De retour de l’Université d’été du MEDEF, la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), qui s’est tenue les 26 et 27 août derniers à l’hippodrome de Longchamp, Paul Seignolle, président du MEDEF 41, nous livre ses impressions. Les patrons sont plus que jamais tournés vers l’avenir et mobilisés pour la reprise et l’emploi des jeunes.
Pour la seconde année, l’Université s’est tenue sur l’hippodrome de Longchamp. Photo/Medef41
Quelles ont été les grandes thématiques abordées durant ces deux journées ?
Paul Seignolle : Dans le respect des mesures barrière et dans un format nouveau, nous avons naturellement abordé la question de la COVID-19 et de ses impacts sur la vie des entreprises avec par exemple la montée du télétravail ou la volonté de relocaliser certaines productions. La gestion de la crise a été au centre des interventions du Premier ministre, Jean Casteixn et de plusieurs ministres comme Olivier Véran, élus locaux (François Baroin, Anne Hidalgo…) ou responsables politiques comme Yannick Jadot d’EELV. Notre monde ne sera jamais plus comme avant et il est à craindre qu’après la crise économique et sanitaire, nous soyons un jour confronté à une crise climatique.
Dans le contexte de crise sanitaire avec de nouvelles obligations pesant sur les entreprises (achat et port de masques pour les salariés), quel est l’état d’esprit des chefs d’entreprise en cette rentrée ?
P.S. : Par définition, les chefs d’entreprises sont naturellement positifs et vont de l’avant. Nous l’avions déjà fait lors de la crise financière de 2008. Face à la COVID-19, le gouvernement a tout mis en œuvre pour réduire les effets de la crise sociale et économique (PGE, chômage partiel…) et il va poursuivre ses efforts avec un Plan de relance qui sera annoncé jeudi prochain. Comme l’a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, c’est maintenant à nous de jouer pour faire repartir la machine et porter la reprise économique. Notre priorité est aussi d’intégrer les jeunes dans nos entreprises en mobilisant les aides (notamment à l’apprentissage) mises en place.
Le pire n’est jamais certain. Bruno Lemaire a annoncé un recul du PIB moins important que prévu, est-ce de nature à renforcer votre optimisme ?
P.S. : Que la baisse du PIB soit de 11 %, 10 % ou 9 %, ce n’est pas l’essentiel. Le plus important, c’est bien que l’ensemble des acteurs économiques retrouvent la confiance pour relancer la consommation et notre économie. Aujourd’hui, le gouvernement est à l’écoute des entreprises. C’est positif. A nos yeux, le port du masque est certes une contrainte à assumer mais face à la menace d’un reconfinement, je crois qu’il faut relativiser. (1)
Qu’attendez-vous du gouvernement ? Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire semble avoir apporté quelques garanties sur la baisse de l’impôt sur les sociétés, des impôts de production et l’allègement du coût du travail…
P.S. : Nous attendons la mise en œuvre du plan de relance qui doit permettre aux secteurs les plus impactés de s’en sortir, je pense notamment à l’automobile, l’aéronautique, l’HRT, la culture ou l’événementiel. Nous serons aussi très attentifs à la baisse annoncée de 10 milliards des impôts de production (CVAE notamment) qui doit permettre à nos entreprises industrielles de combler le différentiel de fiscalité avec nos concurrents. La baisse de l’impôt sur les sociétés (25 %) va déjà dans le bon sens. Il reste que les collectivités locales doivent aussi prendre leur part car les taux de CFE ou d’impôt foncier sont très élevés sur certains territoires et pèsent lourdement sur les comptes d’exploitation (2).
Propos recueillis par Jean-Luc Vezon
(1) Des aménagements pourraient aussi être annoncés.
(2) C’est particulièrement vrai sur le territoire d’Agglopolys