17 déserteurs font perdre la majorité absolue à Macron

François Hollande a eu ses frondeurs, Emmanuel Macron a ses déserteurs. Alors qu’il a appelé plusieurs fois à « l’union nationale » le président de la République qui cherche un second souffle social voit se constituer un neuvième groupe politique à L’Assemblée nationale. Composé de 17 députés macronistes et d’anciens “marcheurs” il a officiellement déposé sa composition devant le bureau du palais Bourbon. La République en marche (LREM) perd ainsi la majorité absolue chez les députés.

Baptisé “Écologie démocratie solidarité”, ce nouveau groupe est « indépendant, ni dans la majorité ni dans l’opposition » écrivent dans leur déclaration politique les élus qui le composent. Figurent notamment dans ce groupe Matthieu Orphelin (proche de Nicolas Hulot), Cédric Villani déjà exclu de LREM depuis fin janvier mais qui n’exclut pas de reprendre le flambeau d’En Marche à Paris., Aurélien Taché marcheur historique qui  dimanche a claqué la porte du parti présidentiel  sans prévenir l’Élysée « regrettant  que l’ouverture ne se soit faite que vers la droite », Sabine Thillaye, députée de le 5ème circonscription d’Indre-et-Loire exclue de LREM depuis le 29 janvier pour avoir refusé de céder sa place de présidente de la commission des Affaires européennes à l’Assemblée nationale, ou  encore Delphine Batho qui fut ministre de l’Écologie au début du quinquennat de François Hollande.

LRM, un colosse aux pieds d’argile

Avec ce neuvième groupe (un record), le groupe La République en marche perd sept de ses membres ou apparentés et compte désormais 288 élus, juste sous le seuil de la majorité absolue (289 sièges) qu’il détenait jusqu’alors à lui seul. Un symbole fort, même si le camp présidentiel peut s’appuyer sur les 46 MoDem et la dizaine d’élus Agir.

Sous un calme de façade, Emmanuel Macron aurait accueilli ces dissidences et la création de ce groupe avec une colère froide. François Bayrou président du Modem voit le rôle de son parti renforcé et risque de monnayer d’un peu plus près son soutien et le chef de l’État d’être obligé de faire des concessions. Le temps des tambouilles de bas étage est revenu et LRM est plus que jamais un colosse aux pieds d’argile.

F.C.

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