“After a dream” , “Après un rêve” en français, titre d’une œuvre de Gabriel Fauré, est un CD né comme par enchantement. De fait, c’est après avoir enregistré ensemble mais chacun de son côté dans deux studios de la Scène musicale de Bourgogne pour l’application NomadPlay, orchestre virtuel à la maison qui permet à tout musicien de s’intégrer selon son instrument dans une formation de chambre ou symphonique, que le flûtiste Frédéric Chatoux et le harpiste Emmanuel Ceysson conviennent que leur osmose est parfaite.
Et que cet enregistrement à distance peut faire l’objet d’un disque en duo. A l’écoute des bandes individuelles qui fusionnent à merveille, le label No Mad Music dit fort heureusement banco ! Rassemblant des pièces originales et des transcriptions avec pour fil rouge la musique française, cet opus est en fait le fruit de deux artistes, deux virtuoses qui se connaissent à merveille et ont joué ensemble dans la fosse de l’opéra de Paris.
Un opus né d’une belle complicité musicale
Frédéric Chatoux, flûte solo super soliste de l’orchestre de l’Opéra National de Paris est quant à lui à la têe d’une abondante discographie et se produit à l’invitation de nombreux orchestres philharmoniques et de formations de chambre. Il fut du reste en 2017 l’invité de l’Orchestre Symphonique d’Orléans placé sous la direction de Marius Stieghorst. Emmanuel Ceysson, qui a été harpe solo de ce même Opéra de Paris pendant neuf ans puis du Metropolitan Opéra de New York durant cinq saisons, vient d’être unanimement choisi pour intégrer le Los Angeles Philharmonic Orchestra.
Frédéric Chatoux à propos d’Emmanuel Ceysson: “Il allie une puissance rare alliée à la douceur, possède une connaissance harmonique large qui lui permet un merveilleux phrasé. Sa capacité technique est éblouissante et il possède une mémoire phénoménale. Dès que je l’ai entendu à son concours d’entrée à l’Opéra j’ai été subjugué par son talent. C’était un diamant. Pour moi la musique est une affaire de rencontre et lorsqu’il m’a invité à venir jouer en duo je n’ai pu qu’accepter. Quant à notre disque, il a été enregistré en un jour avec une magie, une âme, un souffle que n’aurais jamais pu imaginer.”
Musique française et tons oniriques pour fil rouge
Cet été, dans les Cévennes, dans son village du Gard, dans l’église de Notre-Dame de la Rouvière, Frédéric Chatoux va donner en concert le contenu de ce disque, pièces originales et transcriptions, grâce à l’application NomadPlay et des hauts parleurs qui lui permettront donc de jouer virtuellement avec Emmanuel Ceysson. Lors du festival mis sur pieds par l’organiste Vincent Recolin, Frédéric Chatoux se produira en compagnie de deux sopranos, Apolline et Thaïs Raï-Westphal. L’organiste Viviane Loriaut participera également à cet instant musical. Quels sont les autres projets musicaux de Frédéric Chatoux ? “Je me suis mis en tête, depuis quelques temps, d’enregistrer les Fantaisies, de Telemann. Je les ai bien travaillées pendant le confinement et je me suis régalé”.
Quant à nous, dès à présent, impossible de ne pas savourer un disque de quinze plages où l’on retrouve, entre autres, le thème d’Orphée, de Gluck, les passionnantes suites de J. Cars, le ravissant Entr’acte, de Jacques Ibert, des pièces de Bach, Saint-Saëns ou de Rossini.
Avec Emmanuel Ceysson la musique a des doigts merveilleusement écarquillés sur la lumière. Avec Frédéric Chatoux, l’air a ce cœur de l’âme qui enivre de souplesse et de douce vivacité.
Jean-Dominique Burtin.
Pochette du disque: Frédéric Chatoux et Emmanuel Ceysson photographiés par Solveig Forsman
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