Olivier Carré : « je suis maire, je suis président de la Métropole et j’assume ! »

Face à la crise du Covid 19 et malgré la suspension du processus électoral la ville et ses élus poursuivent leur action pour apporter les meilleures réponses. Faute de conseil municipal, le maire prend des décisions – comme la gratuité des transports décidée pour le mois d’avril- qui seront validées ultérieurement.

Coronavirus à Orléans : Olivier Carré par visioconférence

Comme dans toutes les régions, mais avec un degré moindre d’intensité, Orléans doit faire face à la crise du Coronavirus. Certes comme l’a détaillé Olivier Carré hier lors d’une conférence de presse par visioconférence, les chiffres de la pandémie à Orléans affichent une certaine stabilité avec 352 cas enregistrés, 81personnes hospitalisées dont 56 en réanimation (avec plus d’une dizaine de patients déplacés de la région parisienne). A cela il faut ajouter des foyers dans deux Ehpad, celui de l’hôpital à Saran et Valois à la Barrière Saint-Marc. Depuis le mois de mars la ville s’est mobilisée avec notamment la création d’une cellule de crise et d’une cellule d’écoute (02 38 79 29 99) qui reçoit près de 300 appels par jour, souvent des questions très concrètes. La ville a aussi développé l’accueil des enfants des personnels soignants notamment en crèche (une cinquantaine d’enfants) ou l’aide aux associations humanitaires ou caritatives notamment pour les dépanner en masques ou gel hydro alcoolique (la ville vient par pour cela de recevoir un don de gel de L’Oréal). La ville peut aussi livrer aux habitants qui le souhaitent des autorisations de déplacements dérogatoires.

« Pas besoin de se disperser »

Sur le plan solidaire la ville en lien avec les associations (à qui elle propose si nécessaire le renfort de volontaires de sa réserve communale) assume donc ses responsabilités. Pas besoin donc « de se disperser ou de réinventer ce qui existe déjà » qui sonne comme une réponse à l’initiative de Serge Grouard que le maire n’a cependant pas cité.

La ville assume donc ses missions alors que les effectifs ne sont pas au complet : 1 000 agents de la ville et de la Métropole sont aujourd’hui sur le terrain pour les services d’assainissement, d’eau, d’entretien de la voirie ou de sécurité tandis que 500 agents pratiquent le télétravail. Les autres agents restent à la maison, souvent pour garder leurs enfants : « mais ils seront payés comme avant rassure Olivier Carré, y compris les vacataires, notamment dans les écoles ». D’autres décisions sont prises quotidiennement :  la Métropole a ainsi décidé hier la gratuité des transports urbains « afin de faciliter les déplacements strictement nécessaires des habitants » ainsi que la mise en place d’un transport à la demande pour les personnels soignants.

« Transparence collective »

La ville veille aussi au respect du confinement : « je remercie les Orléanais qui ont bien compris et qui respectent cette contrainte explique Olive Carré, d’ailleurs la police n’a dressé que 5 verbalisations durant la journée de mercredi ». Cette question sécuritaire est évidemment prioritaire pour le maire : « j’ai deux préoccupations majeures, le confinement dans les quartiers et la vigilance sur les violences conjugales ».

En temps normal toutes ces décisions relèvent d’un maire ou d’un président de Métropole « légitimes ». Faute de second tour Olivier Carré est un maire sortant mais non élu. Il tient pourtant à mettre les pendules à l’heure : « je suis maire et président de la Métropole, j’assume pour prendre des décisions concrètes, rapides et exceptionnelle en temps de crise ». Tout cela se fait avec un « maximum de transparence collective ». Les élus (ceux qui le souhaitaient notamment) sont reliés par une boucle Télégram permettant de rester en contact permanent tandis que certaines décisions de la Métropole sont concertées par téléphone ou visioconférence avec les maires de l’agglomération. 

Une facture lourde !

Avec parfois des situations particulières : ainsi à Saint Denis en Val la concertation se mène avec deux « maires » puisque Marie-Philippe Lubet a été élue dès le 1er tour mais sans que le conseil municipal ait pu se réunir pour la désigner comme nouveau maire. La ville est donc représentée par deux « maires » : Jacques Martinet l’ancien qui ne s’est pas représenté et Marie-Philippe Lubet, élue mais non encore installée. A Orléans toutes les décisions prises aujourd’hui seront donc validées ultérieurement par le conseil municipal actuel s’il peut se réunir dans les prochaines semaines ou par de nouveaux élus si le second tour des municipales se tient le 21 juin, mais ce qui semble de plus en plus incertain. Dès que possible les élus auront donc des décisions lourdes à valider : le report des fêtes de Jeanne d’Arc en octobre, le report/annulation des Voix d’Orléans, du Festival de Jazz. Les élus devront aussi entériner la facture et elle risque d’être lourde. « Bruno Lemaire a annoncé un recul de 5% du PIB, je pense que sera beaucoup plus assure Olivier Carré même si les entreprises ont sans doute la capacité de remonter la pente plus vite qu’après la crise financière de 2008 ».

La société ne sortira pas indemne de cette crise !

Ville et métropole vont aussi enregistrer des dépenses plus importantes et des recettes en baisse. Rien que pour les transports urbains gratuits la note sera de 360 000 euros pour un seul mois. Sans être caduques les budgets devront être profondément modifiés. « Mais ce n’est pas l’essentiel tempère Olivier Carré, la priorité est aujourd’hui de surmonter cette crise sanitaire ». Olivier Carré veut déjà voire au-delà de cet horizon car « la société ne sortira pas indemne de cette crise, de ce choc planétaire qui vont modifier les rapports économiques ». Comme principale leçon qu’il aimerait tirer : celle d’une nouvelle organisation de la politique de la santé avec plus de décentralisation et de territorialisation et « avec plus de confiance de l’État dans les territoires »

J-J.T

 

 

Commentaires

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  1. Même si l’EHPAD Valois est proche de la Barrière St Marc, il est inclus dans le périmètre du quartier de l’Argonne (Zone ANRU). Un vieil ami de 97 ans y est décédé récemment en raison de complications pulmonaires sans apport paraît-il avec le coronavirus. Je lui avais rendu visite en janvier et il était en bonne santé à part le fait qu’il se plaignait de perdre la vue. Comment comptabilise-t-on les décès dans les EHPAD? On peut s’interroger.

  2. Monsieur Carré , encore Maire d’ Orléans et président de la métropole, il serait judicieux de rester humble. L’heure n’est pas encore à la nouvelle campagne électorale. Pour éviter la propagation du covid19 il serait bon de faire nettoyer et désinfecter les rues du centre ville.La présence de rats dans certains quartiers est inadmissible.

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