En direct du Tour de France : « Les bulles course rendent la Grande Boucle compliquée »

Chauffeur VIP du Tour 

Ancien coureur professionnel originaire de Blois (Loir-et-Cher) avec 80 victoires amateur et professionnel, Nicolas Liboreau est pilote d’un véhicule officiel Enedis pour la seconde année. Ce passionné de cyclisme a bien voulu répondre à nos questions lors de la journée de repos près de Royan.

Nicolas Liboreau, ancien coureur proféssionnel blésois est pilote d’un véhicule officiel du Tour de France.

Pourquoi participez-vous au Tour de France ? Quelles sont vos missions ?

Nicolas Liboreau : D’abord par passion en tant qu’ancien coureur mais aussi, car pour moi, le Tour c’est l’épreuve reine sur le plan international. Je prends donc trois semaines de congés pour participer. Je conduis un véhicule électrique (SUV KIA Niro) pour le compte d’Énedis qui est l’un des partenaires officiels de l’épreuve. Cette tâche est réservée aux anciens pros. Cette année par exemple, je suis au côté de Laurent Brochard (dernier Français champion du monde en 1994), du Sarthois Denis Leproux (39e du Tour en 1998) ou de Luc Leblanc (lui aussi ancien champion du monde). Ma tâche consiste à véhiculer des personnalités ou des maires pendant la course. Nous sommes à l’avant du peloton et je leur explique l’étape, les enjeux, la tactique des directeur sportifs, les coups de bordure… toute la journée, je suis branché en direct sur Radio Tour et nous vivons les faits de course de l’intérieur.

Les règles sanitaires sont très contraignantes cette année. Comment les vivez-vous ?

N.L. : ASO a mis en place des bulles course pour isoler les 800 membres de la caravane, les coureurs et les staffs des 22 équipes. Au sein des partenaires, j’appartiens avec mes neuf collègues (dont Jean-Luc Delpech, ancien coureur qui conduit aussi une voiture) à la bulle Enedis. En cas de détection d’un seul cas de Covid-19, nous serions d’ailleurs exclus comme l’a été Christian Prudhomme, directeur de l’épreuve, le 8 septembre dernier lors de l’étape des îles (île d’Oléron-île de Ré). Pour les équipes, si deux coureurs ou membres du staff sont déclarés positifs sur une période de sept jours, toute l’équipe doit quitter le Tour (8 coureurs et 22 accompagnants). Le suspense est bien-là car quatre équipes ont déjà un de leur membre positif Covid à la date d’aujourd’hui (1). Pour tous, les règles sont draconiennes avec le port du masque obligatoire, la distanciation, le lavage des mains… Cette année, nous ne côtoyons donc pas les coureurs et les moments de convivialité s’effacent devant la sécurité. L’atmosphère est moins festive mais c’est pour le bien de tous.

Quels ont été les faits marquants depuis le début du Tour à Nice ?

N.L. : Il s’est déjà passé pas mal de choses comme les ennuis de santé de Thibaut Pinot (FDJ) à la suite de sa chute, l’un des favoris du Tour, qui a abandonné tout espoir de victoire finale. Je retiens aussi les performances formidables du belge Wout Van Aert, déjà deux fois vainqueur d’étape, qui est mes yeux le futur très grand coureur, le recul de l’équipe Inéos qui pour le moment n’est pas au niveau de la Jumbo-Visma, la forte présence des Colombiens qui placent trois coureurs dans les dix premiers (Quintana, Uran et Lopez) et, enfin, la confirmation du talent du Slovène Primoz Roglic qui a de bonnes chances de l’emporter et de son compatriote Tadej Pogacar. Ce jeune champion est capable de dynamiter la course et de faire exploser les favoris en haute montagne.

Comment voyez-vous la suite de la course ? Quel podium à Paris le 20 septembre prochain ?

N.L. : Les 2e et 3e semaines peuvent réserver des surprises car la préparation des coureurs a été variable avec la crise sanitaire. Certains auront peut-être des difficultés pour tenir le rythme sur trois semaines d’autant que ça monte très vite dans les cols. Pour ma part, je vois bien Roglic l’emporter ; cela apporterait d’ailleurs un peu de nouveauté sur le Tour après les sept années victorieuses de Sky-Inéos. Je pense qu’Egan Bernal restera son principal rival tandis que je vois bien un Français sur le podium : Guillaume Martin, s’il est capable de tenir, ou Romain Bardet qui revient bien, même s’il a montré certaines limites dans le final. Je pense enfin que Thibaut Pinot ne va pas en rester-là et qu’il va viser le maillot à pois.

Propos recueillis par Jean-Luc Vezon

(1) Inéos Grenadiers, COFIDIS, AG2R La Mondiale et Michelton Scott.

Photo de Une : Tour de France : arrivée au sprint à Poitiers. ©Nicolas Liboreau

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