“Chateaudun pour tous” avec Christophe Seigneuret

Tête de liste de « Châteaudun pour tous », le chef d’entreprise Christophe Seigneuret veut à 45 ans incarner avec ses 32 colistiers « la liste du changement et du rajeunissement ».

 

Interview

Christophe Seigneuret

« On ne doit rien s’interdire si on ne veut pas que Châteaudun devienne une ville mouroir »

Mag’Centre : Conseiller en communication de l’ex maire Didier Huguet, vous partez aujourd’hui à la conquête de Châteaudun . Pourquoi ?

Christophe Seigneuret : J’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée qu’un jour je m’engagerai pour ma ville et ce jour est arrivé. Et le fait d’avoir travaillé en mairie pendant 6 ans dans la collectivité que j’ambitionne de conquérir aujourd’hui avec l’aide de mes 32 colistiers de « Chataudun, pour tous », a été pour moi une expérience supplémentaire qui n’a fait que forger l’intérêt que j’ai pour la chose publique et pour la ville de Châteaudun.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres candidats ?

Être sans étiquette, être un Dunois qui parle aux Dunois. Aussi, je dirai l’authenticité, la sincérité, la jeunesse, le renouvellement. Je dis aussi qu’il ne faut pas avoir peur de quelqu’un qui a 45 ans et qui n’a pas d’expérience politique. Moi, mon expérience, elle est dunoise. Elle est du terrain. Je connais Châteaudun par cœur. J’y suis né. J’y ai grandi. J’ai une ambition : celle de relever Châteaudun avec l’équipe sans étiquette que j’ai constitué, avec notre programme et nos nouvelles idées participatives. En particulier sur le budget pour les projets d’aménagement structurant dans les quartiers.

Comment menez-vous cette première campagne électorale ?

Avec de l’audace, de l’ambition et de l’envie. Envie de parler honnêtement aux électeurs, de proposer un projet qui corresponde aux Dunois car la ville de Châteaudun est à un carrefour. Oui, on est à un carrefour. Nous avons un maire qui est, en dehors de la parenthèse 2008-2014 avec Didier Huguet, présent depuis 1983. Nous avons donc un choix de vie à faire pour demain. La continuité ou le rebond. Nous, dès 2017, on a commencé à y réfléchir. En 2018, avec quelques uns, on a professionnalisé notre démarche. Puis, on a créé des petits groupes de réflexions. On a fait un questionnaire pour mieux comprendre les attentes et élaborer notre programme.

Comment définiriez-vous votre programme ?

Je pars du principe qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. Je ne promets pas monts et merveilles. Je ne suis pas un magicien. Je pense néanmoins que le vrai problème, le vrai souci de Châteaudun est un souci d’image, d’attractivité. Arrêtons le Châteaudun bashing. Il faut donc qu’on travaille sur son dynamisme. Et pas seulement dans le centre ville. Dans tous le quartiers, les habitants demandent des commerçants, des services pour faire vivre leur quartier. Quand je vois par ailleurs des entreprises qui ne se connaissent pas, ne se rencontrent pas, cela me pose aussi souci. Comment voulez-vous qu’on parle à d’autres quand on est incapable de se parler. Plus que jamais nous devons jouer sur nos atouts. Tous nos atouts économiques. On n’a pas le choix !

C’est-à-dire ?

On ne doit rien s’interdire si on ne veut pas que Châteaudun ne se transforme en ville mouroir. Misons ainsi sur le tourisme en étoffant l’offre de la ville. Car au-delà du château, de son quartier historique, de son histoire, de son patrimoine, de son bord de Loir, on a de vraies pépites qu’on n’exploite pas. Je pense ainsi au musée de l’aviation qui est sur la base aérienne et qui va bientôt fermée. Il faut donc miser sur ce tourisme et communiquer. C’est donc une vraie offre touristique qu’il faut mettre en place pour attirer les touristes. Comme on le voit ailleurs pour les châteaux de la Loire. On a une fête médiévale début juillet qui est le seul coup de projecteur donné dans l’an sur la ville. Voilà pourquoi on a envie de créer un festival musical l’été, voilà pourquoi on a envie de candidater pour le tour de France. C’est en effet par des symboles très forts qu’on aura envie de parler de Châteaudun, d’y venir vivre et travailler. Et enfin, on verra autre chose en Châteaudun, qui, il est vrai,a été malmenée ces dernières années par les fermetures et autres délocalisations.

Mais n’est ce pas plus son éloignement des grands axes routiers et l’absence de gare TGV que le Châteaudun bashing qui pénalises le développement économique de la ville ?

On a des faiblesses mais on doit aller au-delà de cela. Car c’est seulement dans les prochaines années qu’on pourra avoir une 2X2 voies pour nous amener à Orléans, la capitale régionale. Comme la route pour aller sur Chartres ne sera pas éternellement une 3 voies. Mais d’ici là, il faut mettre en place des mesures attractives. Renouer le dialogue avec tous les partenaires du territoire pour instaurer un pacte d’engagement afin de réveiller et relever Châteaudun. D’où les assises du développement économique, de l’emploi et de l’artisanat. On est dans le sud de l’Eure et Loir, à une heure et demie de Paris et on souffre autant que des villes qui sont au cœur de la France. On ne peut plus souffrir comme ça alors qu’Orléans et Chartres se développent. On ne peux pas juste se contenter de l’arrivée de nouveaux services de Bercy même si la venue de plus d’une trentaine d’emplois est positive. Il nous faut miser sur nos atouts, nos projets et communiquer. Ainsi on pourra nous juger sur des objectifs.

La rénovation de la gare est-elle devenue un enjeu dans ces municipales ?

Avec l’annonce il y a peu d’une aide de 4,2 m€ pour la rénovation de la gare par le président de Région, le sujet s’est invité dans la campagne. Plus qu’un enjeu fondamental, c’est une vitrine importante. L’attractivité, c’est aussi que nous sommes à 1h30 de train de Paris. La ligne SNCF qui divise en deux la ville, du nord au sud, comme une cicatrice c’est aussi l’histoire de notre ville. Aussi la passerelle qui relie les quartiers est plus que symbolique.

Vous défendez l’idée d’une ville plus écologique. Que voulez-vous dire ?

Je pense qu’à Châteaudun, on peut faire que mieux. La vie n’est absolument pas éco-responsable. La seule mesure opérationnelle qui me vient à l’esprit, c’est l’anti gaspillage dans les cantines, mis en place avec les repas qualités, circuits courts et bio. Même si on a des arbres, Châteaudun n’est pas une ville écolo. Ce n’est absolument pas le souci de la municipalité actuelle. Aussi, je souhaite que des investissements soient faits dans l’éclairage public par exemple pour que demain on fasse des économie. De même dans les transports, nous avons aujourd’hui deux bus qui roulent au diesel. Nous passerons à des navettes électriques, plus nombreuses, plus régulières et toujours gratuites, Nous aurons des bornes de recharges électriques….

Vous mettez en avant votre fibre verte. Pensez-vous qu’il faut être éco-compatible pour gagner les municipales ?

Bien sûr. C’est incontournable.Il est important d’avoir ce débat écolo. Surtout pour une ville de 13 000 habitants comme Châteaudun qui a son rôle à jouer pour la planète et son environnement. C’est important pour notre vivre ensemble et notre qualité de vie. Aussi affrontons, comparons nos projets environnementaux pour la ville.

Comme beaucoup vous présentez une liste sans étiquette. Doit-on comprendre qu’aujourd’hui s’affilier à un parti politique peut être un handicap dans la campagne ?

Pas du tout. Ceux qui ont envie d’afficher une étiquette politique le fassent. On peut juste constater que ceux qui affichaient une étiquette politique en 2014 sont aujourd’hui plus rares. Depuis fin 2018, avec la contestation sociale, la défiance entre les partis politiques et les citoyens s’est exacerbée Et en 2019, tout le monde s’est déclaré sans étiquette. Ce n’est pas un hasard. Moi, je suis très serein par rapport à cela. Quand j’ai déclaré ma candidature dans la presse en juillet 2018, je l’ai dit. C’est en dehors de tout parti, de tout soutien, de toute tambouille politique. Moi, je suis avant tout Dunois. L’un de nos slogans c’est : « Notre parti, c’est Châteaudun ». Aussi quand je vois les cinq listes présentes aujourd’hui, nous sommes la seule à pouvoir revendiquer cet esprit libre et indépendant, sans étiquette. Je trouve bizarre même si je sais qu’il y a une forte attente pour un maire qui soit au-delà des clivages politiques, que certains candidats quand ils sont en conseil municipal ou en conseil régional, aient une étiquette mais ne l’ont plus quand ils sont en campagne.. Je crois qu’il ne faut pas mentir aux électeurs.

Êtes-vous favorable au retour du 80 km/h ?

Sécurisons d’abords la circulation des véhicules, des deux roues des piétons dans la ville avant de se pencher sur la question de lavitesse au volant en dehors de la cité. Qu’on soit à 80 ou 90 Km/H, sur les routes, je ne pense pas que cela change fondamentalement grand chose. Après on peut avancer toutes les statistiques que l’on veut sur le gain ou la perte de temps, l’essentiel reste la sécurité routière, le comportement des individus et des automobilistes.

En campagne depuis plusieurs mois, avez-vous constaté une certaine violence dénoncée ici et là par des candidats ?

Sur le terrain, pas du tout. Je sens certes un ras le bol local, une envie de changement à Châteaudun mais pas de violence. Ni dans les mots, ni dans les attitudes. Il y a un respect du vivre ensemble. Et on doit continuer ainsi car on a tout à y gagner. D’autant qu’une municipale, ce n’est pas la guerre.

Vous vous engagez à un moment où l’on fait face à des crises de vocation….

Quand on voit une ville sur le déclin depuis de nombreuses années comme Châteaudun, avec un maire élu depuis 1983, on ne peut pas simplement se plaindre, et attendre les bras croisés une nouvelle équipe en se disant que cela va aller mieux demain. Moi, j’ai décidé de m’engager, de prendre parti. Et c’est ce que j’ai fait avec mon équipe en dehors de toute démarche politicienne, sans étiquette. On veut s’occuper de la ville et de ses 13 000 habitants. C’est une grosse entreprise qu’il va falloir remettre en bon ordre, sur les rails car la ville ne va pas bien. Et même si les responsabilités sont énormes, j’espère que dans six ans, quand je rencontrerais des Dunois, ils me diront que la ville va mieux, qu’elle est plus dynamique. Mais il faut savoir qu’on aura juste qu’une partie du défi car il faudra plus d’un mandat pou relever Châteaudun.

Pour mener au mieux leur mandat, certains candidats ont annoncé un retrait de leur vie professionnelle en cas de victoire. Qu’en est-il pour vous ?

Je suis on ne peut plus clair: la mission, le mandat de maire est un mandat à part entière. A 100 %. Je quitterai évidement l’entreprise de communication que je dirige depuis 2015.

Doit-on comprendre que vous envisagez une carrière politique ?

Pas du tout. Je ne solliciterai aucun autre mandat. Aussi bien départemental, régional ou national. Je veux être maire à 100 % sans aucun autre mandat. Je ne veux pas à 45 ans faire une carrière politique, avoir un poste à Chartres, à Orléans ou à l’Assemblée nationale. Cela ne m’intéresse pas. J’ai envie de me consacrer à la ville que j’aime.

Avec la propagation du Coronavirus sur le territoire, certains réclament un report des élections municipales. Qu’en pensez-vous ?

Même s’il est étonnant d’organiser un scrutin pour 42 millions de français en pleine période d’épidémie et au regard des mesures prises ici ou là, je considère qu’il est nécessaire que ces élections municipales aient lieu les 15 et 22 mars . Le scrutin doit se dérouler dans les meillerurs conditions sanitaires possibles. Les électeurs et les électrices doivent pouvoir valoir leur droit de voter en toute sécurité.

Trouvez-vous qu’on en fait trop ?

Je pense qu’il y a effectivement une surmédiatisation. Je trouve même assez morbide cette histoire de compteur quotidien avec le nombre de cas, de morts. Il faut prendre un peu de recul. Certes il y a une épidémie, il faut être prudent, appliquer les consignes sanitaires pour la juguler mais n’oublions pas que la grippe saisonnière fait bien plus de morts. Et ce dans une certaine indifférence.

Propos recueilli par Z.C.

Dimanche, cinq candidats s’affronteront pour gagner le fauteuil du maire sortant qui ne se représente pas. Il s’agit de :

  • Philippe Duprieu avec sa liste « Pour chaque Dunois » (Divers droite)

  • Jérôme Philippot avec sa liste «  Ensemble redynamisons Châteaudun» (Divers droite)

  • Dominique Garcia avec « La gauche à Châteaudun pour une ville populaire, sociale et solidaire» (Parti communiste français)

  • Christophe Seigneuret avec « Châteaudun pour tous » ( Divers).

  • Fabien Verdier avec « Châteaudun 2020 » ( Divers gauche)

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