Sophie Deschamps © GP
Chères lectrices et chers lecteurs de Magcentre,
Face au confinement imposé à la France depuis le 17 mars, j’ai décidé d’écrire un journal de bord pour y exprimer, jour après jour, mon ressenti face à cette situation inédite qui nous oblige à réfléchir et surtout à revoir nos priorités. Vous y trouverez au fil de l’eau des infos pratiques en tous genres, selon l’humeur des conseils de sites, de lecture ou de cuisine ainsi que des coups de cœur ou des coups de gueule selon l’actualité du coronavirus. Mais surtout restons solidaires et zen les uns envers les autres.
Merci pour vos commentaires et vos encouragements, continuez vous aussi !
#restezchezvous
« Je veux une bonne rentrée plutôt qu’une rentrée en nombre. »
C’est par cette affirmation que le Président de la République a répondu en ce début d’après midi du 5 mai aux questions de deux journalistes. Une cinquième prestation télévisée d’un quart d’heure, en direct d’une classe de Poissy, dans les Yvelines. Un lieu bien sûr hautement symbolique (30 000 enfants sont restés en classe pendant le confinement) alors que parents, enseignants et maires attendent une rentrée des classes difficile à organiser pour les uns comme pour les autres.
Emmanuel Macron tient bon, donc, sur la date du 11 mai annoncée dès le 13 avril, faisant fi des critiques et des demandes de laisser les cours d’école vides jusqu’en septembre. Mais il a tout de suite rappelé le principe du volontariat. Les parents ont toujours “le choix” d’envoyer ou non leur(s) enfant(s) en classe. Il a aussi confirmé un retour à l’école “progressif et concerté”, tout en remerciant les enseignants qui “ont inventé une autre forme d’enseignement à distance”.
Emmanuel Macron, en direct d’une école de Poissy, le 5 mai 2020 (capture d’écran) © SD
Des parents qui éprouvent pour certains l’angoisse de renvoyer leur(s) bambin(s) à l’école, surtout les plus jeunes alors que la pandémie sévit toujours mais beaucoup d’entre eux doivent retourner au travail dès lundi. Pour ceux qui sont confinés dans de petits appartements, il y a le souci que leur(s) marmot(s) retrouvent leurs copains et puissent se défouler en faisant du sport. D’ailleurs, pour estimer le nombre d’élèves présents le 12 mai (le 11 mai étant la journée de “pré-rentrée” des enseignants) Katia Béguin, rectrice de l’académie d’Orléans-Tours a envoyé un questionnaire aux parents de notre Région comme l’a rapporté France Bleu le 30 avril.
Emmanuel Macron, en direct d’une classe le 5 mai 2020 (capture d’écran) © SD
Pour les enseignants, il y a la question du contenu du programme pédagogique de ces dernières semaines d’école avant les vacances d’été (dont les dates restent inchangées). Et le souci bien sûr de s’occuper plus particulièrement des élèves qui ont “décroché” durant le confinement et pris du retard sur leurs camarades. Concernant la sécurité sanitaire de ces professeurs, le président de la République s’est adressé directement à eux : “La règle est simple, on ne vous mettra jamais en situation de danger dans une classe.”
Pour les maires enfin, il y a le casse-tête de réorganiser les écoles et de les sécuriser sanitairement avec 15 élèves par classe (et 4 m² par élève), ainsi que des désinfections fréquentes des lieux et du matériel pédagogique. Des maires qui ont reçu un protocole sanitaire très strict de 54 pages et qui n’oublient pas qu’ils peuvent être tenus pénalement responsables si un enfant contracte le Covid-19 à l’école. Certains élus tirent d’ailleurs la sonnette d’alarme et indiquent qu’ils ne seront pas prêts le 12 mai à accueillir les enfants, quand d’autres refusent carrément de rouvrir les écoles, notamment dans les petites communes. Emmanuel Macron, s’est voulu rassurant et pragmatique. Il a indiqué “qu’il n’ y aurait pas de mesures contraignantes” vis-à-vis de ces élus, mais sans annoncer non plus d’aides financières, même dans les campagnes.
Ensuite, le professeur Macron a expliqué que la journée scolaire des enfants serait divisée en 4 temps avec un temps de classe, un temps d’études dirigées, une vie pédagogique assurée par des intervenants extérieurs avec des activités sportives, culturelles et civiques et enfin un temps à distance à la maison avec des devoirs.
Interrogé enfin plus globalement sur le déconfinement, le Président de la République a prévenu : “Les trois premières semaines (après le 11 mai), ça ne sera pas un retour à une vie normale, la glace est fine, il faut être prudent.”
Mais pour les détails de l’après, Emmanuel Macron a renvoyé la balle à Edouard Philippe et à ses ministres, entre autres le 7 mai avec la présentation de la carte des départements verts et rouges. Bref, il se met assez logiquement dans la position du chef d’orchestre qui laisse à ses musiciens le soin d’interpréter la partition.