Loiret : Le département s’engage pour la relocalisation alimentaire

Le Conseil départemental et la Chambre d’agriculture lancent un Projet Alimentaire Territorial (PAT), « Mangeons Loiret ». Ce partenariat de trois ans, signé le 21 septembre, est voué à promouvoir l’agriculture locale auprès des Loirétains et des professionnels.

Jérôme Brou (à gauche), reçoit dans son verger de Saint-Denis-en-Val, Marc Gaudet (à gauche), président du conseil départemental et Jean-Marie Fortin (au centre), président de la Chambre d’agriculture, pour la signature du PAT, le 21 septembre 2020. ©Elodie Cerqueira

Loin des bureaux feutrés du Conseil départemental du Loiret, son président, Marc Gaudet, et le président de la Chambre d’agriculture, Jean-Marie Fortin, se retrouvent, ce 21 septembre, au cœur des cerisiers des Vergers de Melleray, à Saint-Denis-en-Val, pour signer le Projet alimentaire territorial (PAT) qu’ils ont conjointement élaboré depuis 2018.

Jérôme Brou, maître des lieux, les accueille donc dans son antre bucolique, en cette fin d’après-midi ensoleillée, sous la chaleur d’un été plus ardent qu’indien, pour parler alimentation locale et valorisation de l’agriculture loirétaine. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : faire rayonner le secteur agricole et revenir à un mode de consommation plus vertueux et plus respectueux du métier.

Jean-Marie Fortin, président de la Chambre de l’agriculture (à gauche) et Marc Gaudet, président du Conseil départemental du Loiret, signent, le 21 septembre 2020, un Projet Alimentaire Territorial. ©Elodie Cerqueira

Dans le cadre de ce partenariat, le département octroie une aide de plus de 237 000 euros à la chambre d’agriculture, sur l’année 2020. Jean-Marie Fortin souhaite ainsi « préserver la souveraineté alimentaire » et insiste sur la volonté du département « de préserver la qualité de l’agriculture et de la rendre durable ». Il rappelle par ailleurs que le PAT s’inscrit dans la Loi EGalim de 2018 qui prévoit, dès 2022, que les restaurants collectifs s’approvisionnent a minima de 50 % de produits locaux selon le référentiel de qualité, dont 20 % de produits bio.

Marc Gaudet souhaite ainsi « préserver l’agriculture humaine à l’échelle du département. L’agriculture doit produire par rapport aux marchés et des attentes sociétales. La crise sanitaire a eu cet avantage de nous faire retrouver le chemin des épiceries locales. » Lui-même agriculteur, il se réjouit que ce PAT soit « reconnu par le ministère de l’Agriculture et il n’y en a que quatre en France ! »

Marc Gaudet, président du Conseil départemental du Loiret. ©Elodie Cerqueira

Pour affirmer le soutien de l’État, le président de la Chambre d’agriculture se réfère à la venue de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, le 2 septembre dernier, qui a rappelé « la volonté de soutenir les PAT et la souveraineté alimentaire ».

Marc Gaudet précise par ailleurs que ce projet vient en complément de la plateforme numérique mise en place en 2019, Approlocal qui met en relation producteurs et distributeurs. Il insiste sur la nécessité « d’étendre la gamme de produits dans Approlocal pour avoir une offre la plus complète possible », pour lui, cette plateforme est un levier pour la relocalisation alimentaire.

Mais « pour rendre la démarche durable il faut de la logistique. Il est impératif de gérer la logistique pour que l’agriculteur s’occupe seulement de ses cultures », insiste Jean-Marie Fortin. Pour l’heure, la mise en place du circuit logistique n’est pas encore actée, les présidents estiment qu’elle le sera sous six mois, soit d’ici mi-2021.

Jean-Marie Fortin, président de la Chambre d’agriculture du Loiret. ©Elodie Cerqueira

Dans l’attente de la concrétisation du projet, les présidents en appellent à la responsabilisation de chacun : « Le consommateur va devoir prendre ses responsabilités et donner une dimension éthique à son acte de consommation ».

Par ailleurs, le président du département souhaite impliquer les collectivités locales dans la démarche rappelant que « le prix moyen d’un repas en collège est de 3,50 euros pour un coût réel de 8 euros pour la collectivité. Il faut que les collectivités locales acceptent d’acheter plus cher » car la relocalisation des produits dans les cantines ne doit pas impacter le budget des familles.

Et Jean-Marie Fortin de conclure qu’« il faut que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur activité. Si on reste dans cette structure de marché, le risque est que l’agriculture disparaisse ».

Elodie Cerqueira

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