Le masque : sanction ou protection

Depuis le 29 juillet, les autorités françaises ont ordonné le port du masque dans de nombreux lieux en zone rouge. Cette pénible obligation, afin que notre système de santé ne soit pas submergé par de trop nombreux cas graves de Covid 19, est contestée. La communication sur le masque n’est pas toujours claire et cohérente. Comment cette contrainte est-elle encore justifiée ?

Un virus ne meurt pas. Il s’arrête de circuler sans qu’on en comprenne bien la raison ou lorsqu’il n’y a plus assez d’hôtes qui puissent l’accueillir pour se dupliquer (décès, immunité collective après guérison ou vaccination). Il peut réapparaître après une longue période, ayant subi des mutations que notre système immunitaire devra intégrer pour se protéger.

Trois éléments favorisent la contamination virale lorsqu’elle n’est pas liée à un agent transmetteur. Le nombre de contacts entre individus sains et personnes infectées ; la façon et la facilité qu’a le virus à se transmettre, la durée pendant laquelle les infectés peuvent contaminer d’autres personnes.

Ces éléments ne prennent pas en compte la diversité des situations et des comportements individuels. À ce jour, le coronavirus est toujours présent. La propagation du Sars Cov-2 gagne à nouveau du terrain.

Le gouvernement ne veut pas rester attentiste

Lorsqu’une personne est infectée, elle peut faire une authentique Covid 19, souvent bénigne, parfois sévère voire mortelle. Ses premiers symptômes sont habituellement la fièvre, la toux, la fatigue, des douleurs musculaires, des nausées ou des vomissements, de la diarrhée. Ces signes sont souvent accompagnés d’une perte de l’odorat mais sans obstruction nasale.

Le diagnostic est alors aisément posé puis confirmé biologiquement. Les mesures d’isolement et la prise en charge médicale sont rapides, la propagation du virus est réduite. Force est de constater que dans de très nombreux cas, la personne infectée reste asymptomatique. Non testée, elle ignore qu’elle est contagieuse et la propagation du virus risque d’être importante.

De nombreux territoires nationaux, comme le Loiret, dépassent les 50 contaminations pour 100 000 habitants. Ce seuil d’alerte autorise les préfets à prendre des mesures afin de limiter la propagation du virus et éviter un retour au confinement généralisé. Il serait dramatique pour les plus fragiles et catastrophique pour l’économie française. Au fur et à mesure que le nombre d’individus protégés par une immunité acquise après contamination augmente, l’immunité collective progresse. Ce n’est pas cette stratégie qui est choisie par les décideurs français. Bien que la Covid 19 très agressive des mois de mars et avril 2020 ne soit plus observée, le gouvernement ne veut pas rester attentiste…

L’utilisation du masque permet de reprendre l’activité économique

Plusieurs études démontrent que le coronavirus infecte d’abord la cavité nasale pour se reproduire très rapidement dans « les cellules du nez », alors qu’il se réplique moins bien dans les cellules situées plus bas dans les voies respiratoires, y compris dans les poumons. Or 90% de l’air inhalé pénètre dans le corps par le nez. Le port du masque devient ainsi une évidence pour éviter la contamination.

Par ailleurs, dans tous les lieux où il est difficile de pratiquer la distanciation physique d’un mètre minimum (transports collectifs, magasins, lieux de spectacles, bars, etc.), les personnes susceptibles d’exhaler du virus doivent porter un masque afin de protéger toutes celles et ceux qu’elles croisent.

Dans tous les pays où le port du masque fut une mesure de santé publique prise dès le début de l’attaque virale, l’épidémie a été plus efficacement contrôlée. Associé à la distanciation, les épidémiologistes des universités de Cambridge et de Greenwich ont réaffirmé que l’utilisation généralisée du masque, même de fabrication artisanale, permet de réduire considérablement la pandémie et de reprendre l’activité économique.

Protégés d’une éventuelle contamination et d’une amende de 135 euros

Le Sars Cov-2 est là et il ne disparaîtra pas de sitôt. Le nez est la porte d’entrée du coronavirus. La plupart des personnes infectées ne sont pas diagnostiquées. L’activité économique doit repartir. Les décideurs politiques doivent agir sous peine d’être accusés de laxisme. Pour les personnes de plus de 11 ans (sauf pour les coureurs et les cyclistes), ils ont opté pour le port obligatoire du masque dans les espaces communs et les lieux ouverts au public (sauf assis à table pour consommer) sur tous les territoires dépassant le seuil d’alerte. Sans oublier la distanciation sociale et le lavage des mains, en citoyens responsables et prudents, portons donc un masque mais portons-le correctement puisqu’il est imposé dans les 22 communes de la métropole orléanaise.

Source ARS

Dans le Bas-Rhin l’arrêté préfectoral a été cassé. Le tribunal administratif strasbourgeois a en effet décidé qu’il n’y avait pas lieu d’obliger le port du masque dans les communes durant les périodes où il n’y a pas de forte densité de population ou des circonstances susceptibles de favoriser la diffusion virale. Excepté si la justice s’en mêle, en utilisant le masque en tous lieux nous serons protégés d’une éventuelle contamination et d’une amende de 135 euros.

Jean-Paul Briand

Commentaires

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  1. PROTECTION, je n’arrive pas à comprendre pourquoi certains contestent cette mesure un peu contraignante mais absolument nécessaire, en l’absence de traitements !
    Atteinte à la liberté paraît-il ou atteinte à la liberté de contaminer les Autres dont des personnes fragiles (même des enfants) ?
    Les contestataires sont des privilégiés de la bonne santé, mais à ce sujet, chacun sait ou devrait savoir, qu’avant d’être malade on est toujours en bonne santé !

    • Eh eh, quand un préfet qui ne fait pas de vélo oblige le masque à vélo, peut-on se résigner ? Eh eh, quand on doit porter un masque dans un cinéma mais pas dans un restaurant, car il est bien connu que le virus ne se propage pas s’il reconnait un restaurant, doit-on se résigner ?

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