À Orléans, le rassemblement « Black Lives Matter » a fait le plein

Le mouvement « Black Lives Matter » d’Orléans, appelant à un rassemblement, ce mardi 9 juin à Orléans, a rempli le contrat. Plus de 1 200 personnes se sont retrouvées place du Martroi vers 17 heures avant d’arpenter, pacifiquement, les rues du centre-ville. 

La manifestation “Black lives matter” du mardi 9 juin 2020 à Orléans, a réuni plus d’un millier de personnes. Photo : MG

« Nous sommes ici pour dénoncer les privilèges de l’homme blanc ici et partout dans le monde », explique Noam, l’un des organisateurs du rassemblement qui a réuni plus de 1 200 personnes, mardi 9 juin à Orléans, pour dénoncer le racisme et les violences policières. Le mouvement « Black Lives Matter » local est né sur les réseaux sociaux en réponse au retard à l’allumage de la capitale régionale, alors que des villes du monde entier s’enflammaient. « Orléans bouge, évolue, il faut qu’elle arrête d’être invisible », insiste cet organisateur qui a voulu afficher un événement « pacifique et soudé ». 

Des centaines de manifestants se sont réunis mardi 9 juin dès 17 heures sur la Place du Martroi à Orléans pour protester contre les violences policières et le racisme. Photo GP

Parmi les centaines de manifestants présents dès 17 heures sous un soleil insistant, Stéphane, militant au syndicat Sud-Culture, affirme son soutien et sa satisfaction : « Je ne m’attendais pas à voir autant de monde et nous trouvons ça super qu’autant de jeunes se mobilisent sur ce terrain. » C’est son syndicat qui a déclaré le rassemblement en préfecture en sachant pertinemment qu’il serait interdit du fait de l’urgence sanitaire, mais tout de même toléré, comme l’avait indiqué un peu plut tôt Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, chez nos confrères de RMC/BFMTV : « Je crois que l’émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépassent au fond les règles juridiques qui s’appliquent (…) Il n’y aura pas de sanction et de procès verbal. ». D’ailleurs, sur place, les forces de l’ordre étaient bien présentes, mais totalement invisibles sur la place du Martroi, sans doute pour ne pas jouer la carte d’une involontaire provocation. « Il a fallu que ça parte des USA [en référence au décès de George Floyd des suites d’une violente interpellation le 25 mai dernier, NDLR] alors qu’en France, notamment depuis les Gilets Jaunes, il y a eu des violences policières et des victimes, regrette Stéphane. Mais là, on a ouvert une faille, il faut maintenant enfoncer le clou. » 

Photo : VH

 

Laure, elle, est venue avec un carton simplement frappé du sigle « BLM ». Comme les autres participants, cette lycéenne a mis longuement le genou à terre en signe de solidarité avec les victimes des violences policières. Pour elle, c’est une première expérience à caractère politique. « Franchement, ce n’est plus possible toute cette violence. Et là, il y a des morts. Stop ! Les policiers n’ont pas tous les droits. » Jean-Sébastien, militant LGBT et écologiste, ne dit pas autre chose. « Où sont les caméras embarquées promises par Macron? Ça fait chaud au cœur de voir autant de manifestants qui instaurent un rapport de force politique face aux agissements de la police nationale qui doivent cesser. »

 

 

À propos des groupes de policiers Facebook et WhatsApp qui réunissent 17 000 participants et dont les échanges racistes, antisémites et sexistes ont été révélés jeudi 4 juin par le site d’information StreetPress, Jean-Sébastien, qui vit en couple avec un guyanais, rappelle le poids des mots : « Il m’arrivait de faire des vannes qui véhiculaient, au second degré, des clichés et des stéréotypes qui me revenaient, à raison, en boomerang. Maintenant, je fais attention et je les condamne. Il faut vraiment veiller à ce que l’on dit, surtout si l’on représente l’autorité. »

Mourad Guichard

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  1. « Nous sommes ici pour dénoncer les privilèges de l’homme blanc ici …” : sur quelle planète vit la personne qui déclare ça ?

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