Confinement : la double peine des ménages fragilisés

Précarité, handicap, logements trop petits… Les difficultés de certains ménages accentuent les problématiques liées au confinement.  Une étude de l’Insee, publiée le 4 mai 2020, recense la part de ces populations fragiles en Centre-Val de Loire. 

Face au confinement, les ménages ne sont pas tous égaux. En effet, depuis le 17 mars 2020, les Français sont contraints de rester à domicile en raison de l’épidémie de coronavirus et certains en subissent particulièrement les désagréments.

« Logements sur-occupés, familles monoparentales, ménages avec enfants en bas âge, personnes vivant seules sont autant de situations qui accentuent les difficultés », analyse Martine Blouin de l’Insee. Une étude publiée le 4 mai 2020 mesure les effectifs de ces populations fragiles en Centre-Val de Loire. 

Plus de 4% des Centrais vivent dans des logements sur-occupés

La majorité des Centrais (plus de 80 %) vit dans une maison, avec un jardin dans la plupart des cas. Mais les 540 000 autres personnes vivent en appartement, ce qui « limite l’accès à l’extérieur », soulève l’étude.  En outre, 14 000 personnes résident dans des logements sur-occupés, ce qui représentent plus de 4 % de la population régionale. « Résider dans un logement trop petit par rapport au nombre de personnes présentes peut compliquer le quotidien des personnes confinées », explique l’Insee. Une situation que l’on rencontre majoritairement dans les grandes agglomérations de la région et en particulier dans les quartiers prioritaires.

 

 

Un quart des familles sont monoparentales

« S’occuper de ses enfants […] ou cohabiter avec des adolescents : les familles connaissent des difficultés spécifiques dans le cadre du confinement », peut-on lire dans le compte-rendu de l’étude. Les parents doivent notamment assurer la continuité pédagogique de leurs progénitures. Un casse-tête pour ces pères et mères de famille qui élèvent parfois seuls leurs enfants.

 

 

Grand âge et isolement

En Centre-Val de Loire, près de 410 000 personnes vivent seules, soit 16 % de la population régionale. « Elles rencontrent des difficultés spécifiques lors du confinement, explique l’Insee. Pour elles, aucun contact direct au quotidien. » Parmi ces personnes seules, 115 000 sont âgées de 75 ans et plus. Et pour certaines, les difficultés se multiplient. Par exemple, près d’un quart d’entre-elles ne disposent pas d’une voiture.

La solitude est aussi vécue par ceux qui vivent dans des institutions. En Centre-Val de Loire, c’est le cas de 30 000 personnes de plus de 60 ans. « Le confinement, interdisant les visites et les activités communes, renforce fortement l’isolement et le sentiment d’abandonne », analyse l’Insee. 

 

 

Précarité et confinement : la double peine

Selon l’Insee, les problématiques de la pauvreté et de la précarité s’accentuent durant le confinement et peuvent renforcer l’isolement et « rendre le quotidien encore plus difficile à vivre ». En Centre-Val de Loire, 16 % des personnes seules vivent sous le seuil de pauvreté.

Par ailleurs, parmi les 40 000 personnes de la région qui perçoivent l’allocation d’adulte handicapé (AAH), sept sur dix vivent seules et doivent faire face « aux contraintes du confinement en plus de gérer celles auxquelles elles sont confrontées par ailleurs », indique l’Insee. 

Flore Caron

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