Délits d’élus, délits d’élites ?

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Article publié le 24 mai 2014 dans la rubrique Bouquins

 

délits d'élus

Par Jean-Luc Bouland

Quand certains élus se retrouvent en garde à vue, il y a quelques ouvrages qu’il est bon de garder à portée de vue. Et le premier d’entre-eux, sans conteste, est celui paru fin février aux éditions Max Milo*, intitulé tout simplement « Délits d’élus ». Bon, direz-vous, un énième ouvrage pour critiquer l’establishment, crier aux tous pourris, et abonder dans le sens de quelques tribuns politiques qui font leurs choux gras des turpitudes des autres pour mieux réussir à prendre leur place ? Que nenni !

Cet ouvrage tente au maximum d’éviter les étiquettes, pour se consacrer, avec humour, à répertorier des élus, qui, à divers titres, et sous diverses fonctions, ont eu maille à partir avec la justice. En fait, pour être précis, c’est une sorte de dictionnaire classé par ordre alphabétique de ces représentants de la république qui, tout en étant élus, n’ont pas pour autant prouvés qu’ils étaient des élites irréprochables. 400 noms sont ainsi cités, et ce n’est que le tome 1, annoncent d’entrée ses deux auteurs, la journaliste Graziella Riou-Harchaoui et son compère Philippe Pascot… ancien adjoint de Manuel Vals à la mairie d’Evry.

Tiens, justement, l’actualité met en lumière cette semaine Mme Isabelle Balkany, élue des Hauts-de-Seine et de Levallois-Perret, épouse d’un certain Patrick Balkany, maire de cette même ville. La première possède déjà sa propre page dans l’ouvrage, et son époux pas moins de trois. Ce sont presque des caricatures du genre, vieux habitués des colonnes du Canard Enchaîné, et oeuvrant avec brio et décontraction dans ce domaine depuis quelques décennies. A côté d’eux, le conseiller municipal d’Aix en Provence, un certain Jacques Agopian, qui insulte un douanier à sa descente d’avion, et se retrouvera au tribunal pour « outrage et rébellion face à un agent des douanes » en deviendra presque ridicule, tout comme le chef de l’opposition (UMP) de la mairie d’Orange…condamné pour proxénétisme.

Cet ouvrage bien informé, bien conçu, se lit si bien que l’on a parfois l’impression que c’est plus une fiction que la vraie vie… si l’on ne voyait pour chacun les sources citées, qu’elles proviennent de la presse nationale ou régionale, dûment recoupée, et cela sur une période s’étalant de 1999 à 2013. Alors, direz-vous, notre belle région Centre compte-elle aussi des élus répertoriés dans cet ouvrage ? Aucun pour le Loiret, certes, quelques-uns dans d’autres département, tel un certain Renaud Donnedieu de Vabres, qui devint ministre très peu de temps après avoir été condamné pour blanchiment d’argent…

« …Ce livre démontre qu’aucun parti n’échappe aux dérives et/ou tentations qu’offrent l’accès au pouvoir et à l’argent public… » indiquent les auteurs, soucieux de contribuer à la vie démocratique en permettant la transparence, et en appelant les élus et futurs élus à plus de probité dans l’exercice de leurs fonctions.

Paradoxe des dernières municipales, les statistiques indiquaient qu’un Français sur 49 était candidat sur une liste, une proportion encore jamais atteinte, alors que le taux de participation au vote était l’un des plus faibles. L’avenir dira si ces nouveaux engagements étaient tous motivés par le souci de contribuer au bien de la collectivité, sans aucune ambition personnelle… qui, dévoyée, leur vaudrait de s’inscrire plus tard dans un 3e tome de cet ouvrage…

 

JL. B.

 « Délits d’élus – 400 politiques aux prises avec la justice » – Graziella Riou-Harchaoui et Philippe Pasco – Ed. Max Milo – 450 pages – 19€90.

 

Commentaires

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  1. Il est vrai que dans le Loiret, il n’y a que des élus sans failles…

Les commentaires pour cet article sont clos.

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