Sénatoriales en Eure-et-Loir : « La campagne n’est que la prolongation de notre action »

Albéric de Montgolfier, sénateur (LR –Terminiers), brigue un 3mandat aux prochaines sénatoriales qui se dérouleront le 27 septembre 2020 dans l’Eure-et-Loir, le Cher et l’Indre. Élu depuis 2008, il est aussi rapporteur de la commission des finances. Il assoie sa volonté de mener campagne avec sa binôme, Chantal Deseyne (LR – Dreux).

Albéric de Montgolfier Photo : Sénat

En lice pour un nouveau mandat aux sénatoriales du 27 septembre prochain, comment abordez-vous cette nouvelle campagne ?

Albéric de Montgolfier : Avec détermination. Élu il y a six ans sur la même liste que ma collègue Chantal Deseyne (LR – Dreux), nous repartons ensemble et toujours avec ce même esprit complémentaire. Car si nous étions au sénat dans des commissions différentes – Affaires sociales pour Chantal et Finances pour moi – nous avons pu travailler conjointement et efficacement pendant ce mandat de six ans. Comme l’atteste notre bilan. Personne ne peut dire que l’on n’a pas travaillé. On a fait le boulot ! Nous sommes deux sénateurs actifs. Et on est déterminés à continuer ensemble.

Afficher un duo alors que trois sièges sont à pourvoir dans l’Eure-et-Loir peut paraître surprenant…

A.M. : Nous sommes dans un scrutin proportionnel de liste. Et avec une collègue qui a décidé de ne pas se représenter, notre tandem de sortants s’est naturellement imposé. Tout comme notre liste qui s’appuie sur notre bilan et notre complémentarité, y compris sur un plan géographique.

Que pensez-vous justement de ce scrutin proportionnel de liste qui ne concerne que les circonscriptions désignant trois sénateurs ou plus ?

A.M. : Le mode de scrutin majoritaire où l’on pouvait faire un choix de trois sièges était peut-être plus démocratique. Là, on est obligé de faire un choix. Et avec la candidature de Chantal Deseyne, on offre un vrai binôme parité. C’est important d’avoir cela en tête. Je rappelle qu’elle a été la première femme sénatrice de l’Eure-et-Loir, reconnue aujourd’hui par ses pairs. Avant, il n’y avait que des hommes !

En pleine crise sanitaire, comment menez-vous votre campagne ?

A.M. : C’est différent même si pour nous la campagne n’est que la prolongation de notre action. Nous avons toujours eu un contact régulier avec les grands électeurs. On est le relais de leurs inspirations, de leurs dossiers au parlement. Aussi, ce n’est pas un mois de campagne qui va changer les choses.

Derrière les huit listes, plusieurs sont à droite. N’assiste-t-on pas à une division de la droite dans le département… ?

A.M. : Non ! Il n’y a rien de nouveau. La dernière fois, il y avait neuf listes. C’est la démocratie.

Et comment abordez-vous cette concurrence ?

A.M. : Nous sommes deux sortants. Nous faisons campagne. Après, je n’ai pas d’appréciations particulières sur les uns et les autres. On n’est pas là pour dénigrer. Chacun a le droit de s’exprimer. Toutes les candidatures sont légitimes. Aussi, on met en avant notre travail, notre expérience. Qu’on nous aime ou pas, on ne peut pas dire qu’on n’a pas travaillé.

Quelle sera la priorité de ce nouveau mandat si vous êtes élu ?

A.M. : On vit une période extrêmement compliquée. La crise sanitaire a éprouvé notre économie. Plans sociaux, faillites d’entreprises, beaucoup ne pourront pas tenir. Tout l’enjeu est que la France puisse se remette au travail, ne perde pas en compétitivité. Et c’est là, je pense que l’expérience, que ce soit celle de Chantal ou la mienne dans nos commissions, peut jouer. Car il faudra être opérationnel dès le lendemain de l’élection. N’oublions pas en effet que des textes très importants arrivent rapidement au parlement comme les réformes fiscales inscrites dans le projet de loi de finance.

 

« Ce qu’on veut ce sont des emplois en France, des retombées pour nos territoires et non relancer la vente de téléphones ou d’électronique chinoise ».

 

Pourquoi avoir déjà annoncé votre soutien au président Gérard Larcher, qui brigue à nouveau la présidence du sénat ?

A.M. : Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. On fait déjà partie de la majorité de Gérard Larcher, un homme connu des territoires. Ancré dans la réalité par son expérience nationale et locale, il connaît parfaitement les territoires, y compris les territoires moins urbains. Je pense qu’il apporte un certain recul, une expérience et du bon sens. Ce qui manque parfois à certains.

Rapporteur de la commission des Finances au sénat, êtes-vous convaincu par le plan de relance historique de 100 milliards d’euros ?

A.M. : Le plan de relance, c’est beaucoup de choses, beaucoup d’argent. Et essentiellement de l’argent public. Il faut donc veiller à que cet argent public n’aboutisse pas seulement à une situation de relance par la consommation qui conduirait à importer des produits de l’étranger. Ce qu’on veut ce sont des emplois en France, des retombées pour nos territoires et non relancer la vente de téléphones ou d’électronique chinoise. C’est aussi du court terme et du long terme. Le court terme, comme la rénovation des bâtiments, la mobilité…

Comment imaginez-vous sa déclinaison sur le terrain?

A.M. : Tout simplement avec des investissements dans nos territoires. On a beaucoup de projets industriels. Et on doit pouvoir accélérer les choses. Je pense au patrimoine, à la rénovation énergétique, à l’accélération du très haut débit, aux transports, à la mobilité. Savez-vous que sur la ligne Paris-Châteaudun, axe ferroviaire essentiel du département, on a perdu en une dizaine d’années vingt minutes de transport. Une dégradation de service liée simplement à l’état primitif des voies. Ce dossier répond parfaitement aux attentes du plan de relance, voté par le Parlement.

L’association France urbaine* pointe un recyclage de certaines mesures dans le plan de relance…

A.M. : Pour parvenir aux 100 milliards d’euros, il y a eu bien sûr du recyclage. Je pense aux plans de soutien sectoriels, dont les sommes ont déjà été votées par le Parlement et en parties dépensées et qui sont à nouveau représentées pour aboutir à ce chiffre de 100 milliards. Il y a donc une partie artificielle mais il y a aussi avec ce plan de relance la réalité d’une opportunité.

Vous n’avez jamais été tenté par un mandat de député ?

A.M. : La question ne s’est jamais posée. Cela dit, ayant été président de département, il était plus naturel pour moi de rejoindre la chambre des territoires.

Propos recueillis par ZC

*L’association France urbaine, présidée par Jean-Luc Moudenc (LR, maire de Toulouse et président de Toulouse métropole) regroupe les grandes villes de France, les métropoles, communautés urbaines et communautés d’agglomération.

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