Ils veulent devenir maire d’Orléans : Olivier Carré, au naturel

Portraits Municipales 2020 Orléans

Les 15 et 22 mars prochains les Orléanais auront le choix entre six listes et six candidats au poste de maire : Serge Grouard, Olivier Carré, Jean-Philippe Grand, Baptiste Chapuis, Nathalie Kerrien et Farida Megdoud. Leurs programmes, leurs listes sont désormais connus, des réunions publiques sont organisées, leurs engagements sont publics. Mais on connaît un peu moins les femmes et les hommes qui conduisent ces listes et dont l’une ou l’un sera fin mars la nouvelle ou le nouveau maire d’Orléans. Magcentre vous invite à les découvrir avec une série de portraits qui dépassent le simple cadre de l’engagement politique.

 

Maire sortant d’Orléans, aujourd’hui adoubé par La République en marche, Olivier Carré repart au combat avec une liste profondément rénovée. Mais si l’édile est régulièrement chahuté pour des décisions ou des engagements dépendants de son mandat, qui est vraiment l’homme ? Tentative de portrait au naturel d’un Orléanais un brin philosophe.

Olivier Carré

Jeudi 27 février en clôturant la dernière session du conseil de la Métropole orléanaise, Olivier Carré n’a pu s’empêcher de laisser transparaître son émotion, ayant du mal à terminer ses dernières phrases. C’était son dernier discours de la mandature en tant que maire d’Orléans et président de la Métropole et peut-être son dernier tout simplement en tant que tel si les prochaines élections ne lui sont pas favorables. Une émotion qui, après celle exprimée une heure plus tôt par Jacques Martinet, qui ne se représente pas à la mairie de Saint-Denis-en-Val, semblait des plus compréhensibles, rappelant à chacun qu’en tout élu il y a aussi un être humain, qui sommeille plus ou moins au gré des événements.

Alors, qu’en est-il d’Olivier Carré, à l’approche de ces échéances électorales au caractère particulier, lui qui a choisit d’assumer des convictions en rompant avec des alliés d’hier devenus les adversaires d’aujourd’hui ? Pas facile à vivre, estimeront certains, alors que d’autres n’y verront qu’un énième épisode dans une carrière politique classique.

Un parcours inconsciemment programmé

Dès son adolescence, entre un père PDG de la République du Centre (Marc) et un cousin déjà en politique (Antoine), Olivier Carré ne peut manquer d’être imprégné de la vie publique, de ses aléas et de ses challenges. Mais rien ne semble le prédestiner pour autant à prendre un jour les commandes d’une collectivité, s’impliquant peu dans la vie associative, à part peut-être pour une éphémère présidence d’un club de scrabble et n’additionnant pas particulièrement de résultats sportifs éclatants, son intérêt pour le rugby n’allant pas pour autant jusqu’à le jeter très tôt dans la mêlée médiatique. Les études sont la priorité, s’attachant plus à la réflexion globale qu’à la réalisation particulière et c’est diplôme en poche (DEA Finances) qu’il créera sa propre entreprise, en 1983, à 22 ans, pour se spécialiser dans la gestion de portefeuille.

Il faudra attendre presque 15 ans, après une rencontre avec Eric Doligé, pour qu’il accepte de se lancer en politique, rejoignant ainsi les rangs des élus Les Républicains du Loiret et se présentant en 2001 sur la liste de Serge Grouard, qui fera de lui son premier adjoint. Six ans plus tard, il gagnera le siège de député de la 1ère circonscription, quittera son entreprise en 2008 et participera à l’assemblée aux commissions des affaires économiques puis des finances. Réélu député en 2012, face à Jean-Philippe Grand, qu’il retrouve face à lui aux municipales de 2020, il succédera à Serge Grouard comme maire d’Orléans en 2015, renoncera à se présenter aux législatives de 2017 pour respecter la loi sur le cumul des mandats…et quittera la même année le parti Les Républicains, en désaccord avec « une vision étroite des dirigeants de son parti sur l’évolution de la société ».

En 2020, il est désormais candidat à sa succession, soutenu par le parti présidentiel, accueillant sur sa liste Stéphanie Rist, qui lui a succédé comme député de la 1ère circonscription (LREM), et trouvera face à lui, dans un duel presque fratricide, son prédécesseur Serge Grouard, candidat officiel Les Républicains, entré en dissidence avec nombre des colistiers sortants, de même que son ex-adjointe à la culture Nathalie Kerrien, encartée LREM, et menant une liste « allant du centre droit au centre gauche », soit peu éloignée de l’électorat qu’il veut rallier à sa cause.

En toute chose, rester philosophe

« Mon père, journaliste de profession, considérait qu’il faisait bien son métier s’il était autant craint à gauche qu’à droite », dit-il. Il n’oublie pas qu’il a été immergé dès son plus jeune âge dans la vie locale, « j’y avais droit à tous les repas et même en dehors », sans pour autant garder un souvenir marquant ou précis de quelques événements qui l’auraient guidé dans cette voie politique. Il affiche plutôt une vision globale des choses, tant en matière de transports que de sécurité ou d’environnement, qui justifie pour lui, à la différence de tous ses adversaires, la volonté d’être à la fois maire d’Orléans et président de la Métropole. Affirmant être épris de philosophie et faire sienne la devise « La liberté des uns s’arrête là où commence celle d’être autres », sans pour autant en sourcer l’origine dans les écrits du théoricien anarchiste Bakounine, il a ainsi une vision très précise de la vie, souhaitant notamment, comme il le rappelait à ses collègues ce jeudi 27 au soir, que l’on ne dise plus « C’est la métropole qui… », mais « nous sommes la Métropole ». Et qu’importe si d’aucuns y voient là une volonté inconsciente de penser « nous sommes tous orléanais », qui pourrait être moins bien interprété.

Côté vie privée, ce père de cinq enfants épris de musique plutôt classique, amateur autant de sports collectifs que de sports individuels mais sans un attrait trop marqué pour le basket, apprécie aussi pouvoir se consacrer au jardinage. Voilà une passion louable qui pourrait en rassurer certains sur son intérêt pour la nature ou, se référant à Candide, inspirer ses adversaires pour l’inciter à profiter de l’arrivée prochaine du printemps pour aller « cultiver son jardin »…

Jean-Luc Bouland

Voir le programme et la composition de la liste d’Olivier Carré ICI.

 

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