A Talcy, les mariés ont une vie de château

Jusqu’au 2 novembre 2020, le Centre des monuments nationaux présente au château de Talcy l’exposition « Les Mariés de Talcy”. Une projet artistique préparé depuis 2019 avec les habitants de la commune et des environs, qui mêle harmonieusement dans ce beau cadre historique, la photographie contemporaine, la peinture et l’art floral.

L’idée a germé après une rencontre entre l’ancien maire de la commune, M. Lhomme, et l’administratrice du château, Martine Royer-Valentin. Et si, pour enrichir la visite du château, pour le valoriser et l’inscrire encore plus dans le patrimoine local, on y célébrait le mariage ? Et, plus particulièrement, ceux qui de tous temps ont été immortalisés par des photos prises dans le parc, ou à l’intérieur. 

Les clichés de Laure Ledoux (à g) ont été réalisés au collodion humide, s’approchant des résultats de l’époque.

Pour les habitants de Talcy et alentours, la silhouette du château, qui inspira l’amour à de grands poètes de la Renaissance, est au cœur de la vie quotidienne mais symbolise aussi les grands moments de la vie. Plusieurs générations de mariés se sont fait photographier dans la cour et les jardins, puis la tradition s’est un peu perdue avant de renaître en 2020 avec cette exposition en relation avec le territoire“, explique-t-elle.

Dès la prise de ses fonctions, en mai 2019, elle a pris le pouls du lieu et de ses habitants, et tout de suite perçu quel projet pouvait être mis en place, avec  la participation des habitants de la commune et de ses environs. et ceux-ci ne se sont pas fait prier pour apporter leurs albums de famille. “D’évidence, ce rituel de la photographie de mariage au château est apparu comme une union des habitants avec le patrimoine situé dans leur village“. Et, la plupart de ceux qui avaient accepté de revenir sur les lieux pour passer devant l’objectif de Laure Ledoux, étaient là ce vendredi 1er août pour l’inauguration. Telle une personne, âgée aujourd’hui de 90 ans, qui a tenu à être photographiée au même endroit, dans une pièce du château, bien que désormais privée de son époux. 

Jean-Gilles Badaire, peintre, dessinateur et écrivain blésois, a créé 12 peintures pour le projet.

En juin 2020, les mariés d’hier ont été conviés à une nouvelle séance de portraits réalisés par Laure Ledoux, qui les a photographiés selon le procédé ancien du collodion humide sur plaques de verre et de plexiglas. C’est ainsi que l’on peut apprécier tout au cours de la visite dans le château, profitant d’éclairages naturels donnant des ambiances totalement uniques au fil de la journée, une quarantaine de photographies anciennes et 19 portraits actuels réalisés au collodion humide. et, dans le même esprit, apprécier les œuvres de l’artiste-peintre et écrivain Jean-Gilles Badaire, qui, inspiré par le projet, est venu y accrocher ses tableaux, dont une douzaine de nouvelles toiles créées dans son atelier blésois: dix « bouquets de fleurs » et deux « mariées ».

Pas de mariés sans fleurs, bien entendu, surtout dans un château au jardin par ailleurs remarquable. Au rez-de-chaussée, le visiteur commencera à découvrir les œuvres des deux artistes et, au 1er étage, “la peinture se déploie plus largement jusque dans les salons, accrochée avec quelques photographies, comme sur les murs d’une demeure pleine de vie“.

Et, pour agrémenter le tout, des bouquets de fleurs fraîches sont disposés dans les salles du château puis photographiés, “reliant la demeure aux beautés de son jardin“. Lorsqu’elles se fanent, ces fleurs sont remplacées, au fil de l’été, par leur portrait posé sur leur vase. Un plus artistique voulu par Martine Royer-Valentin, plasticienne elle aussi, et qui pense déjà à ce que pourrait être la prochaine expo, en 2021, dans le château, pour rester en harmonie avec le lieu.

Mais, là, motus. Car si le vent emporte les paroles, les écrits restent.

Jean-Luc Bouland

Le château de Talcy, Albert Stapfer et le daguerréotype
Les portraits des mariés qui sont au coeur de l’exposition sont aussi l’occasion de rappeler que le domaine, propriété de la famille Stapfer à partir de 1828, a abrité la pratique d’un des pionniers de la photographie, Albert Stapfer, membre du premier cercle des daguerréotypistes français. Journaliste au Globe, premier traducteur de Goethe en français, passionné d’architecture, ami de Stendhal, de Mérimée et d’Ampère, il réalise, dès 1840, des daguerréotypes du château, de ses intérieurs, du village de Talcy mais aussi d’autres lieux historiques comme Lavardin ainsi que quelques portraits. Son oeuvre est décrite comme relevant du « réalisme romantique »*. Sa chambre photographique et plusieurs plaques sont conservées dans les collections du château.
*Albert Stapfer, une photographie réaliste romantique, Bulletin de The Daguerrian Society, n°41, 13 octobre 2016, publié par The Daguerrian Society, Cecil, PA 15321-0306, Etats-Unis.

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