L’usine à gaz des études médicales

Les lycées comme les universités sont en stand-by. Quand cet épisode de confinement sanitaire sera passé, il faudra bien que les candidats au baccalauréat fassent le choix de leurs futures études. Pour ceux qui veulent s’orienter vers des études médicales, numerus clausus et PACES sont supprimés. De nouvelles modalités d’accès aux études de santé voient le jour. Nous allons essayer d’expliquer cet inédit dispositif d’entrée dans les études des métiers de la santé, après le baccalauréat.

© Marco Verch

Les études de santé concernées par la réforme : 

  • la maïeutique médicale désigne la science médicale pratiquée par les sage-femmes et par extension c’est le nom des études pour accéder à cette profession (ne pas confondre avec l’obstétrique) ; 
  • la médecine avec ses différentes spécialités ;
  • l’odontologie (ne pas confondre avec la stomatologie) qui est la science médico-chirurgicale couvrant l’étude des dents, des maxillaires et des tissus attenants ;
  • la pharmacie, science s’intéressant à la conception, au mode d’action, à la préparation et à la distribution des médicaments ;
  • la kinésithérapie (ou physiothérapie) est une science qui utilise le mouvement dans le but de renforcer, de maintenir ou de rétablir des capacités fonctionnelles altérées.

Les deux types de parcours proposés :

  1. La voie principale, appelée « parcours accès spécifique santé » (PASS), qui n’est que la nouvelle appellation de la première année de médecine.
  2. La deuxième voie qui consiste à préparer une « licence avec une option accès santé» (LAS).

Dans tous les cas, l’organisation des études se fait en deux phases successives d’évaluation: phase d’admissibilité puis phase d’admission. Les étudiants n’arriveront pas tous à la phase d’admission.

A priori, en région Centre val de Loire, 50 % des étudiants admis en deuxième année d’études de santé proviendront du PASS et 50 % passeront par les LAS.

  • Le PASS est organisé dans les universités ayant une faculté de médecine. En région Centre Val de Loire, seule l’université de Tours mettra en place cet enseignement. Les cours du PASS sont dédiés principalement aux sciences de la santé. S’y ajoute une option, au choix de l’étudiant, qui pourra être à Tours: biologie, maths, sciences-économiques, psychologie, chimie ou physique. Si l’étudiant valide son année, il pourra participer aux épreuves d’admission en 2e année des études en santé de son choix (Médecine, Maïeutique, Pharmacie, Kinésithérapie ou Odontologie). Si l’étudiant a validé son année mais échoue à l’épreuve d’admission en 2e année de santé, il peut poursuivre en 2e année de licence correspondant à son option choisie. Il peut candidater à nouveau aux études de santé après au moins une année supplémentaire validée. S’il ne valide pas le PASS, ni son option complémentaire, il ne peut pas candidater aux études de santé, il ne peut pas redoubler en PASS et il doit se réorienter via Parcoursup (https://www.parcoursup.fr).
  • Les LAS peuvent être organisées dans toutes les universités. Le lycéen choisit la licence qui correspond le mieux à ses projets et ses points forts parmi tous types de licence, proposant une option « accès santé ». L’université d’Orléans-La Source, dès septembre 2020, proposera trois parcours de LAS avec une option santé: sciences de la vie/chimie et santé, maths/informatique et santé, maths/physique et santé. Tours crée quatre parcours de LASS avec une option santé dès la rentrée prochaine: psychologie et santé, sciences économiques et santé, sciences de la vie et santé, chimie et santé. Si l’étudiant valide sa 1e année de licence, il peut candidater dans les études de santé qui l’intéressent (Médecine, Maïeutique, Pharmacie, Kinésithérapie ou Odontologie). S’il n’est pas admis dans ces filières, il peut poursuivre en 2e année de sa licence et s’il le souhaite, recandidater aux études de santé après au moins une année supplémentaire validée. S’il ne valide pas sa 1e année de licence, il ne peut pas candidater aux études de santé. Il peut redoubler cette première année ou se réorienter via Parcoursup. (https://www.parcoursup.fr)

 

La sélection persiste

Théoriquement la démographie des professions médicales sera anticipée par une analyse des besoins de santé des territoires. Elle tiendra compte des capacités d’accueil des facultés de médecine et des Centres hospitaliers universitaires (CHU) qui y sont rattachés. Le nombre de places disponibles en études médicales sera donc fixé par les facultés de médecine en lien avec les Agences régionales de santé (ARS).

Pour les deux parcours du 1er cycle, tout étudiant a uniquement deux chances pour candidater aux études de santé. Il devra toujours s’interroger sur l’option qui l’intéresse le plus pour une éventuelle poursuite de ses études en dehors des formations de santé. La sélection persiste donc.

S’expatrier pour réussir

Le Centre Val de Loire est la région la plus touchée par la désertification médicale mais elle est aussi la seule n’ayant qu’un unique CHU. Cas exceptionnel en France, la ville d’Orléans, chef-lieu régional, est la seule métropole sans CHU. Malgré la réforme de la première année des études médicales, nombre de bacheliers postulants aux études médicales en Région Centre Val de Loire risquent fort de devoir s’expatrier pour réussir…

Jean-Paul Briand

 

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