deux questions qui devraient permettre d’apprécier les engagements de chaque candidat dans un domaine où la ville joue un rôle essentiel et il n’est pas interdit d’en ajouter d’autres.

Je ne vois pas de question sur l’éducation artistique et culturelle qui est un fondement essentiel pour l’émancipation, le bien être, la cohésion, la solidarité.

Je ne vois pas non plus de question autour de l’égalité femme/homme dans les programmations culturelles, Festiv’elles, le Parlement des Écrivaines Francophones, et d’autres.

Nathalie KERRIEN 

Liste NEO

 

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