Journal d’un confinement # 12 perdre un proche, le deuil empêché

Sophie Deschamps © GP

Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,

Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres !

#restezchezvous

Le coronavirus, en plus de bousculer nos habitudes nous fait vivre dans l’angoisse de perdre un proche. Ainsi 81% des Français ressentent cette peur, comme le révèle un sondage Ifop pour Le Parisien publié hier (27 mars) tandis que nous sommes  62% à redouter d’en mourir si nous sommes contaminés.

Et de fait, tous celles et ceux qui perdent actuellement un proche subissent une double, voire une triple peine. Non seulement, ces personnes ne peuvent pas venir leur dire adieu à l’hôpital ou chez elles mais elles sont aussi empêchées de célébrer des obsèques normales. En effet, les célébrations sont réservées aux très proches et à une vingtaine de personnes au maximum. Des familles qui ont interdiction de toucher le cercueil et qui ne peuvent pas se prendre dans les bras et s’embrasser pour se consoler.

Les prêtres aussi sont sur le front et prennent des risques pour leur vie, entre les visites aux malades, les obsèques d’une dizaine de minutes maximum qui parfois s’enchaînent, directement au cimetière et non plus à l’église.

Pour un ami, l’accès aux obsèques est carrément interdit comme l’a indiqué le Premier Ministre dès le début du confinement, le 17 mars. Une annonce qui a d’ailleurs suscité une avalanche de commentaires choqués sur les réseaux sociaux.

Sans oublier que le travail des employés des pompes funèbres est, lui aussi, devenu extrêmement difficile. Ils doivent en effet affronter à la fois, les risques de contamination, porter le cercueil, mener les cérémonies, procéder aux inhumations tout en appliquant les gestes barrière et en réconfortant les familles. Certains menacent d’ailleurs de faire jouer leur droit de retrait face au manque de protections dont ils disposent, notamment des masques mais aussi des sur-blouses ou des lunettes.

Une situation très éprouvante également pour les personnels hospitaliers qui en plus d’un travail épuisant et dangereux, sont confrontés tous les jours à la mort de patients dans certains établissements. Du coup des psychanalystes proposent gratuitement leurs services afin de les soutenir.

Alors, dans ce domaine comme dans les autres, il va falloir prendre son mal en patience et faire preuve d’imagination. Filmer les obsèques pour les absents, ou organiser par exemple une grande réunion de famille ou entre amis dès la fin du confinement pour rendre hommage au défunt. Des associations existent aussi pour nous accompagner dans ce deuil rendu plus difficile par le confinement.

Enfin, certains émettent l’idée de créer des monuments aux morts du coronavirus, un peu sur le modèle de ceux qui existent dans nos villages pour les morts des deux guerres mais il n’est pas sûr que cette proposition sera finalement retenue. 

Prenez soin de vous et à demain.

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